Rechercher dans ce blog

jeudi 15 décembre 2011

Gone !

Hello Ami Lecteur,
Je pars !
Ce blog est donc en pause jusqu'à l'année prochaine...
En attendant, je te souhaite un très bon Noël et une excellente année 2012.
Porte-toi bien, et profites-en pour mettre ton nez dans mes archives et y déposer çà et là un petit commentaire de vacances : ça sera ton cadeau, à moi !
Mmmmm... je m'en régale d'avance...
:o)

mardi 6 décembre 2011

Sondage !

Ami Lecteur, tu auras sans doute remarqué un petit sondage dans la marge droite de ce blog.
Lâche-toi et participe allègrement : c'est pas si souvent que je me fends d'un sondage !
Si tu n'arrives pas à lire les propositions de réponses (très mal fichu sur cette interface, le noir en transparent sur un fond sombre...), et sans vouloir te commander, surligne-les : elles apparaissent alors en blanc !
Astuce, dis la puce !

Et si dans dix jours,  le sondage indique plus de "je n'aime pas", promis, je me mets au vouvoiement ! Ça sera d'un chic sur la blogosphère !
:o)

Mise à jour le 04/01/12 : résultats du sondage en question

Ma soeur, journaliste, ne comprend pas que je te tutoie, Ami Lecteur ! Qu'en penses-tu ?


Tu aimes : ça crée une proximité.
  91 (76%)
Tu n'aimes pas : on n'a pas gardé les cochons ensemble !
  3 (2%)
Tu t'en fiches : ce n'est qu'un détail.
  25 (21%)

Nombre de votes jusqu'à présent : 119
Sondage terminé 

lundi 5 décembre 2011

Mes clés... Epilogue

Ami Lecteur, j'ai croisé il y a peu une amie qui me fait le plaisir de lire ce blog régulièrement. Elle m'a fait remarquer que je n'avais pas clos l'histoire de la disparition de mes clés (, et ). Ce qui est vrai, j'en conviens.

Voici donc les derniers faits pour conclure :
J'ai rencontré, avec MaNouvelleMoitié, la mère de Lan pour essayer de mieux comprendre la fille. T'ai-je déjà dit qu'elle est la jumelle d'Art, également dans ma classe ?
La mère nous a fait un portrait sans faute de sa relation à ses enfants :
Art est son fils chéri. C'est pour lui qu'elle se faisait le plus de souci pour l'internat : il est si sensible, si proche de sa mère, si câlin. Et il travaille bien !
Lan a toujours été plus proche de sa grande soeur, qui fait des études de médecine. Toutes les deux, elles se soutiennent. D'ailleurs, elles se ressemblent.
Lan est souvent fâchée, sourcils froncés, criant à l'injustice. Elle le fait exprès.
La mère raconte : "L'autre jour, j'ai dit à Lan, en montrant le travail d'Art : tu vois, mon Fils, comme Il travaille bien et ne fait pas de bêtises !"... Lan lui a balancé un scud en réponse, dont j'ai oublié la teneur mais qui m'a semblé, à moi, bien envoyé.

La chère femme admet que sa soeur lui a déjà dit qu'il n'était pas bon de comparer les jumeaux... mais elle en a presque fait un sport familial ! Je m'étonne que les deux enfants ne s'en veuillent pas à mort.
Et quand on lui parle d'une aide psychologique pour soutenir Lan, avec des mots choisis, en amenant le sujet tout en douceur, elle répond que non merci, on lui a déjà parlé de ça dans l'autre école, mais qu'elle va plutôt en parler à son neveu, qui connaît très bien les gens, les enfants, et qu'il aidera Lan à mieux comprendre comment elle fonctionne, d'où vient cette colère qui l'habite.
Bon. Bah, moi je veux bien y croire. Mais je demande à voir... 
Je n'ai pas parlé des clés : ça ne s'y prêtait pas. Et puis, échanger sur des soupçons, quand l'image de l'enfant est déjà mise à mal par le discours de la mère... bof !

La semaine suivante, j'ai un tête à tête avec Lan : je travaille à créer du lien. De confiance. D'estime. De plaisir partagé...
Au cours de cet entretien, je dis fortuitement : 
- Bon, et à part ça, mes clés, tu comptais me les rendre quand ?
- Mais c'est pas moi qui les ai prises ! répond-elle avec un fin sourire, le regard détourné...

Voilà. c'est tout ce que je peux te donner, Ami Lecteur. Fais-toi ta propre opinion sur la question. Pour moi, cette histoire est derrière nous. Lan et moi, dans notre relation, nous avançons cahin-caha et nous ne sommes pas en guerre ; c'est l'important. En attendant une paix durable entre elle, les enseignantes ET les élèves !
:o)

mardi 29 novembre 2011

Des nouvelles de Choupette... suite

Ami Lecteur, si tu lis ce blog depuis quelques années, tu sais qui est Choupette. Sinon, il va falloir que tu ailles voir  et  et , et et enfin ... (dans l'ordre chronologique).
J'ai eu de ses nouvelles la semaine dernière. Et ma gorge se noue.
Elle est à présent dans un collège tout ce qu'il y a de plus classique dans la grande ville. Plus d'internat donc. Contact constant avec la Moche-mère. J'ai envie d'écrire la Moche-merd*e, tellement elle ne mérite pas le titre de mère, même accompagné d'un adjectif péjoratif.

Vendredi, la psychologue de mon école est venue me voir sur un temps de pause, et m'a dit qu'elle avait été contactée par l'infirmière du nouveau collège de Choupette.
Par elle, elle a appris que le collège précédent n'a finalement pas fait de signalement : leur souci principal étant d'éviter que les parents ne change leur fille d'établissement, qu'elle puisse rester dans ce lieu où elle était un peu protégée, où on l'emmenait régulièrement suivre sa psychothérapie, où elle était en confiance.

Cette année, la Moche-merd*e a réussi à se faire élire déléguée des parents d'élèves de la classe de Choupette. Quand l'établissement a compris à qui ils avaient affaire, ils ont essayé d'annuler les élections en prenant prétexte que cette femme n'avait pas l'autorité parentale. Apprenant cela, le père, toujours aussi co*n (je suis très en colère !), a écrit une lettre de décharge au profit de sa femme !
L'enfer continue donc pour Choupette. A la différence près que l'infirmière a remarqué des traces de coups sur le corps de la jeune-fille. 
Ses résultats scolaires sont en chute libre, elle qui était si brillante...
Elle a 13 ans cette année. Lorsqu'elle est rentrée dans la vie de notre école, elle en avait 9 et ce qu'elle vivait était déjà, vu de l'extérieur, terrifiant !

Bien sûr, nous transmettons à ce nouveau collège tous les éléments que nous possédons. L'établissement qui l'a reçue en 6ème et 5ème va faire un courrier circonstancié pour appuyer le dossier.
Un nouveau signalement va être fait. Il est temps !

jeudi 24 novembre 2011

Lettre ouverte à tous les parents méchants

Par un Neuropsychologue

Un jour, quand mes enfants seront assez vieux, pour comprendre la logique qui motive un parent, je vais leur dire, comme mes parents méchants m'ont dit :

Je t'ai aimé assez pour te demander où tu allais, avec qui, et quand tu serais de retour à la maison...
Je t'ai aimé assez pour être patiente jusqu'à ce que tu découvres que ta nouvelle meilleure amie ou ton grand copain, n'était pas fréquentable....
Je t'ai aimé assez pour me tenir plantée là dans le cadre de porte pendant deux heures tandis que tu nettoyais ta chambre, une affaire de 15 minutes en principe !
Je t'ai aimé assez pour te laisser voir la colère, la déception et les larmes dans mes yeux. Les enfants doivent apprendre que leurs parents ne sont pas parfaits.
Je t'ai aimé assez pour te laisser assumer la responsabilité de tes actions même lorsque les pénalités étaient si dures qu'elles ont presque brisé mon coeur.

Mais surtout,
Je t'ai aimé assez pour dire NON même quand je savais que tu me détesterais pour ça. Telles étaient les batailles les plus difficiles de toutes. Je suis heureuse de les avoir gagnées, parce qu'à la fin, tu y as gagné aussi. Et un jour, quand tes enfants seront assez vieux pour comprendre la logique qui motive des parents «méchants», tu leur diras :

Vos parents étaient ils méchants?
Les miens l'étaient.

J'ai eu les parents les plus méchants du monde entier ! Pendant que d'autres enfants mangeaient des sucreries pour les repas, j'ai dû manger des céréales, des œufs, et des légumes. Quand d'autres ont eu du Coca et des hamburgers pour le dîner, j'ai dû manger de la viande, du fromage, des crudités et des fruits... Sans oublier toutes ces crêpes et gâteaux que ma maman nous a faits... Et vous pouvez deviner que ma mère m'a fait des dîners qui étaient différents de celui des autres enfants.

Mes parents ont insisté pour savoir où j'étais en tout temps. On aurait pu croire que j'étais enfermée dans une prison. Ils devaient savoir qui mes amis étaient et ce que je faisais avec eux… Ils insistaient si je disais que je serais partie pour une heure, pour que ce soit seulement une heure ou moins..
J'avais honte de l'admettre, mais mes parents ont enfreint la loi sur la protection des enfants concernant le travail en me faisant travailler. J'ai dû faire la vaisselle, mon lit (quelle horreur!), apprendre à faire la cuisine, passer l'aspirateur, faire mon lavage, vider les poubelles et toutes sortes d'autres travaux cruels.... Je pense qu'ils se réveillaient la nuit pour imaginer de nouvelles tâches à me faire faire...
Ils ont toujours insisté pour que je dise la vérité, juste la vérité et rien que la vérité. Au moment où je suis devenue adolescente, ils pouvaient lire dans mon esprit et avaient des yeux tout autour de la tête. Puis, la vie est devenue vraiment dure !

Mes parents ne laissaient pas mes amis juste klaxonner quand ils venaient me chercher. Ils devaient venir à la porte pour qu'ils puissent les rencontrer. Pendant que chacun pouvait fréquenter un ou une petit(e) ami(e) quand ils avaient 12 ou 13 ans, j'ai dû attendre d'en avoir 16.
À cause de mes parents, j'ai manqué beaucoup de choses que d'autres enfants ont expérimentées. Je n'ai jamais été prise pour vol à l'étalage, vandalisme, alcoolisme, ni même arrêtée pour tout autre crime. C'était «tout de leur faute».

Maintenant que j'ai quitté la maison, je suis instruite et une adulte honnête. Je fais de mon mieux pour être un parent méchant comme mes parents l'étaient.
Je pense que c'est ce qui ne va pas avec le monde aujourd'hui. Il n'y a pas assez de parents méchants !
Merci donc à toutes les parents qui ont été assez méchants dans notre jeunesse pour nous apprendre à être de méchantes bonnes personnes.

Stéphanie CHARIOT-AUCHERE
Neuropsychologue - Centre Hospitalier
55, rue Docteur Jean Michel
39000 Lons le Saunier

Un texte à passer à tous les parents méchants que vous connaissez (et leurs enfants !)

jeudi 17 novembre 2011

Trop mortel !

Mardi, je faisais une visite de stage dans une école de la Grande Ville.
En CP.
J'ai observé la sympathique étudiante de Master 2 mener sa classe de joyeux bambins dont certains s'en donnaient à coeur joie pour la mener par le bout du nez. Classique : ça ne faisait que deux jours qu'elle avait la classe en main.
S'en est suivi l'incontournable entretien au cours duquel on essaye d'analyser la séance observée, dans l'espoir de faire progresser les conceptions balbutiantes de la demoiselle.
Tout ça se déroule sans surprises et sans heurts. Parfait.
Vient le moment de se séparer : nous regagnons la porte de sortie et je m'apprête à dire au revoir à l'étudiante, lorsque nous sommes croisées par sa classe se rendant à la cantine.
Un 'tit môme se tourne en geignant vers sa maîtresse :
- Maîtreeeeeeeeeeeeeeeeeesse ! Maîtreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeesse ! Machin, i'm'dit que jchuis MORTEL ! 
- Ben ouaih ! On est TOUS MORTELS, répond l'autre avec un léger accent de lassitude désabusée...
- Nan ! C'est même pas vrai ! Hein, Maîtressssssssssssssssse, c'est pas vrai qu'on est tous mortels !!!

Ami Lecteur, je suis partie et je l'ai laissée se dépatouiller de cette jolie situation de philosophie précoce...
:o)

mercredi 16 novembre 2011

Dyspraxie et Dysphasie sont sur un bateau...

Grâce au fameux blog du Spykologue, j'ai découvert ces deux petites vidéos.
Je les trouve parfaites, alors je te les partage, Ami Lecteur.
:o)


Dyspraxie from adrien honnons on Vimeo.

Dysphasie from adrien honnons on Vimeo.

dimanche 13 novembre 2011

De l'utilité de la boîte-aux-lettres

Bon, tu te souviens, Ami Lecteur, de mon épisode de rumeur galopante d'avant les vacances ?
Et tu te souviens aussi des protagonistes ? Sam et Bil ?
Je voulais te raconter la suite de l'histoire, pour te redonner foi en l'humanité - une fois n'est pas coutume (une petite pensée pour dinogrec) !

Voilà que durant l'absence de Bil, occupé à se faire recoudre le cuir chevelu, je trouve dans la boîte-aux-lettres de la classe un petit mot émanant de Sam.

Je te le retranscrits : 
J'ai peur que Bil ne pardone pa vrément. que d'aje [dois-je] faire Maîtresse ? 
Sam

Le lendemain, nouveau message de Sam :
Chers Maîtresse j'ai peur que Aga me dit pourquoi tu as fais sa a Bil parce-que elle et amis avec Bil et après sa pose des problèmes. J'ai très peurs je dois pas lui parler ou lignorer ou comme [quand] elle me parle je lui dis les [laisse] moi et ne pas se bagarer vrément je de [dois] faire quelque chose. J'ai très peur vrément j'ai très peur. 
Sam

Et là, tu me connais, Ami Lecteur : mon sang ne fait qu'un demi tour et mon âme de justicière d'école prend son envol.
Le soir, à l'étude, dès que j'en ai l'occasion, je parle à Bil, en aparté :
- Dis-moi, Bil, Sam m'a dit qu'il avait très peur que tu ne lui aies pas pardonné. J'voulais savoir : tu lui as pardonné, à Sam, pour ce qu'il t'a fait ?
- Ouaih...
- Ah. C'est bien. Ça veut dire qu'il est à nouveau le copain qu'il était avant cette histoire ?
- ... (haussement d'épaules et pincement de bouche émue)
- Ah... En fait, il faut que tu te demandes si ça t'ennuie, qu'il ne soit plus le copain d'avant, pour toi. Si ce copain-là te manque... parce que s'il te manque, c'est dommage de rester dans cette situation, tu ne crois pas ?
- ... (haussement d'épaules et pincement de bouche émue)
- Et toi, tu voudrais que j'aille lui parler, à Sam, pour lui dire que tu voudrais que vous soyez à nouveau amis comme avant ?
- Oui, j'veux bien !
- D'accord. Alors demain, quand il arrive à l'école, je lui en parle.

Le lendemain, je suis "d'accueil" sur la cour, dès 8h15.
Les internes se  déversent dehors, ravis d'occuper les lieux avant tout le monde.
Et qui vient immédiatement me voir ?
- Maîtresse ! Maîtresse ! Tu te rappelles ce que tu as dit hier, hein ? Tu parles à Sam ?
- Oui Bil, dès qu'il arrive de chez lui, je lui parle : je te l'ai promis, je le fais !

Et qui saute immédiatement sur Sam dès qu'il franchit la porte de la cour ?
- Maîtresse ! Voilà Sam ! J'te l'amène pour que tu lui parles comme tu m'as dit hier !
- Oui Bil, merci Bil.

Je n'avais pas fini ma phrase qu'il avait déjà rejoint sa partie de foot, non sans me surveiller du coin de l'oeil...

J'ai pris le temps de parler à Sam. De lui dire que j'avais bien lu ses mots et que j'avais parlé avec Bil. Qu'il avait très envie qu'ils soient à nouveau copains, mais qu'il ne savait pas trop comment le lui dire, alors que je m'en chargeais pour lui...
Sam m'a écouté avec beaucoup de sérieux. En même temps, c'est tout léger qu'il a semblé rejoindre son ami, à nouveau libre de jouer avec lui sans peur... sans peur !

Ah ! Il y a des jours où j'aime ce métier immodérément !
Yessssssssssssssss !
:o)

mercredi 9 novembre 2011

2nde hypothèse

Et voici, Ami Lecteur, ce que j'ai imaginé en tout premier lieu... et je crains que ce ne soit l'explication du mystère de mon trousseau disparu.
Il se trouve que, bousculée par le comportement de mon élève Lan, toujours fâchée, toujours en révolte ouverte ou larvée, j'ai fini, cette fameuse semaine, par écrire un mot dans son cahier de correspondance afin d'inviter sa mère à me rencontrer.
Lan a été très en colère de mon initiative et a affirmé au professeur d'Anglais que, de toutes manières, elle allait fuguer, comme son grand frère : elle ne resterait pas dans cette école où on était si méchant avec elle.
A moi, elle ne m'a rien dit. 
C'était le jeudi après-midi. 
Le vendredi matin, les clés disparaissaient.

La semaine suivante, le mot n'était pas signé.
J'ai mis un mot dans le cahier de correspondance de son frère, priant la mère de vérifier les cahiers des deux enfants chaque week-end - je me suis sentie très rusée...!
A la rentrée, le mot de Lan n'était toujours pas signé. La page de son frère avait été proprement arrachée, au grand étonnement de celui-ci.
Ce lundi, le cahier de Lan a disparu...
Demain, je téléphone chez elle : ça sera plus simple !
:o)

lundi 7 novembre 2011

1ère hypothèse

Chose promise, chose due, Ami Lecteur.
Je te confie aujourd'hui une hypothèse expliquant la disparition de mes clés avant les vacances.
A vrai dire, je te confie ici l'idée qui ne m'est venue que tardivement, et qui m'évitait d'affronter l'autre, celle que j'ai formulée en tout premier, d'instinct... et que j'aurais aimé ne pas imaginer.

Bref, sache, Ami Lecteur, que mon responsable de chaises - celui à qui je confie la clé, donc - n'est autre que Sam. Tu te souviens de lui ? Non ? Et bien, va te rafraîchir les idées ici.
Or donc, j'ai pensé que peut-être, et bien que rabibochés, Bil avait voulu lui faire une blague... une mauvaise blague peut-être, mais bon.
Et qu'il avait caché les dites clés en espérant déclencher un ramdam dans l'immédiat : bien sûr, je demanderai tout de suite où était mon trousseau lorsque, au moment de l'appel, je ne l'aurais pas trouvé. Et bien sûr, ça aurait été un joyeux bazar, avec Sam dans l'oeil du cyclone - c'est de bonne guerre... 
Bil aurait pu faire lanterner un peu la chose pour ensuite rapporter triomphalement le trousseau. Ou le laisser bien en vue quelque part.

Malheureusement, mes clés, je les ai totalement oubliées jusqu'au soir. Et j'ai pensé que, si Bil avait fait ce coup pendable, peut-être lui aussi les avait-il oubliées, une fois son forfais accompli.
Or donc, encore une fois, il se trouve que lorsque je me suis affolée en fin de journée, Bil avait déjà quitté l'école.
Et que la semaine suivante, lorsque j'ai exprimé mon désarroi à la classe, à plusieurs reprises et en faisant monter la pression un peu plus chaque jour, et bien... Bil était absent. Toute la semaine.
Si c'était lui qui avait fait le coup, il n'avait pas pu rattraper le truc. Même pas au courant !

Seulement voilà.
Jeudi dernier, jour de rentrée, alors que nous étions seuls dans la classe pour rattraper cette fameuse absence, à l'heure du déjeuner, j'en ai profité pour raconter mon histoire à Bil. Toute l'histoire. En insistant sur le fait que je le voyais bien faire une drôle de blague à son pote Sam. Et que - c'est ballot - il n'avait pu résoudre par la suite, du fait de sa maladie.
En insistant bien sur le fait que je n'étais pas du-tout-du-tout fâchée, mais que j'avais besoin de comprendre. Et de ne pas accuser quelqu'un d'autre à tort.
En insistant bien sur le fait que ce serait tellement plus simple et léger si c'était cette histoire là, la bonne : une blague qui tourne court.

Seulement voilà.
Bil me regardait dérouler le fil de mon récit avec les mêmes yeux écarquillés que ceux qu'il me fait quand je conte Cendrillon de Perrault. Il buvait mes paroles en disant "...et alors ?... et alors ?... et qu'est-ce que t'as fait ensuite, maîtresse ?..."
Impossible d'imaginer une seconde qu'il ait été impliqué dans cette affaire, aussi filou soit-il. Pas avec ses yeux-là.

Dommage. 
Je le lui ai dit : dommage que ça ne soit pas ça, la solution de l'énigme.
Parce que ça veut dire que l'élève qui a fait le coup m'a vue me dépatouiller toute la semaine avec mes problèmes de clés sans ciller. Sans lever le petit doigt. Sans froncer du nez...
Juste avec le plaisir malsain de nourrir sa toute-puissance : je suis plus fort que la maîtresse et je l'em...rde.
A 8 ans, c'est ennuyeux, de raisonner comme ça.

Allez, bientôt, je te raconte la seconde hypothèse, celle qui vient du côté obscur de la force...
Mais que je n'ai pas encore validée : comment le pourrais-je, sans preuves ?

samedi 5 novembre 2011

Les clés du savoir ?

Ami Lecteur, 
Je prends enfin du temps pour te raconter mon aventure d'avant les vacances...
Sache en préambule que chaque matin, lorsque nous nous rangeons devant les toilettes pour attendre que chacun ait eu le temps de se laver les mains, je confie mon trousseau de clés au responsable/chaises qui ouvre la classe et descend les chaises du haut des tables.
Le temps que le reste de la classe arrive, et tout est en ordre pour commencer la journée dans de bonnes conditions.
Je m'installe devant le tableau, assise sur une table annexe (mon bureau est au fond de la classe) et je fais l'appel. En général, les clés m'attendent là, et je les empoche sans plus y penser.
Seulement, vendredi 14 octobre, une semaine avant les vacances, lorsque j'ai voulu prendre mon vélo le soir pour rentrer à la maison... je me suis aperçu que mes clés n'étaient pas dans ma poche ! Et j'ai soudain pris conscience que je ne les avais pas récupérées depuis le début de la journée... et que mon élève responsable était déjà parti, comme la grande majorité de la classe d'ailleurs.
Affolement. Je suis déjà en retard pour amener Grenadine chez le chirurgien dentiste à l'autre bout de la Grande Ville. Pas le temps de chercher plus que ça, ni d'appeler chez le dit élève. Je fonce prendre le bus, laissant mon vélo attaché devant l'école... 
Le lundi, donc, j'emprunte le vélo de Monfiston et dès que j'aperçois Sam, mon élève responsable, je lui demande de retrouver mes clés. Il prend un air ahuri, part farfouiller dans la classe et revient bredouille. Il m'explique alors les avoir laissées sur la serrure de la porte, ce fameux vendredi... 

Les cours commencent et j'annonce à la classe mon problème majeur : sur ce trousseau, on trouve les clés de chez moi, celles de la classe et celle de mon antivol...
J'exprime mon désarroi, mes soucis de transport, la vraie difficulté dans laquelle je me trouve... et comme un fait exprès, le bus qui joint ma maison et l'école est détourné pendant plusieurs mois pour cause de travaux de canalisation. Je sens bien qu'ils sont solidaires, ennuyés. Ils cherchent, proposent des solutions, font des hypothèses. Mais rien de concret.
Je rencontre justement la mère de Sam et lui demande, au cas où, de jeter un oeil dans les affaires de son fils : il les a peut-être embarquées sans faire attention, par distraction, dans la poche d'un manteau... Mais là encore, rien.
Je communique à toute l'équipe, de jour et de nuit, mon souci. Je dessine le porte-clé et m'assure que tous sont au courant, y compris la gentille Louise qui fait le ménage chaque matin.
Rien.
Je ne reviens à l'école que le jeudi, pleine d'espoir : peut-être quelqu'un a-t-il mis la main sur mon trousseau et va me l'apporter ce matin, triomphal. Mais non. Rien...
Je redis à la classe ce qui est devenu ma préoccupation principale. Ces clés disparues sont suspectes : si un petit de maternelle les avait prises pour jouer, quelqu'un les aurait retrouvées et restituées. On les aurait vues quelque part... mais non. Rien. Seraient-elles cachées ? Subtilisées ? 
Je dis alors à mes élèves que mon but unique est de trouver ces clés. Je me fiche de savoir qui les a prises et pourquoi. Je veux juste que ça cesse. Je propose alors de les déposer dans la boite-aux-lettres de la classe, ou dans le carton des objets trouvés, anonymement. Ce serait formidable pour moi...
Rien.
J'ôte la selle de mon vélo, pour réduire les risques de vol, je fais une grande affiche pour le hall de l'école, avec dessin à l'appui et je repars, morfondue, chez moi... C'est mon dernier jour d'école avant les vacances, puisque c'est Mamoitié qui bosse le lendemain. Est-ce qu'il faut que je fasse refaire toutes mes clés ? Que je change la serrure de chez moi avant de partir en province ? Et où ai-je mis le double de mon antivol, que je cherche depuis une semaine ? Faut-il que je trouve une scie à métaux pour dégager mon vélo ? J'en ai marre...
Le lendemain, je me rends compte que j'ai oublié mon agenda sur mon bureau. Or, sans agenda, je meurs. Comment retrouver les dates et heures d'intervention en formation des maîtres qui ont lieu en fin de vacances ? Pas de doute, il faut que j'y retourne.
Et me voilà, à nouveau à l'école, vers 17h vendredi veille des vacances. Personne n'a vu mes clés. Aucun parent ne s'est présenté pour en parler. Rien. Mer...de !
J'en profite pour donner un coup de main ici ou là, tailler une bavette, apercevoir Mamoitié que je ne fais que croiser habituellement. Et au moment de partir, Madirlo me dit son étonnement : ces clés disparues, c'est insensé... on va certainement les retrouver derrière un meuble dans trois mois. L'entendant, je me décide à faire un dernier tour pour chercher, encore.
Arrivée devant ma porte de classe, je regarde par habitude derrière la grosse armoire qui jouxte l'entrée : le trousseau aurait pu tomber là et glisser sur le sol. C'est une armoire qui est toujours fermée : Elle contient une télévision et des lecteurs de DVD et cassettes vidéo. De ce fait, elle n'a pas de fond, afin que la circulation d'air se fasse, sans surchauffe. Mais j'ai déjà regardé quinze fois à cet endroit. Mes yeux remontent le long du dos du meuble et là... j'aperçois, dépassant d'un millimètre de la planche du milieu... une clé !
Ma main tâtonne : pas de doutes ! C'est mon trousseau ! Quel soulagement !
La nouvelle s'est aussitôt répandue et chacun de m'exprimer son soulagement de voir cette situation se résoudre au tout dernier moment.
...
Seulement voilà : les CM1 et les CM2 étaient en voyage au moment des faits. Ils sont hors de cause, donc.
Les CE1 sont tout mignons, je ne les connais pas vraiment, et ils ne viennent jamais de ce côté là de l'école.
Les autres sont trop petits pour avoir eu l'idée de cacher là ces clés. Et puis, pour quoi faire ?
C'est donc nécessairement un élève de CE2. MMmmmmm... je n'aime pas ça. Un de mes élèves qui, me voyant chercher, interroger, galérer... m'aurait laissée m'empatouiller sans remords, nourrissant en secret un sentiment de toute puissance ? Beurk ! C'est pas joli, joli...
Une hypothèse se fait jour dans mon esprit. Puis, tardivement, une autre. Mais c'est tout. En dehors de ces deux possibilités, je ne vois rien d'autre.
Si tu es sage, Ami Lecteur, je te raconterai ce que j'ai imaginé.
:o)

mardi 1 novembre 2011

L'enfant colère

Ami Lecteur, tu as pu te faire une petite idée de ma classe depuis la rentrée : de charmants enfants, amusants, amusés, intéressés, attentifs...
Mais comme tu ne fais pas plus que moi preuve d'angélisme, tu as bien dû te dire que certainement, dans cette classe parfaite, il devait bien y avoir par-ci par-là, une ombre ou deux au tableau... et heureusement ! Sinon, soit ma classe ne serait pas pleine d'enfants de huit ans, soit je te mentirais...


Et donc, certains enfants rencontrent des difficultés d'apprentissage, certains autres sont distraits, certains sont facétieux, certains enfin sont fâchés. Contrairement à l'an passé, fort heureusement, j'ai peu d'enfants en colère. Tu sais, cette colère rentrée, qui chauffe et bourdonne en sourdine et qui ne demande qu'une occasion pour sortir, forte, terrible, incontrôlable. Je la connais bien : j'ai déjà dû, à mainte reprises maîtriser des enfants qui donnaient des pieds et des poings, ayant commis l'erreur de laisser échapper ce mauvais génie pour une broutille, une chiquenaude, un regard de travers.
J'ai beaucoup donné de ce côté-là l'année dernière, avec mes terribles.

Cette année, j'ai seulement une élèves qui porte une vraie colère en elle, et que je n'ai pas encore réussi à déchiffrer ni à amadouer. D'autres couvent un petit feu encore doux mais ne me posent pas de problèmes : ils sont encore tendres et atteignables. Elle, Lan, je ne sais pas...
Elle est nouvelle de cette année et me disait déjà à la fin de la première semaine qu'elle ne voulait pas rester dans cette école et qu'elle allait demander à sa mère de l'en changer.
Elle est venue avec son frère jumeau, tous deux dans la même classe. Le garçon est attentif, joyeux, travailleur. La soeur est sombre, double, crie à l'injustice à chaque fois qu'elle est reprise, s'occupe à colorier, se moque, fomente des rebellions...

Elle m'a déjà mis un mot dans ma "boîte aux lettres" de classe : "Maîtresse, je ne suis pas un bébé sinons je ne serez pas la et je veux que tue arrête de me gronder".
Voilà, c'est dit.
J'ai fini par prendre le temps d'écrire un mot dans son cahier de correspondance pour rencontrer sa mère et essayer de comprendre cette enfant, sa colère et le pourquoi de sa présence en internat. Seulement Lan a promis que, puisque c'était comme ça, elle s'enfuirait de cette école et elle n'a pas montré son cahier à sa mère.
Avant les vacances, j'ai rusé : j'ai écrit un mot dans le cahier de son frère... on verra bien.
Je pense, Ami Lecteur, que tu n'as pas fini d'entendre parler d'elle ici !

vendredi 21 octobre 2011

Météo

Hier matin, j'ouvre les volets de Malouloute (alias Blogounette en d'autres lieux), et comme chaque jour, je lui annonce la météo pour qu'elle s'habille en conséquence.
Je lui dis donc avec toute l'allégresse qui me caractérise au matin :

- Aujourd'hui, il ne va pas faire trop froid, mais le temps est pluvieux.
- Ça veut dire ?
- Pluvieux ! Qu'est-ce que tu entends dans ce mot ? Tu ne reconnais pas un mot de la même famille ? (bah oui, je ne peux pas m'empêcher d'être instit. même au réveil... on se refait pas hein !).
- ... euh... vieux ? me répond-elle d'un air concentré.

Hahaha ! Plus vieux ! 
Moi, ça me fait rire.
Pas toi ?
Et merci à Jack pour l'illustration : on ne pouvait trouver mieux ! :o)

mardi 18 octobre 2011

Chère Madame...

La Grande Ville, le 18 octobre 2011
Chère Madame,
Ma fille Grenadine est revenue très perplexe de son cours de Français de ce jour. Alors qu’elle semblait avoir des connaissances assez claires et construites sur l’analyse logique de la phrase, elle rentre très embrouillée, n’ayant plus aucune certitude…
Voici ce qu’elle me rapporte de la séance sur les propositions subordonnées et dont –il me semble–  je trouve confirmation dans son cours :

Vous auriez dit qu’une proposition peut comprendre plusieurs verbes conjugués (et qu’à présent qu’ils étaient en 4ème, les élèves pouvaient bien admettre la chose).

Vous auriez dit que la proposition subordonnée ne s’encastrait dans la principale qu’à la condition qu’une virgule la sépare de la seconde partie de la principale. Sans virgule, c’est la subordonnée qui se prolonge, englobant le second verbe et la fin de la phrase.

En effet, dans les exemples du cours, je trouve :
·         Les vacances qui approchent sont les bienvenues.
        Complément de l’antécédent vacances
·         La souris qui est verte court dans l’herbe.
Complément de l’antécédent souris
·         Le garçon dont je te parle est…
     Complément de l’antécédent garçon
·         J’aime que tu sois heureux (nommée prop. Subordonnée conjonctive, et qui n’a donc rien à faire ici où on donne des exemples d’antécédents complétés par une PSR…).

Je suis moi-même très dubitative, ayant enseigné pendant 20 ans à mes élèves de CM2 qu’une proposition était un groupe de mots s’articulant autour d’un unique verbe conjugué… et que précisément, un des critères de vérification de son analyse était la recherche des verbes conjugués et la sélection des mots qui y sont associés…
Par ailleurs, dans les exemples ci-dessus, la principale (si j’ai bien compris), se trouverait réduite à un groupe nominal sans aucun verbe ?

Enfin, en début de cours, vous affirmez qu’une « proposition principale ne fonctionne pas si elle n’a pas une autre proposition » (vous voulez dire si elle n’est pas complétée par une autre proposition, sans doute). Là encore, il me semble que c’est inexact : un très grand nombre de Principales pourraient être des Indépendantes (avoir du sens sans le complément d’une autre proposition)  si une ou des propositions subordonnées ne dépendaient d’elle… Ce qui fait qu’on les appelle Principales, d’ailleurs…

Je dois dire que je suis un peu perdue à mon tour.
J’espère que vous m’apporterez un éclairage sur cette situation.
Je suis ouverte à toute proposition de rendez-vous.

Bonne journée,
Mistinguette – mère de Grenadine en 4ème 1

Ami Lecteur,
Je suis légèrement énervée... Ça m'arrive !
Je trouve que, quand on est enseignant -débutant qui plus est- il faut savoir rester humble, et écouter le désarroi de ses élèves.
Ça ne semble pas être le cas de la prof de Français de Grenadine... qui a sans doute mal préparé son cours (ça arrive) mais qui, de surcroît, n'a pas su entendre la sidération de ses élèves a qui elle annonçait des énormités avec tout le poids et la supériorité que lui donne nouvellement son tout jeune statut d'enseignant.
On a le droit de se tromper à tout âge, mais pas d'enfoncer dans l'erreur toute une classe aux yeux écarquillés sans même prendre le temps de vérifier ses dires !
Namého !
...
Et ne me dis pas que je suis vache avec cette pôôôvre jeune prof confrontée à des ados pénibles : rien n'excuse la bêtise (de n'avoir pas cherché un bouquin pour VERIFIER !) et en plus, j'ai modifié 15 fois cette lettre pour qu'elle ne soit pas trop agressive/ironique/cassante...
:o(

dimanche 9 octobre 2011

Toi-même !

- Maîtreeeeesse ! Dorc, elle m'a traité !
- Ah ?
- Oui, elle m'a dit "Tes fesses, elles sont en 3D !
- PfffffhahahAHAHAHAHA ! Heureusement qu'elles le sont, en 3D, tes fesses mon loulou : tu imagines si tu avais des fesses en 2D ? Hahahaha !
-...
- Hé ! Dorc, c'est toi qui dis à Al qu'il a des fesses en 3D ? HAHAHAHA ! Pfffffhahaha ! Rrrrr...

La maîtresse, il est temps qu'elle prenne des vacances, hein !
:o)

jeudi 6 octobre 2011

Elle court, elle court, la rumeur...

Ami Lecteur, laisse-moi te raconter une histoire comme on n'en trouve que dans les écoles... (ou pas !).
Lorsque je suis arrivée mercredi matin en classe, les enfants m'ont annoncé de Bil était absent parce que, la veille, pendant la récréation de midi, il s'était battu avec Sam, sur le bon conseil d'Al ; et il avait malencontreusement rencontré brutalement l'angle d'un mur avec son front... d'où les urgences et quelques points de suture...
Je prends acte et, chiffonnée par l'intervention d'Al dans cette histoire, j'annonce à la classe que le lendemain matin, jour plus propice pour débattre avec tous, nous aurions un conseil de classe afin de comprendre ce qui s'était passé, d'énoncer la responsabilité de chacun et de trouver ensemble comment éviter qu'une telle situation se reproduise...

Bien m'en a pris : entre ce début de matinée et le conseil de classe prévu, deux familles se sont manifestées auprès de Madirlo pour dire leur grande inquiétude, voire leur profonde angoisse à propos de ce qui se passait dans cette école pendant les récréations... Deux familles qui prennent rendez-vous, ça veut dire dix familles qui ragottent fébrilement sans aller plus avant dans leurs démarches...

Voici ce qu'ils ont répété à Madirlo, appris de la bouche de leurs enfants :
Sam a empoigné la tête de Bil et l'a violemment, à plusieurs reprises, fracassée au sol.
Les pompiers sont venus dans l'école.
Le samu est venu dans l'école.
Il y avait du sang partout, il a fallu recoudre la tête de Bil.
Bil s'est ouvert le crâne sur des clous dépassant d'un banc.
Et d'ajouter que ça n'était pas la première fois que Sam faisait parler de lui et qu'il était temps de "faire quelque chose". 
Que leur enfant avait fait des cauchemars la nuit qui avait suivie le drame. 
Que leur enfant ne voulait plus venir à l'école, parce qu'il avait trop peur.
Et qu'en plus, Madirlo n'était même pas là ce jour-là pour veiller au grain... limite si on ne s'étonnait pas qu'elle ne soit pas aux prises avec la police et la justice tant la violence qui s'était déchaînée ce jour-là dans la cour avait atteint des paroxysmes.
...
...
J'ai passé une heure pleine avec mes élèves pour que nous décortiquions ensemble chaque événement, chaque responsabilité, minute par minute.
Voici le récit de ce qui s'est passé réellement, rapporté par des témoins directs ; les enfants ne faisant que répéter ce qu'on leur avait dit étant systématiquement écartés.

Sam jouait au foot avec Sach qui, malencontreusement, lui a donné un coup de pied (intentionnel ? peu importe). Sam s'est mis alors en colère et a décidé d'arrêter de jouer avec Sach.
Ce dernier, contrarié, est allé raconter sa mésaventure à son ami Mo, alors qu'il était entouré d'une "bande" qui s'est tout de suite sentie concernée par cette histoire... alors que personne ne leur demandait de s'en mêler. Ils ont alors entouré Sam, faisant cercle autour de lui, sous prétexte de "régler l'affaire". C'est alors que Bil est intervenu à sa manière : il a sauté sur Sam et lui a donné des baffes !
Autour, ils ont frétillé et Al a crié BASTON ! (AARRRRGGGHHH ! Je déteste quand ils font ça ! C'est si... laid !).
Sam, déjà en colère, a empoigné Bil par le cou, voulant le mettre à terre. Dans le mouvement tournant qu'il a opéré, ils sont tous les deux tombés mais... le front de Bil a rencontré l'arête du mur et il s'est mis à saigner abondamment.
Entre temps, Dor qui a une âme de justicière, est partie alerter le surveillant de la cour, puis les enseignantes qui déjeunaient... mais trop tard : tout a été si vite !
Sam, voyant ce qu'il avait provoqué, très ennuyé (d'autant que Bil est plutôt un ami habituellement), a demandé à le rejoindre à l'accueil où il avait été emmené pour se faire soigner et lui a tenu compagnie jusqu'à ce que sa mère vienne le chercher pour l'amener aux urgences. Il a beaucoup regretté son geste et l'a exprimé en public.
...
Voilà
...
Lorsque nous avons eu fini de reconstituer les faits, rien que les faits, j'ai posé la question :
- Alors, est-ce que Sam a pris la tête de Bil et l'a violemment frappée sur le sol ?
Beaucoup ont dit "non". Mais une voix a quand même répliqué, assurée, "oui !". C'était mon gros Sto, sûr de lui...
Je me suis étonnée : 
- Sto, on vient de passer trois quarts d'heure à reprendre l'histoire point par point... a-t-on dit que Sam avait frappé la tête de Bill sur le sol ? Non ! Ils sont tombés tous les deux à la renverse !
- Mais c'est quelqu'un qui m'a dit...

Et me voilà prenant un quart d'heure supplémentaire pour expliquer ce qu'est une rumeur et les ravages qu'elle peut provoquer...
Mais il a fallu tout ce temps-là pour qu'enfin, la vérité des faits soit admise par tous et qu'ils prennent conscience de leur responsabilité à tous dans l'enchaînement de ces faits, par leurs encouragements - actifs ou passifs - à la violence, par la façon dont ils avaient relayé la rumeur...
Le cours d'Histoire est passé à la trappe.
Mais je crois qu'on n'a pas perdu notre temps !


PS : il n'y a pas de clous qui dépassent des bancs de la cour ; ils ont été refaits cet été et sont tout neufs !

mardi 4 octobre 2011

Aie confiaaaaannnnce !

Ami Lecteur, je t'ai promis des anecdotes de mon voyage de classe... chose promise, chose due !
Le soir de la sortie nocturne, les enfants ont pris leur douche, se sont mis en pyjama, et ont dîné.
Puis nous les avons rassemblés dans une salle pour une introduction "scientifique" à ce qui allait suivre : un rappel en images sur la classification des animaux, et une présentation de la chouette hulotte et de son cri.
Ont suivi les consignes pour la sortie : tout le monde deux par deux (cinquante enfants tout de même) et sortie en grand silence afin que le rapace ne s'effraie pas.
Arrivé au centre de la forêt, l'animateur nature devait actionner un enregistrement afin que l'oiseau, imaginant son territoire envahi par un rival, lance son cri de guerre :
Hou-Houuuuuuuuu... Hou-Houuuuuuuuu...*
(* Kestu fou ici ? C'est chez moi ! Casse-toi ou je fais un malheur ! NDLR)

Nous voici donc, organisant les rangs, calmant les excités et avançant vers l'obscurité inquiétante de la sombre forêt : il est 21h30 et il fait déjà nuit noire. Les enfants se rassurent comme ils peuvent : le ciel est très étoilé et la lumière de la salle les effleure encore. Mais plus pour longtemps...
C'est alors que mon gros Sto m'attrape la main. Il faut que tu saches, Ami Lecteur, que Sto fait partie des garçons les plus imposants de la classe. Il est grand, à la fois rond et carré, et se rapproche assez du nounours, tant par son attitude charmante et volontaire que par sa morphologie. Il est originaire d'un lointain pays d'Afrique.
Sto, donc, m'attrape la main sans plus de cérémonie et me dit :
- Maîtresse, je peux te prendre la main, s'il-te-plait ? Parce que moi, ça me fait peur, le noir...
- OK, Sto, pas de problème. Tu sais, c'est normal d'avoir un peu peur, mais tu n'as rien à craindre : il ne peut rien t'arriver. Regarde les étoiles, comme elles sont belles !
- Oui, mais moi, j'ai peur du noir.
- Allez, ça va allez. Chuuuut ! On va écouter la chouette hulotte !

Nous nous sommes avancés, dans le noir total (au point que - sans exagérer - je ne voyais pas mes pieds... et pourtant, je ne suis pas grande !). J'ai senti plusieurs autres enfants m’agrippant qui mon autre main, qui mon pull... Et au bout de quelques minutes, alors qu'on attendait encore que la chouette se manifeste, mon Sto m'a dit, très sérieux :
- Tu sais, Maîtresse, plus je te donne la main, et plus j'ai confiance.

C'est pas beau, ça ?
Et bah moi, ça m'a réjouie pour tout le reste du séjour !

lundi 3 octobre 2011

Come back

Salut Ami Lecteur !
Me voici de retour...
Sur les rotules ! Et encore : je crois qu'elles sont usées : je suis sur les fémurs, à l'heure qu'il est. Bientôt cul-de-jatte !
Notre voyage à La Morosière (près d'Anger) s'est superbement passé. Nous sommes partis avec tout le monde (attendu 3/4h la dernière tout de même !)
Et nous avons tout fait magnifiquement, avec une météo de rêve : j'ai eu en une semaine l'été que j'ai attendu pendant deux mois !
Pendant cette classe transplantée (c'est le nom scientifique du voyage de classe !), mes ADORABLES élèves ont pu :
  • Etudier les différents types d'arbres, leurs fruits et la forme de leurs feuilles,
  • Cueillir ou ramasser des feuilles d'arbres,
  • Les identifier et constituer un herbier pour la classe,
  • Découvrir in situ les couches de la litière forestière,
  • Comprendre le rôle des décomposeurs,
  • Prélever des décomposeurs ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Les dessiner, les identifier,
  • Comprendre ce qu'est une mare et comment la préserver (pas de poissons dans la mare, sinon, c'est la fin de l’écosystème !),
  • Prélever des bestioles dans la mare ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Les dessiner, les identifier,
  • Pêcher des poissons dans l'étang, les toucher !
  • Comprendre le cycle de la vie de l'étang,
  • Faire un parcours d'accrobranche, tyrolienne comprise, ("maîtresse, j'ai peuuuur !") et surmonter leur peur (tous !)
  • Panser les poneys, les monter, partir en ballade ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Faire du VTT (trois élèves ne savaient pas en faire et sont repartis maîtres de leur monture, fiers comme des paons) sur bitume et en forêt,
  • Sortir en forêt de nuit (noire noire à ne pas voir ses pieds) et entendre la chouette hulotte ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Visiter une ferme laitière, voir la traite et goûter le lait frais (tiède),
  • Intégrer le vocabulaire lié à toutes ces activités,
  • Danser comme des fous sur des rythmes endiablés... avec leurs maîtresses !
  • Partager la vie en collectivité entre internes-externes,
  • Découvrir une classe d'une autre école et lier des amitiés... voire plus si affinité !
  • Écrire du courrier : activité en perdition depuis l'invention du téléphone et du mail.

Voilà !
Chuis crevée : partie avec une angine, perdu ma voix en chemin, revenue ravie !
Pour les anecdotes, on verra plus tard !
:o)

mardi 20 septembre 2011

Away

Salut Ami Lecteur,
Je te laisse ici un 'tit mot sur lequel tu pourras déverser ta solitude la semaine prochaine : en effet, je pars.
Sept jours.
Non, tu ne pourras rien faire pour me retenir.
Oui, tu seras sevré de ce blog pendant ces sept longs jours.
Tout du moins, tu devras pourras y venir, mais moi pas.
...

Oh, ce n'est pas de la lassitude.
Ni même un manque d'inspiration qui me mènerait vers une sorte de traversée du désert accélérée...

Non, rien de tout cela.
Mais vois-tu, lundi, je partirai, à l'heure où blanchit la campagne, je m'en irai.
J'irai par les forêts, j'irai... euh, là je m'égare, je crois.
Plus prosaïquement,  j'emmène ma charmante classe - tu as bien lu ma charmante classe - en voyage. Mes petits citadins vont découvrir les bois, les champignons, les bêbêtes des feuilles mortes et de la mare, les poissons pas carrés, les poneys tout ronds, les vaches qui font du lait, ... une sorte de révolution sensorielle, une ouverture au monde qui grouille et qui vit, qui sent et qui bruisse.
Le clou de la semaine étant la sortie crépusculaire (il fait noir noir sous les arbres) pour écouter la chouette hulotte (pas CUlotte ! HUlotte !!!) Houhouuuuuuuuuuu ! Houhouuuuuuuuuuuu !

Je te raconterai à mon retour. 
Je pars lundi et je reviens samedi.
Pendant ce temps-là, mes enfants sont priés de survivre.
Monhomme aussi (l'an passé, il s'est cassé le pied le jour de mon retour...).
YiiiiiiiiiiiiHAOW !

samedi 17 septembre 2011

Noyade cérébrale

Ami Lecteur, il faut que je te dise : j'ai découvert, grâce à mon amie Tili, comment l'Education Nationale s'y prend pour sélectionner les parents qui auraient l'ambition d'accompagner la classe de leur enfant à la piscine...
Il y a deux épreuves :

  • La première, tentative de noyade cérébrale.
  • La seconde, tentative de noyade physique.

Moi je dis que pour accepter de donner du temps et de l'énergie dans ce genre d'occupation, il faut vraiment le vouloir fort fort fort !
:o)

mardi 13 septembre 2011

Mon ex-moitié...

Alors, Ami Lecteur, il y a un moment que je voulais te parler de mon ex-moitié [moitié professionnelle de mi-temps, cela va sans dire NDLR]. Pas mon ex-ex-ex. Pas mon ex-ex. Non, mon ex. Celle qui vient juste de partir, avec laquelle j'ai passé neuf ans dans cette école, qui m'y a accueillie, et qui a travaillé l'an passé à mi-temps en CE2 avec moi. Qui a partagé les peines, les fatigues, les découragements, les raz-le-bol, les doutes et les colères, mais aussi les fous-rires, les clins d'oeil et les gourmandises.
Je voulais te raconter notre dernière rencontre du mois de juin, où elle est venue avec un sac mystérieux plein de paquets et une longue lettre à la main qu'elle m'a prié de lire afin de suivre le déroulement indiqué dans le déballage de cadeaux.
En voici des extraits, illustrés de photos. C'est elle qui parle, donc :

[...] question cadeaux, tu m'as inondée, tout au long de l'année, ça fleurissait sur mon bureau. Et moi, de mon côté, pas beaucoup... en réalité si, mais je les trouvais trop débiles et je les laissais chez moi. Aujourd'hui, j'ai décidé d'assumer et te faire un collector de ce que je t'avais acheté tout au long de l'année. Tant pis si tu ne sais pas quoi en faire...
[...] 
Cadeau n°1 : le plus rond
Me voici sur le marché de St... ou St..., je ne me souviens plus... je cherche désespérément un cadeau pour toi. Pas gros, sinon ça ne rentre plus dans la valise. Il fait chaud, les enfants hurlent "Maman, raz le bol de ton marché !". Situation délicate... Je trouve le cadeau pas gros, coloré qui te permettra de te souvenir de moi...
Je rentre à la maison et je me dis "M..., c'est petit, c'est coloré... ça va pas lui plaire..." Je remballe.




Cadeau n°2 : le plus lourd
Les lentilles de Cilaos, voilà le cadeau idéal... [je lui en avais parlé avant son voyage à la Réunion NDLR]
"Monsieur, ce sont des lentilles ?
- Oui, ma bonne dame..."
Chouette ! Mais en rentrant chez la tante de Monhomme : 
"Oh, les jolies graines, dit-elle, c'est pour un atelier d'arts plastiques à l'école ?
- Non ! Les lentilles de Cilaos, c'est pour Mistinguette !
- Quoi ? Mais pas du tout, ce sont des XY@G*X !" (ça se cuit comme des lentilles, mais ça n'en est pas).
BIDE - Je remballe.




Cadeau n°3 : le plus petit
Au Maroc : "J'achète des loukoums pour Mistinguette ! Demain, on fait les cadeaux !"
Comme tu le sais, Monhomme a enchaîné la MALADIE !
Alors, à l'aéroport, j'ai cherché si quelques loukoums pouvaient apparaître. Rien ! 
A défaut, je prends un porte-clé !
- Trop nul, ton cadeau, me balance un gentil membre de ma famille !
- Tu as raison... Je remballe...




Cadeau n°4 : Le plus à part
Alors voilà : je les voulais rouges, clinquantes, chatoyantes [private joke NDLR]... elles sont blanches, pas trop brillantes, je remballe...




Malgré tout, je pense très souvent à toi et je me dis tant mieux si je n'ai pas trouvé le cadeau, ça me donne une bonne occasion de te revoir.


Il y en a parmi toi, Ami Lecteur, qui se demandent encore pourquoi j'ai tellement regretté qu'elle parte, tout en me réjouissant au plus haut point qu'elle ait obtenu la mutation qu'elle attendait avec tant d'impatience ?
...
Elle me manque !
:o)

jeudi 8 septembre 2011

Enfin on nous propose des solutions !

Ami Lecteur, laisse-moi t'annoncer une excellente nouvelle. Une de celles qui te donne des lueurs d'espoir dans ce monde de brute où c'est qu'on vit. Une de celles qui t'amène à penser que, malgré l'adversité, tu n'es pas seul et que des gens, des professionnels, cogitent intensément dans le but de concevoir des outils qui peuvent t'aider à surmonter tes difficultés de ta vie à toi.

Une de celles qui te permet de te coucher, le sourire aux lèvres avec l'idée que tu vas t'éveiller dans un monde meilleur.

Voilà.

Ce soir, j'ai compulsé ma boîte mail, comme chaque jour.
J'ai répondu à un certain nombre de messages urgents et/ou sympathiques.
J'ai nourri mon agenda de réunions variées.
Et j'ai fini par ce courriel dont l'objet m'a remplie d'aise... Un mail envoyé par mon fournisseur d'accès internet... Celui qui a un nom d'agrume.
Ce message, donc, avait pour objet "Maitrisez votre ordinateur avec les cons..."
Je n'ai pas encore été ouvrir ce mail. Mais je caresse l'idée que, "maîtriser son ordinateur avec les cons", ça peut ouvrir une porte sur "arriver à vivre avec les cons", voir même "aimer les cons malgré eux" ou encore "les cons n'auront pas notre peau"... 
...
...
non ?

dimanche 4 septembre 2011

Drague...

Ce soir, au dîner, Malouloute a entendu des propos qui la dépassent : on y parlait d'une chanteuse, morte jeune de s'être trop droguée...
Elle a demandé :
- C'est quoi, la drague ?
Et moi de lui répondre :
- La drogue ! Parce que la drague, c'est tout autre chose... c'est quand on veut charmer quelqu'un pour qu'il vous remarque et qu'il tombe amoureux de vous...
- En faisant quoi, par exemple ?
- En lui tenant une conversation fine et enlevée du style "C'est à vous ces beaux yeux là ?... Vous habitez chez vos parents ?"

C'est alors que Lulu, notre joyeux ado-maison, nous a sorti une litanie de formules de dragues (énoncées avec un accent caïra-banlieue) qui m'ont semblé du plus bel effet.
Je te laisse juge, Ami Lecteur :
- Eh ! Ton père il est voleur : il a mis toutes les étoiles dans tes yeux !
- Eh ! Ton père il est glacier : t'es trop fondante !
- Eh ! Ton père il fabrique des biscottes : t'es trop craquante !

Tu veux en inventer d'autres ? Lâche-toi, Ami Lecteur, ces pages sont à toi !
:o)

jeudi 1 septembre 2011

C'EST LA RENTREEEEEEEEEEEEE !!!

Salut Ami Lecteur.
Tu vas bien ?
Tu as remarqué comme il fait beau et chaud depuis que les vacances sont finies ?
...

Bref.
Glissons.

Ben quoi ? J'ai bien le droit de ralouiller un peu : j'ai passé toutes mes vacances en Normandie, une superbe région où, habituellement, il fait beau plusieurs fois par jour... mais pas cet été !
Je dois donc supporter avec stoïcisme les remarques des uns et des autres qui me disent gentiment avec un air légèrement compassé : "Tu as passé de bonnes vacances ? Tu as l'air pâlotte !"... Voilà voilà.

A part ça, ma rentrée (aujourd'hui même, internat oblige : si on veut prendre tous les ponts, il faut bien se rattraper quelque part) - ma rentrée, donc, s'est superbement passée. J'ai une classe d'adorables bambins qui me regardent avec admiration et me disent de gentilles choses du genre :
- (ébahie par mes démonstrations de "tags" au tableau) J'ai jamais vu une maîtresse comme ça !
- Maîtresse, j'aime bien vos paillettes sur la bouche et sur le nez ! (ah bon ? J'ai des paillettes sur le nez ???).
- Maîtresse, il est trop beau ton collier !
Et j'en passe. Et des meilleures.

Mais le clou de la journée a été la récréation du matin, lorsque s'est approché de moi un élève, puis deux, puis quatre, puis vingt, chacun avec une rose à la main et un grand sourire sur le visage. Charmant, inattendu et émouvant.
Et toi, Ami Lecteur, tu devines pourquoi on m'offre vingt roses ce matin de septembre ?
:o) 

mercredi 24 août 2011

Lalalalaaaaaaaaaaaaaaaaaa !

Salut Ami Lecteur !
Figure-toi qu'y en a une parmi toi qui, lasse de errer dans les archives, angoissée par l'écho né de ces murs désolés, frustrée de ne pas trouver ici sa pitance bloguesque comme à son habitude... une parmi toi, donc, a fini par me lancer un cri de détresse :

Fais nous donc un post de vacances, Mistinguette !

Un post de vacances ? Quoi quoi quoi ? Mais c'est que, précisément, je suis en vacances, moi, ma bonne dame !
...
Enfin bon...
Tu me connais...
Je ne peux rester longtemps insensible à la détresse d'un autre, surtout quand elle est tartinée dans mon blog, à la vue de tout à chacun !
Alors voilà. Inspirée par d'autres lignes évoquant le chant et le plaisir du choeur, je te fais don d'une vidéo prise lors de la fête de la mer de la ville balnéaire où je me terre depuis de longues semaines. Si tu veux me reconnaître, c'est simple : je porte une marinière, j'ai un bachi sur la tête, et je chante.
Là.
:o)