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vendredi 31 décembre 2010

HAPPY NEW YEAR !

Bonne année à toi, Ami Lecteur,
Toi qui passes ici par hasard,
Et toi qui viens chaque jour vérifier si je suis encore en vie,
Toi qui m'observes dans ma classe comme un enfant regarde avec amusement sa grenouille dans son aquarium,
Toi qui compatis tout en essuyant ton front du soulagement de n'avoir pas choisi l'enseignement,
Toi qui hallucines tout en dévorant, jour après jour, les anecdotes d'une école qui ne ressemble tellement plus à la tienne,
Toi qui es enseignant, et qui trouves consolation en comparant mes affreux à tes doux élèves dont la plus grande insolence a été de bailler alors que tu racontais la vie de Vercingétorix,

Bonne année à toi, Ami Lecteur.

Qu'elle te soit belle et douce, plus encore que la précédente et moins que la suivante.
Qu'elle t'apporte épanouissement et expériences riches et variées.
Qu'elle te permette de toujours plus te tourner vers les autres, d'être à leur écoute et de recevoir au centuple ce que tu auras donné.
Qu'elle t'amène à t'accomplir dans une humanité sans cesse renouvelée et alimentée du regard des autres.
Et qu'elle te permette de venir ici souvent, déposer tes commentaires enjoués ou goguenards, encourageants ou moqueurs !

Bonne année à toi, Ami Lecteur.

mercredi 22 décembre 2010

OFF

Ami Lecteur, je te vois :
Tu te morfonds.
Si, si... tu veux rester discret, ne pas geindre comme te l'ont appris tes bienveillants parents (never explain, never complain !), relativiser et continuer à bûcher hardiment dans ton austère open space. Mais tu ne peux t'empêcher de te dire que j'ai l'air d'avoir disparu sans même t'avoir laissé un petit message d'au revoir ou de bonnes vacances, voire de bon Noël et d'heureuse nouvelle année...


Et tu as raison.
J'ai survécu à ma dernière semaine.
Malgré l'équipe télé du jeudi après-midi (ah ! une séance d'arts visuels en fin de journée, fin de semaine, sous l'oeil goguenard des caméras, j'adore !). 
Malgré la vidéo sur la préhistoire qui les a tous transformés en australopithèques.
Malgré les inévitables bagarres qui m'obligent à en ceinturer un ou deux par jour et à leur apprendre à respirer pour reprendre le contrôle d'eux-mêmes.
Malgré... non, pardon, grâce à la fête des Internes qui, chaque année, me ramène à la  maison réconciliée avec mes affreux (il faudra que je t'en raconte le principe un de ces quatre... en tous cas, l'équipe télé, présente, était bluffée par les danses, les prouesses, le sérieux de chacun et la bonne humeur de tous !).
Malgré les anniversaires, expédiés en trois secondes et demi tellement le reste a pris du temps (circulaires, cartables, agendas... aaarrrrggghhh !).

Et ensuite, j'ai FUI !
J'ai pédalé comme une dératée jusque chez moi, 
J'ai attrapé mes enfants et mon mari,
J'ai conduit d'une traite jusqu'en Bourgogne avant la neige, où j'ai embrassé ma Mère-Grand,
Le lendemain matin, j'ai réveillé ma troupe à l'aube,
Et je suis arrivée ici, dans les montagnes enneigées où personne ne crie (ou pas pour les mêmes raisons...), 
Personne ne se tape dessus, 
Personne ne fait de caprice, 
Chacun est heureux d'être là où il est pour partager du bon temps... 
Dieu que ça fait du bien !

Du coup, Ami Lecteur, dans le même mouvement de siphon, tu es passé à la trappe ! 
Ça s'appelle faire un break.
Ça ne m'empêche pas de souhaiter que tu passes d'excellentes vacances toi aussi, 
Que ton Noël soit paisible et plein d'Amour (et pas seulement de consommation - cadeaux marketing - boutiques - bouf... pardon pour la morale, j'le ferai plus promis juré !).
Et que ton année à venir soit excellente, meilleure que celle qui vient de passer mais moins bonne que la suivante.
Voilà !
A très vite... 
(je te raconterai peut-être comment hier, en bas d'une piste, je me suis trompée de film et je suis passée des "bronzés font du ski" à "Rodéo à OK Corral" ! Aïe, j'ai mal au cou...).
:o)

jeudi 16 décembre 2010

Mal done !

Ami Lecteur, faut que je te raconte la dernière : En allant déjeuner aujourd'hui, je tombe sur Al, collé un radiateur du hall : un pied nu au chaud, une chaussette en main, une basket fumante...
Je m'étonne, lui rappelant que l'heure du déjeuner approche pour lui, et qu'il va falloir qu'il remette chaussette et basket pour se rendre à la cantine...

- Maaaaiiiii-eeeuuuuu ! Ma chaussette est toute mouillée et ma chaussure aussiiiiiiii !
- ?
- J'peux pas ! C'est tout trempééééééééééééé !
- Mais dis-moi donc (un doute commence à m'envahir là, tout-à-coup...) comment tu as fait pour te mettre dans cet état (lamentable) ???
- Et bah, j'buvais, là, et pis, enfin, j'buvais et...
- Et ton pied est tombé dans les toilettes ? (je suis trop trop forte ! Une fulgurance, comme ça !).
- Oui, c'est ça ! mon pied est tombé dans les toilettes...
- Waou ! Tu étais en train de boire au lavabo, et ton pied, tout seul, sans que tu t'y attendes, il est allé tomber DANS les toilettes ?! Ça, c'est vraiment étonnant, mon bonhomme ! Méfie-toi, hein : y'a de ces pièges, dans cette école ! Ça fait peur, moi j'dis !

Je l'ai laissé se débrouiller, fatiguée d'avance de la suite habituelle à donner à ce genre d'épisode... Il faut dire qu'Al, l'an passé, il a cassé des toilettes (tuyaux décelés et faïence brisée) et grimpant dessus pour escalader la cloison alors... m'étonnerait pas qu'il ait réitéré son exploit, avec une autre chute, ce coup-ci ! :o)

mercredi 15 décembre 2010

A vot' bon coeur, M'sieurs Dames !

Ami Lecteur,

Si tu as du temps à perdre,
Que tu cherches une bonne action en ces temps d'Avent,
Que tu navigues sur internet en cherchant des prétextes à ne pas travailler,
Que tu aimes la jeunesse,
Que tu es philanthrope et que tu as plaisir à encourager les jeunes talents...
Et que si tu veux faire plaisir à ma pitchnoutte,

Sans vouloir te commander,

Va donc sur son blog (que tu connais, vu que j'en ai déjà parlé en octobre)
Et laisse des commentaires partout où tu peux : ça sera un magnifique cadeau de Nowel pour elle !
Et moi, j'en serais ravie !
:o)

lundi 13 décembre 2010

Pffff... fatigue...

Je n'ai pas aimé la semaine passée.
En classe jeudi et vendredi.
Excédée par mes élèves.
En ai jeté un hors de la classe alors qu'il s'apprêtait à en sortir en claquant la porte.
Ai retenu les mains de Sa, agrippées aux cheveux de Nie en l'exhortant à respirer pendant 5 bonnes minutes.
Ai rattrapé Al à bras-le-corps pour qu'il n'aille pas pulvériser une grande CM2 qui s'enfuyait en riant de lui avoir balancé de la glace sur la tête.
Ai retenu Sou qui voulait frapper Ad pour je ne sais plus quelle raison.
Ai rappelé sur le carnet de correspondance au père de Nie qu'il avait promis en octobre d'acheter un nouveau T-shirt à Ad afin de remplacer celui que sa fille avait déchiré à l'époque.
Ai grondé Zo parce qu'une fois de plus, il a frappé un élève qui ne s'était pas poussé assez vite de son passage... il n'a pas compris pourquoi je m'en prenais à lui...
Ai houspillé Zo pour qu'il copie ses devoirs (1h30 pour copier 5 lignes) mais surtout ai fini par lui envoyer une "chiquette" -comme ils disent- à l'arrière du crâne. Geste mal calculé. Pas calculé du tout d'ailleurs, mais signe que j'ai passé une limite qui me soucie.

Ai senti l'émotion, la fatigue, le raz-le-bol me remonter à la gorge au point que Madirlo, attentive, m'a envoyée en pose et a pris ma classe au pied levé, avec ordre de ne revenir qu'une fois un café avalé au calme.
C'est la première fois en 19 ans. Et pourtant, j'en ai eu, de drôles de classes.
Il faut croire que celle-ci est très spéciale.
D'ailleurs, Môssieurl'Inspecteur me l'a dit : il n'a croisé ce genre de public qu'en ZEP profonde...
...

Je ne veux pas glisser sur cette pente facile du découragement, de la crispation, des cris et des punitions qui volent : ça ne marche pas, c'est contre-productif. Je le sais, depuis le temps.
J'ai juste besoin de me souvenir dans quel état d'esprit j'étais en début d'année : se rappeler leurs souffrances, leurs blessures et réagir en professionnelle. Bâtir sur de petites victoires, pas à pas, marche après marche. Ne soulever que le coin du tapis...
...
Les vacances seront les bienvenues !
A part ça, tout va bien !
Et comme dirait l'autre :
Ce qui ne vous tue pas vous fait grandir !
:o)

lundi 6 décembre 2010

sing, sang, song !

L'autre soir, Ami Lecteur, je suis rentrée un peu tard et j'ai été accueillie par mes deux filles, 9 et 13 ans. Elles voulaient me faire entendre leur création artistique. Elles avaient sélectionné un air de guitare sur le CD d'accompagnement de Malouloute et avaient inventé une chanson dessus.

En voici les paroles :


Je me sens belle,
Tu te sens bien.
Il faut crier sa liberté bien aimée.

Je me sens belle,
Tu te sens bien.
Il faut penser, réaliser.

Je suis douée, douée !
Je veux chanter, jouer !
Je suis chanceuse, chanceuse...

Moi, je dis que ces filles-là, elles ont l'air bien dans leurs baskets, et ça, ça fait du bien à mon coeur de 'tite mère overbookée ! :o)

vendredi 3 décembre 2010

It's done !

Bon, voilà, ça, c'est fait !
Quoi ? Ne me fais pas croire, Ami Lecteur, que tu es derrière ton écran à piaffer d'impatience depuis 16h30, dans l'attente fiévreuse du récit endiablé de mon inspection ?! Si ?
Excuse alors mon manque de rapidité à te satisfaire. C'est que, vois-tu, la journée a été un peu longue :
8h30 tapante, Monsieur l'Inspecteur dans ma classe jusqu'à 10h20.
Puis entretien jusqu'à 10h45.
Puis fin de la matinée tendue avec la classe (je te raconterai après, tu permets !).
Puis déjeuner au lance-pierre car sortie à la Mairie du coin pour aller recevoir des mains de Monsieur l'Adjoint au Maire et Monsieur le Commissaire du quartier le permis piéton gagné de haute lutte quelques jours plus tôt.
Puis retour à l'école et marché de Noël jusqu'à 18h...
D'où mon léger manque d'allant et mon besoin pressant de repos et de détente auprès des miens.
...
Tu m'en veux ?
...
Bon.
Je ne sais pas si je ferai un descriptif détaillé de la dite visite institutionnelle.
Sache cependant que mes charmants élèves ont été odieux. Les usuels, plus quelques autres habituellement civils, pour faire bonne mesure.
J'ai respiré avec le ventre, j'ai fait faire des mouvements de relaxation qui m'ont servi plus à moi qu'à eux, j'ai chuchoté quelques menaces bien senties à l'oreille de certains, j'ai même envoyé mon olibrius spécialiste des scandales publics chez Madirlo, sous prétexte de lui faire porter un message important : sur le papier qu'il avait en main, je la priais de garder le bonhomme quelques instants par devers elle, afin que je ne meure pas avant la fin de l'heure... je ne l'ai vu reparaître qu'après le départ de MonVisiteur, qui ne s'est même pas aperçu du départ de l'affreux :o)...

Lorsque j'ai refermé la porte sur mon dernier élève, la récréation sonnée, Il m'a regardée en souriant et m'a dit : "Eh bien, c'est sportif ici !"
Il avait été brieffé par Madirlo, qui lui avait raconté :
1/ Combien j'étais exceptionnelle (...).
2/ Combien cette classe était particulière, difficile, épuisante.
Sans rentrer dans le menu de ce qui s'est dit au cours de cet échange, très formateur par ailleurs, je ne relèverais qu'une phrase de mon interlocuteur :
"A votre place, je ne sais pas si j'aurais fait comme vous, mais je sais que je n'aurais pas fait mieux !"
...
Quoi je frime ?
Quoi j'ai les chevilles qui enflent ?
Quoi je ne rentre plus dans mon casque à vélo ?
Moi, je dis seulement qu'avec une classe pareille, quelques petits dopants de temps à autres sont les bienvenus !
Il revient quand il veut, l'Inspecteur. Voilà !
:o)

mercredi 1 décembre 2010

...

Demain, J - 1.
Gonflée à bloc !
Plus j'en fais... plus j'en fais !
Moi, je dis que les inspections, ça vous donne un coup de booster, que c'est pas si mal !
Olé !

(y'a trop de points d'exclamation dans ce micro-texte... tu crois que je vais dormir cette nuit ?)
:o)