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lundi 30 janvier 2012

:o(

Dessin de Jack Danger Ecole

samedi 28 janvier 2012

Ouf qu'on n'est plus des ados !

Tu sais quoi, Ami Lecteur ?
Amenée à soutenir quotidiennement ma belle et grande fille de 14 ans  pour qu'elle supporte tant bien que mal sa vie au collège me fait dire, la bouche à l'envers et le soupire long :
Quelle chance j'ai eu de ne pas être adolescente aujourd'hui, dans le monde qu'on vit ! 
Parce qu'aujourd'hui, pour s'épanouir dans cette jungle de fous-dingos dont la seule préoccupation est la popularité, il faut se lever de bonne heure, il me semble...

Un exemple parmi d'autres.
Dans le collège de ma fille, le cuistot est un amour : il se préoccupe de ses mangeurs au point de vérifier chaque matin le calendrier des anniversaires, et de traverser toute la salle de cantine une tartelette en bout de bras, une bougie allumée, en chantant JOYEUZA-NI-VER-SAAIIIIIRE ! dès qu'un élève entame une année supplémentaire de sa courte vie.
C'est gentil, non ?
Moi, je trouve ça adorable.

Alors pourquoi Grenadine me demande-t-elle un mot l'autorisant exceptionnellement à manger à la maison précisément le jour de ses 14 ans ?
Parce que, m'explique-t-elle, si tu es populaire, tout le réfectoire reprend en coeur le joyeux refrain, et l'heureux élu, rougissant de plaisir, souffle sa bougie sous les applaudissements.
Mais si ça n'est pas le cas. Si tu es un peu en marge, un peu timide, un peu rêveuse... alors, seuls tes amis, deux ou trois personnes en somme, se mettent à chanter faiblement et... c'est la honte totale !
...
...
Je lui ai fais ce mot.
Elle était soulagée.
Elle a mangé à la maison.
Fin de l'histoire.

mardi 24 janvier 2012

Faich ! (2)

Salut à toi, Ami Lecteur !
Je te rends une visite rapide pour partager avec toi une petite anecdote. Il s'agit de l'aventure miroir de celle de ma copine du CE1, il y a quelques temps.
La voici, la voilà : la semaine dernière, j'ai plongé dans mon bazars mes étagères, derrière mon bureau, pour attraper le manuel de français... J'étais pressée. J'aperçois la tranche d'un bouquin qui semble être le bon. Malheureusement, c'est un fichier d'élève de la même collection. Je tente à nouveau ma chance : même erreur !
Tout en farfouillant fébrilement, je murmure pour moi-même :
- Fichier... Fichier...

Bil, à proximité et toujours intéressé par ce que je peux faire, du moment que ce n'est pas du boulot, m'entend et m'interpelle, prétendument choqué :
- Oh ! Maîtresse ! T'as dit un gros mot !

:o)

mercredi 18 janvier 2012

Le bonheur est dans le pré !

Et voilà.
C'est officiel.
Nous sommes une famille de geeks.
Je luttais jusque là pour me voiler la face, mais à présent, je ne peux plus démentir.
Nous sommes une famille de geeks.

Non mais attends ! J'dis pas ça parce que je passe plus de temps sur mon clavier que dans mes livres, moi qui, pourtant, suis une lectrice invétérée... (Je n'ai pas dit invertébrée ! Ho ! Attention, hein !).

J'dis pas ça non plus parce que Fiston passe tout son temps le nez sur un écran : console de jeux, Ipod, ordinateur : tout est bon !

J'dis pas ça parce que mes deux fillottes tiennent chacune un blog, ni parce qu'elles regardent dès que j'ai le dos tourné des vidéos sur internet.
Non.
C'est plus grave.

Attends, Ami Lecteur, je te raconte :
Il y a une semaine, Louloute découvre au hasard de son site favori un jeu qui la passionne aussitôt.
Dans ce jeu, tu possèdes un terrain sur lequel tu peux faire pousser des trucs et élever des zanimaux.
Tu es le fermier.
Lorsque ce que tu as semé est arrivé à maturité, tu peux récolter, puis vendre ou transformer (ex : le trèfle peut être mangé par la vache qui produira du lait dont on peut faire des fromages...). Chaque transformation optimise les gains : je gagne plus en vendant mes fromages qu'en vendant mes bottes de trèfle.
Quand tu as bien récolté, et bien vendu, tu es riche... alors tu achètes des graines pour resemer, et de nouveaux animaux, pour optimiser ton exploitation. Tu peux aussi acheter des machines, de la déco, des bâtiments...
Chaque plante a un temps de croissance qui lui est propre ; ça va d'1/4 d'heure à plusieurs heures...
Voilà. Je pense que tu as compris le principe. Au pire, tu iras voir, hein !
Mais attention à toi : ce jeu est diabolique !
Si tu mets le petit doigt dans l'engrenage, tu risques de rejoindre, comme nous, la famille exponentielle des geeks !

Je t'explique :
Quand Louloute rentre de l'école, elle se précipite sur l'ordi en hurlant : "Tu t'es occupé de ma ferme ? Tu as récolté ? Tu as planté ? Tu as vendu ?"
Quand on a fini notre travail, le soir avant de nous coucher, avec son Cherpère, on prend le temps d'aller faire un tour à la ferme : on plante des végétaux en alternance, pour qu'il y ait toujours quelque chose à récolter. Il faut penser au trèfle pour les vaches et les abeilles, au fourrage pour le boeuf, ajouter quelques citrouilles, de très bon rendement, alimenter la laiterie...
Dès qu'un membre de la famille se penche sur la ferme virtuelle, ça le monopolise pendant de longues minutes : le trèfle est en fleurs. Les abeilles le butinent et font du miel qu'il faut récolter et vendre. Le trèfle pollinisé peut à présent être consommé par la vache. Il faut ramasser les bonbonnes de lait qu'elle produit et en faire du fromage. Il faut ramasser les fromages et les vendre. Le maïs est mûr ? Donnons à manger à la poule. Ne pas oublier de ramasser ses oeufs. Le blé à présent : au moulin ! Et vendons les sacs de farine aussitôt qu'ils en sortent...


L'agriculture, c'est ÉPUISANT ! Surtout quand c'est ton deuxième métier !
Et ça donne lieu à des conversations surréalistes :
"Papa ! Papa ! J'ai acheté un boeuf cet après-midi ! Qu'est-ce que tu me conseilles, je plante des tomates ou de la vigne ? Et si j'achetais une machine à faire du vin ? Hein ? Ou une à faire du salami ? Il me faut un cochon mais pour ça, il faut le niveau 20... j'en suis qu'au 9 ! Dis, tu crois que je rajoute des cultures ou je garde de la place pour une maison ???"
Bref.
On y croit.
On est des geeks.
Voilà.
Ça fait du bien de se confier à quelqu'un !
:o)

mardi 17 janvier 2012

C'est tous les jours Noël

Macôpine la maîtresse de CP a bien de la chance.
Tous les jours, ses petits élèves lui offrent des cadeaux.
Des dessins.
  Des petits mots doux.
    Des jolis marrons.
      Des ravissantes feuilles d'automne.
        Des pâtisseries maison.
          Des bonbons colorés.
            De menues réalisations en patamodlé, tercuite, plasticfou, que sais-
              je...

Macôpine la maîtresse de CP a bien de la chance.
Chacun de ces présents est soigneusement enveloppé dans un joli papier-cadeau. Soigneusement scotché et rescotché. Soigneusement ficelé avec du bolduc qui frisouille pour faire plus beau.

Tant est si bien que Macôpine la maîtresse de CP a été obligée de reporter l'ouverture des dits cadeaux à l'heure de la récréation : ouvrir toutes ces merveilles à l'arrivée en classe lui mangeait déjà la moitié de la matinée. C'est fâcheux, parce que vois-tu, Ami Lecteur, en CP, y'a quelques petits apprentissages fondamentaux à aborder. Au hasard Balthazar, la LECTURE. Et que si la maîtresse, elle passe sa matinée à ouvrir ses cadeaux, et bien les petits nenfants, ils n'apprennent pas à lire !
Et le jour où elle est absente, tu imagines ? Non, parce que l'élève de CP est par nature fidèle. Ce n'est pas parce qu'une autre maîtresse va prendre la classe en main pour la journée qu'il va lui offrir sa merveille ! Surtout pas !
Les surprises s'accumulent donc pour le retour attendu de la VRAI maîtresse. Pire que les mails dans ta boîte quand tu pars en vacances dans le Massif Central - zone hors connexion !

Mais bon. Elle ne va pas se plaindre, hein ! Y'en a, des maîtresses méritantes, qui les attendent encore, les cadeaux des élèves de leur classe...
Comme je le disais un peu plus haut : Macôpine la maîtresse de CP a bien de la chance.
...
D'ailleurs, l'autre jour, une 'tite fille lui a apporté fièrement un nouveau cadeau du matin. Trèèèès bien enveloppé dans un sopalin propre, avec du scotch et des frisottis.
Alors Macôpine l'a ouvert, le cadeau. Prête à s'extasier (elle est comme ça, Macôpine, elle s'extasie à la demande). Et là, elle découvre de ses yeux ébahis...
...
...
...
Hè, Ami Lecteur, je te fais le coup de l'article en épisodes ?
Et que tu devrais deviner ce que la pitchounette lui a donné ?
Hein ?
Chiche ?
...











Meeeuuuuuuuuuu non ! Chuis pas comme ça moi ! Sèche tes larmes, cesse de taper du pied et mouche-toi un coup : J'vais te le dire, ce qu'il y avait dans ce si joli paquet :
Il y avait cinq petits bouts de pain.
Plus très frais, mais pas secs non plus.
Et c'est tout !

HOOooooooooo ! (dans les aigus) A fait la maîtresse ébahie (elle est comme ça, Macôpine, elle s'ébahit aussi à la demande).
...
Il semblerait que la demoiselle ait apporté ces petits bouts de pain, parce qu'ils avaient tous une forme spéciale... Voilà voilà.
De source sûre, ce n'était pas flagrant. 
Le monde de la prime enfance est, décidément, surprenant ! :o)

jeudi 12 janvier 2012

Merci Soeur M.

Ami Lecteur, alors que je faisais du rangement dans mes dossiers d'ordinateur, je suis tombée sur un texte qui m'a ramené quelques années en arrière, faisant naître sur mon visage un sourire... Nostalgique ? Satisfait ? Ému ? Amusé ? Un peu tout ça, sans doute.
Il s'agit d'un texte écrit par mes élèves de CM2 de l'époque. Un texte écrit en groupes, à l'occasion du départ de Not'Dirlo d'alors.

Laisse-moi d'abord te décrire le personnage :
Elle est religieuse (toujours).
Elle a les cheveux courts et gris (blancs ?).
Pas très grande, assez ronde.
Elle a une voix de vieille fumeuse, mais n'a jamais fumé, en tous cas pas que je sache.
Elle était quasiment 48h sur 24 à l'école.
Elle avait un bureau qui tenait de la caverne d'Ali Baba.
Elle aurait voulu sauver la Terre entière et toujours venir au secours de la misère humaine... quitte à se faire entourlouper par les mauvais payeurs.
Elle n'y allait pas de main morte.
Elle savait écouter. Elle savait aussi trancher ferme.
Avec ça, les défauts des qualités que je viens d'énoncer.

Et donc, nous voilà à chercher, en classe, comment la remercier avant qu'elle ne s'en aille, rappelée par sa communauté pour d'autres fonctions, après des siècles à la tête de Notrécole.
Et voici ce que, après moult propositions et débats, ils ont fini par pondre, mes CM2 d'alors :



Notrécole, Jeudi 6 Janvier 2005
Sœur M., merci,
Au nom de tous les enfants de cette école, nous vous adressons ce petit mot pour vous remercier.
Merci : vous avez beaucoup fait pour nous tous, que nous soyons là depuis de nombreuses années, ou arrivés depuis peu.
Dans nos esprits et dans nos cœurs, votre souvenir restera vivant, et lorsque nous penserons à vous…

…Ce sont vos cheveux que nous verrons,
Des cheveux blancs signes de votre sagesse, et qui montrent que vous avez beaucoup donné à cette école,
Qui font penser à toutes les attentions et toutes les surprises qui vous nous avez offertes.

…Ce sont vos yeux que nous verrons, vos yeux de directrice, votre regard qui parle :
Il est doux et attentionné et prouve que vous nous aimez,
Quand vous nous regardez, on voit que vous nous prenez au sérieux,
Vous voyez clair, comme le ciel, vos yeux sont partout, ils sont actifs, et voient même ce qui est caché,
Vous voyez le bon côté des gens et des choses, les qualités plus que les défauts ; votre regard est léger : vous nous regardez, et vous comprenez nos problèmes ou les choses qui nous tracassent,
Quand on voit vos yeux, on sait que vous allez nous consoler si on pleure.
Grâce à vos yeux, vous voyez aussi toutes les bêtises des petits ou des grands, mais vous ne jugez personne sur les apparences.
Vous voyez très bien, comme un félin au regard aussi doux que l’aile gauche d’un papillon.

…Ce sont vos oreilles que nous verrons,
Avec elles, vous êtes prête à tout entendre, sauf les mots grossiers !
Ce qu’on dit de bien, et ce qu’on dit de mal… et aussi nos bêtises !
Vous nous écoutez vraiment, nous les enfants, mais aussi nos familles.

…C’est votre bouche que nous verrons,
Toujours souriante, accueillante envers les enseignants, les parents, les enfants,
Un sourire qui donne envie de rentrer dans l’école pour y passer de bonnes années,
Un sourire qui nous dit si on a tors ou raison,
Un sourire qui nous fait plaisir,
Une bouche qui nous a donné beaucoup de bons conseils qui nous permettent de progresser,
Une bouche qui encourage pour qu’on fasse des efforts, et qui console quand elle le peut,
Qui dit d’abord ce qui est bien avant de dire les défauts…
Quand vous partirez, votre sourire sera toujours accroché aux murs de l’école.

…Ce sont vos épaules, votre dos, que nous verrons,
Car vous y avez porté un gros fardeau,
Mais vous êtes restée droite pour nous emporter, avec courage,
Vous assumez ce que vous faites,
Et quand vous avez des problèmes, vous ne vous refermez pas sur vous-même, et continuez à vous occuper de nous.

Ce sont vos bras que nous verrons,
Vous avez le long bras de la justice,
Vous retroussez vos manches avec rapidité et élégance,
Et vous nous serrez fort pour nous consoler.

Ce sont vos mains que nous verrons,
Avec elles, vous offrez,
Avec elles, vous aidez ceux qui ont du mal,
Elles sont au service de tout le monde, petits et grands,
Elles sont actives et bienveillantes,
Elles sont magiques : elles réparent nos bêtises et nous guident quand on n’arrive pas à faire.

Ce sont vos pieds que nous verrons,
Qui vous portent, rapides, d’un endroit à un autre, pour faire quelque chose qui puisse aider les autres,
Tellement actifs que vous courez avec courage de droite et de gauche !

Enfin, c’est votre cœur que nous verrons,
Ce cœur pardonne les sottises et nous invite à réduire la consommation d’âneries,
Ce cœur est très bon, très gentil, et laisse passer le temps quand on a fait une grosse bêtise
Ce cœur est grand ouvert, et accueille nos problèmes comme s’ils étaient les siens,
C’est un très gros cœur, parce qu’il a aidé les familles de tout son possible.
Vous avez un cœur pur et frais comme la neige en haut des montagnes !

Pour tout ce que vous avez été, ce que vous êtes, Sœur M., merci.

Eh ! Je le relis, et j'en suis à nouveau toute émue...
J'ADORE ENSEIGNER !!!

mardi 10 janvier 2012

Petit coin (2).

Et donc, à 13h20, Madirlo s'apprête à appeler chez le père et moi, je vais rassembler quelques élèves pour l'aide personnalisée (c'est comme ça qu'on appelle le soutien, quand on parle Educ. Nat. NDLR).
Parmi mes zozos, il y a Bil. Tu sais, Bil, je t'en ai déjà parlé : il ne travaille pas beaucoup, mais il est malin comme un singe et surtout, rien ne lui échappe !

Bil vient me voir, après être passé aux toilettes, et me dit, avec ses yeux pétillants et sa voix feutrée de faiseur de mystère : 
- Maîtresse ! Y'a quelqu'un qui se cache dans les WC, là, dans celui du fond...
- Oui, bon, Bil, va vite dans la classe, on va commencer le soutien, là !

N'empêche, je suis allée y jeter un oeil, dans les toilettes des garçons, histoire de me faire une idée.
La cabine du fond était verrouillée. J'ai agité la poignée et j'ai demandé, benoîtement : 
- Il y a quelqu'un ici ?
- Oui, c'est moi, Than !
- ... O_o ! 

Et il sort : son manteau sur le dos, son cartable à la main...
Incapable de dire à quelle heure il est entré dans l'école...
Qui lui a ouvert la porte...
Depuis combien de temps il est dans les toilettes...

A l'issue d'un entretien avec Madirlo, on a fini par reconstituer l'histoire - elle est courte :
Than est bien venu avec sa mère à 8h20.
Il a monté avec elle ses affaires à l'internat.
Puis il lui a dit au revoir et s'est dirigé vers la cour... en passant par les toilettes... où il est resté, enfermé dans sa cabine du fond, de 8h30 à 12h30. Là, semble-t-il, il a cherché à sortir mais... c'est ballot, justement Madirlo, lasse que les CM2 fassent des va-et-vient entre la classe, la cour et les toilettes, en avait fermé la porte à clé... pour ne la rouvrir qu'à 13h20.
Et à 13h30, coup de théâtre et sortie de l'artiste, son manteau sur le dos et son cartable à la main !

Cet enfant est resté cinq heures là, à... penser ? 
Je dois te dire que je suis partagée, entre colère, amusement (c'est dans ma nature, j'ai tendance à voir le comique de la vie) et grosse inquiétude...
Tu admettras, Ami Lecteur, que préférer cinq heures dans des toilettes plutôt que trois heures de classe (AVEC MOI !!!), une heure de récréation et un déjeuner entre copains, c'est alarmant, non ?
...
Oui.
:o/

lundi 9 janvier 2012

Au petit coin !

Aujourd'hui, j'étais en classe. Mamoitié m'avait demandé, la semaine passée, de lui échanger son lundi contre mon vendredi, pour cause de réunion familiale en lointaine province... Et j'avais accepté.

Il faut que tu saches, Ami Lecteur, que le lundi, comme le vendredi, dans cette école qui est aussi un internat, ces jours-là, donc, sont très particuliers. Plus que dans une école ordinaire.
Le vendredi, je connais bien : la fatigue de la semaine s'additionne à l'excitation du retour à la maison... ou à la crainte de retrouver une famille dont on a appris à se passer durant la semaine, à l'angoisse de revoir des parents à qui on a peur de parler de l'école, des mauvais résultats, des remontrances de la maîtresse...
Le tout est souvent explosif. C'est justement le jour où il faut coller tous les papiers administratifs, vite, vite, sinon on perd une semaine avant de pouvoir les proposer à nouveau aux internes ! Et aussi celui où on fait le cartable pour le week-end, le seul moment de communication entre l'école et la famille : il ne faut pas oublier l'agenda, le cahier de correspondance, les cahiers à montrer, les informations de dernière minute...
Explosif, dis-je.
Au point qu'en général, je fais noter les devoirs et faire le cartable avant le déjeuner, pour me ménager l'espoir d'un après-midi plus paisible...

Mais alors le lundi, c'est autre chose ! Je ne suis pas là très souvent en début de semaine, mais de temps à autre, j'en ai l'occasion. Et j'ai également beaucoup écouté mes moitiés successives se plaindre de ce jour muy especial...
En général, il faut compter sur trois quart de la classe à 8h30. Les autres arrivent en partie au compte-goutte, en partie après le déjeuner. Tout le monde à des petits yeux : ils se sont couché tard tout le week-end, et levé à l'aube du lundi, pour ceux qui sont à l'heure.
La réadaptation aux us et coutumes scolaires est une gageure sans cesse renouvelée : les règles doivent être systématiquement remises en place... bref, c'est fatigant ; sans doute autant que mes vendredis !

Et donc... ET DONC ! Me voici aujourd'hui en classe ; aujourd'hui LUNDI !
J'ai fait l'appel. A 8h40. 7 absents sur 27 élèves. Waou !
Sur les 7 absents, une seule a prévenu : elle est en tournage et fait la figurante, une occasion à ne pas manquer. OK.
Les autres ? Aucune nouvelle...

A 11h40, arrive Fé : sa petite soeur a vomi ce matin. La mère est restée pour la soigner et n'a pas emmené les autres, du coup. Un classique : un enfant est malade, toute la fratrie est bloquée... Bon.

A 11h45, heure de la récréation du déjeuner, je retrouve Sto sur la cours : il avait compris que Mamoitié n'était pas là aujourd'hui, alors, et bien que j'ai annoncé ma venue, l'ai notée dans l'agenda, ai fait écrire des devoirs pour ce jour, bah... il a pensé qu'il ne devait pas venir. Et l'a dit à son père. Qui a obtempéré sans plus se poser de questions ! Bon.

J'ai trouvé aussi Al : il est allé à l'hôpital ce matin. Mais finalement, il n'avait pas rendez-vous, alors il est allé s'acheter des rollers. Bon...
Tin est arrivé à 14h : sa mère avait téléphoné, il ne se sentait pas bien. Mais le revoilà. Bien.

Moi, à 11h45, je suis allée faire un petit tour au secrétariat, histoire de voir si on avait des nouvelles de mes absents : restent Mel et Than.
Pour Mel, pas de problème : une gastro le retient à la maison, la maman a téléphoné tôt dans la matinée.
Mais Than ??? Than !!!
La secrétaire se récrie : elle a vu la mère ce matin à 8h30 ! 
Elle ne se rappelle pas avoir vu Than... seulement la mère. Mais bon ! Celle-ci ne dépose personne d'autre, ni frère, ni cousin ! Elle ne serait pas venue de si loin juste pour donner son nouveau numéro de portable ! Et puis, elle aurait évoqué Than s'il avait été malade, ou retenu quelque part !
Je m'en inquiète auprès de Madirlo qui fronce les sourcils : j'apprends qu'à plusieurs reprises, Than s'est caché à l'internat le lundi matin, n'apparaissant qu'une demi-heure plus tard, voire trois quarts d'heure... voire même à la récréation de 10h20 !

Me voilà partie à sa recherche : 
La cantine... personne.
La classe d'aide... personne.
L'internat, chambre après chambre... personne.
A l'école, personne ne l'a vu, ni les élèves, ni les adultes.

Après vingt bonnes minutes de vaines recherches, Madirlo décide d'appeler la mère.
Messagerie sur le fixe.
Messagerie sur le portable...

Nous déjeunons (quand même) et bâtissons des hypothèses : c'est le père de Than qui est venu le chercher vendredi soir. Ils ont peut-être passé le week-end ensemble, et Than serait resté là-bas, malade ou trop fatigué pour venir à l'école (!). La mère aurait apporté des affaires pour la semaine d'internat, sans avoir été prévenue par son ex-mari de la situation ?
MYSTÈRE !
Et la mère qui ne rappelle pas...

Bon. Je te sens bien accroché par cette histoire, Ami Lecteur.
Seulement, tu me connais, je ne fais pas d'article fleuve : ça décourage...
Alors je te laisse bâtir tes propres hypothèses, que tu auras le bon goût de partager dans les commentaires, et je te révèle la suite... plus tard... si tu es sage !
:o)

mercredi 4 janvier 2012

Reviendue !

Ami Lecteur, me voici, me voilà !
Je suis revenue de vacances... et quelles vacances ! Nous avons été en Argentine ! Il faut que je te dise que j'ai des origines sud-américaines : ma Mère-Grand est à moitié Argentine, et plusieurs des frères et soeurs de mon père (l'aîné de 13 enfants) se sont installés et se sont mariés outre-Atlantique (Brésil, Mexique, Argentine).


Je n'y étais allée qu'une fois, avec mes parents, il y a 25 ans, et je m'étais promis d'y emmener mon mari et mes enfants, histoire qu'ils voient la terre de leurs origines, et qu'ils rencontrent les cousins de là-bas (certains viennent en France régulièrement, d'autres pas...).

Nous sommes restés une semaine à Buenos Aires et dans ses environs, histoire de faire la tournée des popotes et voir les uns et les autres dans leur "habitat naturel" ; puis nous nous sommes envolés pour le sud de la Patagonie où, guidés par un des mes oncles, un passionné de cette région glacière, nous avons découvert des espaces infinis, des vents titanesques, des glaciers impressionnants et une faune étonnante...
Je dois dire que le retour sur Terre... enfin, à la Grande Ville, et malgré le rayon de soleil qui nous a cueillis à la sortie de l'avion, ce retour, donc, a été... un peu brutal !





A présent, nous tâchons de reprendre la routine quotidienne, les réveils à l'aube dans la nuit noire, les cartables, les devoirs, les carnets à signer, les leçons à apprendre, les factures à payer, les courses à faire... le quotidien, quoi !
:o)
...
Au fait ! BONNE ANNÉE à toi, Ami Lecteur ! Qu'elle te soit douce, excitante, amusante, reposante, trépidante et bienfaisante tour à tour ou tout à la fois !
Et qu'elle t'amène souvent en ces pages, que j'aie le plaisir de partager avec toi mon quotidien morose ou amusé, excédé ou apaisé...!