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vendredi 21 octobre 2011

Météo

Hier matin, j'ouvre les volets de Malouloute (alias Blogounette en d'autres lieux), et comme chaque jour, je lui annonce la météo pour qu'elle s'habille en conséquence.
Je lui dis donc avec toute l'allégresse qui me caractérise au matin :

- Aujourd'hui, il ne va pas faire trop froid, mais le temps est pluvieux.
- Ça veut dire ?
- Pluvieux ! Qu'est-ce que tu entends dans ce mot ? Tu ne reconnais pas un mot de la même famille ? (bah oui, je ne peux pas m'empêcher d'être instit. même au réveil... on se refait pas hein !).
- ... euh... vieux ? me répond-elle d'un air concentré.

Hahaha ! Plus vieux ! 
Moi, ça me fait rire.
Pas toi ?
Et merci à Jack pour l'illustration : on ne pouvait trouver mieux ! :o)

mardi 18 octobre 2011

Chère Madame...

La Grande Ville, le 18 octobre 2011
Chère Madame,
Ma fille Grenadine est revenue très perplexe de son cours de Français de ce jour. Alors qu’elle semblait avoir des connaissances assez claires et construites sur l’analyse logique de la phrase, elle rentre très embrouillée, n’ayant plus aucune certitude…
Voici ce qu’elle me rapporte de la séance sur les propositions subordonnées et dont –il me semble–  je trouve confirmation dans son cours :

Vous auriez dit qu’une proposition peut comprendre plusieurs verbes conjugués (et qu’à présent qu’ils étaient en 4ème, les élèves pouvaient bien admettre la chose).

Vous auriez dit que la proposition subordonnée ne s’encastrait dans la principale qu’à la condition qu’une virgule la sépare de la seconde partie de la principale. Sans virgule, c’est la subordonnée qui se prolonge, englobant le second verbe et la fin de la phrase.

En effet, dans les exemples du cours, je trouve :
·         Les vacances qui approchent sont les bienvenues.
        Complément de l’antécédent vacances
·         La souris qui est verte court dans l’herbe.
Complément de l’antécédent souris
·         Le garçon dont je te parle est…
     Complément de l’antécédent garçon
·         J’aime que tu sois heureux (nommée prop. Subordonnée conjonctive, et qui n’a donc rien à faire ici où on donne des exemples d’antécédents complétés par une PSR…).

Je suis moi-même très dubitative, ayant enseigné pendant 20 ans à mes élèves de CM2 qu’une proposition était un groupe de mots s’articulant autour d’un unique verbe conjugué… et que précisément, un des critères de vérification de son analyse était la recherche des verbes conjugués et la sélection des mots qui y sont associés…
Par ailleurs, dans les exemples ci-dessus, la principale (si j’ai bien compris), se trouverait réduite à un groupe nominal sans aucun verbe ?

Enfin, en début de cours, vous affirmez qu’une « proposition principale ne fonctionne pas si elle n’a pas une autre proposition » (vous voulez dire si elle n’est pas complétée par une autre proposition, sans doute). Là encore, il me semble que c’est inexact : un très grand nombre de Principales pourraient être des Indépendantes (avoir du sens sans le complément d’une autre proposition)  si une ou des propositions subordonnées ne dépendaient d’elle… Ce qui fait qu’on les appelle Principales, d’ailleurs…

Je dois dire que je suis un peu perdue à mon tour.
J’espère que vous m’apporterez un éclairage sur cette situation.
Je suis ouverte à toute proposition de rendez-vous.

Bonne journée,
Mistinguette – mère de Grenadine en 4ème 1

Ami Lecteur,
Je suis légèrement énervée... Ça m'arrive !
Je trouve que, quand on est enseignant -débutant qui plus est- il faut savoir rester humble, et écouter le désarroi de ses élèves.
Ça ne semble pas être le cas de la prof de Français de Grenadine... qui a sans doute mal préparé son cours (ça arrive) mais qui, de surcroît, n'a pas su entendre la sidération de ses élèves a qui elle annonçait des énormités avec tout le poids et la supériorité que lui donne nouvellement son tout jeune statut d'enseignant.
On a le droit de se tromper à tout âge, mais pas d'enfoncer dans l'erreur toute une classe aux yeux écarquillés sans même prendre le temps de vérifier ses dires !
Namého !
...
Et ne me dis pas que je suis vache avec cette pôôôvre jeune prof confrontée à des ados pénibles : rien n'excuse la bêtise (de n'avoir pas cherché un bouquin pour VERIFIER !) et en plus, j'ai modifié 15 fois cette lettre pour qu'elle ne soit pas trop agressive/ironique/cassante...
:o(

dimanche 9 octobre 2011

Toi-même !

- Maîtreeeeesse ! Dorc, elle m'a traité !
- Ah ?
- Oui, elle m'a dit "Tes fesses, elles sont en 3D !
- PfffffhahahAHAHAHAHA ! Heureusement qu'elles le sont, en 3D, tes fesses mon loulou : tu imagines si tu avais des fesses en 2D ? Hahahaha !
-...
- Hé ! Dorc, c'est toi qui dis à Al qu'il a des fesses en 3D ? HAHAHAHA ! Pfffffhahaha ! Rrrrr...

La maîtresse, il est temps qu'elle prenne des vacances, hein !
:o)

jeudi 6 octobre 2011

Elle court, elle court, la rumeur...

Ami Lecteur, laisse-moi te raconter une histoire comme on n'en trouve que dans les écoles... (ou pas !).
Lorsque je suis arrivée mercredi matin en classe, les enfants m'ont annoncé de Bil était absent parce que, la veille, pendant la récréation de midi, il s'était battu avec Sam, sur le bon conseil d'Al ; et il avait malencontreusement rencontré brutalement l'angle d'un mur avec son front... d'où les urgences et quelques points de suture...
Je prends acte et, chiffonnée par l'intervention d'Al dans cette histoire, j'annonce à la classe que le lendemain matin, jour plus propice pour débattre avec tous, nous aurions un conseil de classe afin de comprendre ce qui s'était passé, d'énoncer la responsabilité de chacun et de trouver ensemble comment éviter qu'une telle situation se reproduise...

Bien m'en a pris : entre ce début de matinée et le conseil de classe prévu, deux familles se sont manifestées auprès de Madirlo pour dire leur grande inquiétude, voire leur profonde angoisse à propos de ce qui se passait dans cette école pendant les récréations... Deux familles qui prennent rendez-vous, ça veut dire dix familles qui ragottent fébrilement sans aller plus avant dans leurs démarches...

Voici ce qu'ils ont répété à Madirlo, appris de la bouche de leurs enfants :
Sam a empoigné la tête de Bil et l'a violemment, à plusieurs reprises, fracassée au sol.
Les pompiers sont venus dans l'école.
Le samu est venu dans l'école.
Il y avait du sang partout, il a fallu recoudre la tête de Bil.
Bil s'est ouvert le crâne sur des clous dépassant d'un banc.
Et d'ajouter que ça n'était pas la première fois que Sam faisait parler de lui et qu'il était temps de "faire quelque chose". 
Que leur enfant avait fait des cauchemars la nuit qui avait suivie le drame. 
Que leur enfant ne voulait plus venir à l'école, parce qu'il avait trop peur.
Et qu'en plus, Madirlo n'était même pas là ce jour-là pour veiller au grain... limite si on ne s'étonnait pas qu'elle ne soit pas aux prises avec la police et la justice tant la violence qui s'était déchaînée ce jour-là dans la cour avait atteint des paroxysmes.
...
...
J'ai passé une heure pleine avec mes élèves pour que nous décortiquions ensemble chaque événement, chaque responsabilité, minute par minute.
Voici le récit de ce qui s'est passé réellement, rapporté par des témoins directs ; les enfants ne faisant que répéter ce qu'on leur avait dit étant systématiquement écartés.

Sam jouait au foot avec Sach qui, malencontreusement, lui a donné un coup de pied (intentionnel ? peu importe). Sam s'est mis alors en colère et a décidé d'arrêter de jouer avec Sach.
Ce dernier, contrarié, est allé raconter sa mésaventure à son ami Mo, alors qu'il était entouré d'une "bande" qui s'est tout de suite sentie concernée par cette histoire... alors que personne ne leur demandait de s'en mêler. Ils ont alors entouré Sam, faisant cercle autour de lui, sous prétexte de "régler l'affaire". C'est alors que Bil est intervenu à sa manière : il a sauté sur Sam et lui a donné des baffes !
Autour, ils ont frétillé et Al a crié BASTON ! (AARRRRGGGHHH ! Je déteste quand ils font ça ! C'est si... laid !).
Sam, déjà en colère, a empoigné Bil par le cou, voulant le mettre à terre. Dans le mouvement tournant qu'il a opéré, ils sont tous les deux tombés mais... le front de Bil a rencontré l'arête du mur et il s'est mis à saigner abondamment.
Entre temps, Dor qui a une âme de justicière, est partie alerter le surveillant de la cour, puis les enseignantes qui déjeunaient... mais trop tard : tout a été si vite !
Sam, voyant ce qu'il avait provoqué, très ennuyé (d'autant que Bil est plutôt un ami habituellement), a demandé à le rejoindre à l'accueil où il avait été emmené pour se faire soigner et lui a tenu compagnie jusqu'à ce que sa mère vienne le chercher pour l'amener aux urgences. Il a beaucoup regretté son geste et l'a exprimé en public.
...
Voilà
...
Lorsque nous avons eu fini de reconstituer les faits, rien que les faits, j'ai posé la question :
- Alors, est-ce que Sam a pris la tête de Bil et l'a violemment frappée sur le sol ?
Beaucoup ont dit "non". Mais une voix a quand même répliqué, assurée, "oui !". C'était mon gros Sto, sûr de lui...
Je me suis étonnée : 
- Sto, on vient de passer trois quarts d'heure à reprendre l'histoire point par point... a-t-on dit que Sam avait frappé la tête de Bill sur le sol ? Non ! Ils sont tombés tous les deux à la renverse !
- Mais c'est quelqu'un qui m'a dit...

Et me voilà prenant un quart d'heure supplémentaire pour expliquer ce qu'est une rumeur et les ravages qu'elle peut provoquer...
Mais il a fallu tout ce temps-là pour qu'enfin, la vérité des faits soit admise par tous et qu'ils prennent conscience de leur responsabilité à tous dans l'enchaînement de ces faits, par leurs encouragements - actifs ou passifs - à la violence, par la façon dont ils avaient relayé la rumeur...
Le cours d'Histoire est passé à la trappe.
Mais je crois qu'on n'a pas perdu notre temps !


PS : il n'y a pas de clous qui dépassent des bancs de la cour ; ils ont été refaits cet été et sont tout neufs !

mardi 4 octobre 2011

Aie confiaaaaannnnce !

Ami Lecteur, je t'ai promis des anecdotes de mon voyage de classe... chose promise, chose due !
Le soir de la sortie nocturne, les enfants ont pris leur douche, se sont mis en pyjama, et ont dîné.
Puis nous les avons rassemblés dans une salle pour une introduction "scientifique" à ce qui allait suivre : un rappel en images sur la classification des animaux, et une présentation de la chouette hulotte et de son cri.
Ont suivi les consignes pour la sortie : tout le monde deux par deux (cinquante enfants tout de même) et sortie en grand silence afin que le rapace ne s'effraie pas.
Arrivé au centre de la forêt, l'animateur nature devait actionner un enregistrement afin que l'oiseau, imaginant son territoire envahi par un rival, lance son cri de guerre :
Hou-Houuuuuuuuu... Hou-Houuuuuuuuu...*
(* Kestu fou ici ? C'est chez moi ! Casse-toi ou je fais un malheur ! NDLR)

Nous voici donc, organisant les rangs, calmant les excités et avançant vers l'obscurité inquiétante de la sombre forêt : il est 21h30 et il fait déjà nuit noire. Les enfants se rassurent comme ils peuvent : le ciel est très étoilé et la lumière de la salle les effleure encore. Mais plus pour longtemps...
C'est alors que mon gros Sto m'attrape la main. Il faut que tu saches, Ami Lecteur, que Sto fait partie des garçons les plus imposants de la classe. Il est grand, à la fois rond et carré, et se rapproche assez du nounours, tant par son attitude charmante et volontaire que par sa morphologie. Il est originaire d'un lointain pays d'Afrique.
Sto, donc, m'attrape la main sans plus de cérémonie et me dit :
- Maîtresse, je peux te prendre la main, s'il-te-plait ? Parce que moi, ça me fait peur, le noir...
- OK, Sto, pas de problème. Tu sais, c'est normal d'avoir un peu peur, mais tu n'as rien à craindre : il ne peut rien t'arriver. Regarde les étoiles, comme elles sont belles !
- Oui, mais moi, j'ai peur du noir.
- Allez, ça va allez. Chuuuut ! On va écouter la chouette hulotte !

Nous nous sommes avancés, dans le noir total (au point que - sans exagérer - je ne voyais pas mes pieds... et pourtant, je ne suis pas grande !). J'ai senti plusieurs autres enfants m’agrippant qui mon autre main, qui mon pull... Et au bout de quelques minutes, alors qu'on attendait encore que la chouette se manifeste, mon Sto m'a dit, très sérieux :
- Tu sais, Maîtresse, plus je te donne la main, et plus j'ai confiance.

C'est pas beau, ça ?
Et bah moi, ça m'a réjouie pour tout le reste du séjour !

lundi 3 octobre 2011

Come back

Salut Ami Lecteur !
Me voici de retour...
Sur les rotules ! Et encore : je crois qu'elles sont usées : je suis sur les fémurs, à l'heure qu'il est. Bientôt cul-de-jatte !
Notre voyage à La Morosière (près d'Anger) s'est superbement passé. Nous sommes partis avec tout le monde (attendu 3/4h la dernière tout de même !)
Et nous avons tout fait magnifiquement, avec une météo de rêve : j'ai eu en une semaine l'été que j'ai attendu pendant deux mois !
Pendant cette classe transplantée (c'est le nom scientifique du voyage de classe !), mes ADORABLES élèves ont pu :
  • Etudier les différents types d'arbres, leurs fruits et la forme de leurs feuilles,
  • Cueillir ou ramasser des feuilles d'arbres,
  • Les identifier et constituer un herbier pour la classe,
  • Découvrir in situ les couches de la litière forestière,
  • Comprendre le rôle des décomposeurs,
  • Prélever des décomposeurs ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Les dessiner, les identifier,
  • Comprendre ce qu'est une mare et comment la préserver (pas de poissons dans la mare, sinon, c'est la fin de l’écosystème !),
  • Prélever des bestioles dans la mare ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Les dessiner, les identifier,
  • Pêcher des poissons dans l'étang, les toucher !
  • Comprendre le cycle de la vie de l'étang,
  • Faire un parcours d'accrobranche, tyrolienne comprise, ("maîtresse, j'ai peuuuur !") et surmonter leur peur (tous !)
  • Panser les poneys, les monter, partir en ballade ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Faire du VTT (trois élèves ne savaient pas en faire et sont repartis maîtres de leur monture, fiers comme des paons) sur bitume et en forêt,
  • Sortir en forêt de nuit (noire noire à ne pas voir ses pieds) et entendre la chouette hulotte ("maîtresse, j'ai peuuuur !"),
  • Visiter une ferme laitière, voir la traite et goûter le lait frais (tiède),
  • Intégrer le vocabulaire lié à toutes ces activités,
  • Danser comme des fous sur des rythmes endiablés... avec leurs maîtresses !
  • Partager la vie en collectivité entre internes-externes,
  • Découvrir une classe d'une autre école et lier des amitiés... voire plus si affinité !
  • Écrire du courrier : activité en perdition depuis l'invention du téléphone et du mail.

Voilà !
Chuis crevée : partie avec une angine, perdu ma voix en chemin, revenue ravie !
Pour les anecdotes, on verra plus tard !
:o)