Bon, voilà, ça, c'est fait !
Quoi ? Ne me fais pas croire, Ami Lecteur, que tu es derrière ton écran à piaffer d'impatience depuis 16h30, dans l'attente fiévreuse du récit endiablé de mon inspection ?! Si ?
Excuse alors mon manque de rapidité à te satisfaire. C'est que, vois-tu, la journée a été un peu longue :
8h30 tapante, Monsieur l'Inspecteur dans ma classe jusqu'à 10h20.
Puis entretien jusqu'à 10h45.
Puis fin de la matinée tendue avec la classe (je te raconterai après, tu permets !).
Puis déjeuner au lance-pierre car sortie à la Mairie du coin pour aller recevoir des mains de Monsieur l'Adjoint au Maire et Monsieur le Commissaire du quartier le permis piéton gagné de haute lutte quelques jours plus tôt.
Puis retour à l'école et marché de Noël jusqu'à 18h...
D'où mon léger manque d'allant et mon besoin pressant de repos et de détente auprès des miens.
...
Tu m'en veux ?
...
Bon.
Je ne sais pas si je ferai un descriptif détaillé de la dite visite institutionnelle.
Sache cependant que mes charmants élèves ont été odieux. Les usuels, plus quelques autres habituellement civils, pour faire bonne mesure.
J'ai respiré avec le ventre, j'ai fait faire des mouvements de relaxation qui m'ont servi plus à moi qu'à eux, j'ai chuchoté quelques menaces bien senties à l'oreille de certains, j'ai même envoyé mon olibrius spécialiste des scandales publics chez Madirlo, sous prétexte de lui faire porter un message important : sur le papier qu'il avait en main, je la priais de garder le bonhomme quelques instants par devers elle, afin que je ne meure pas avant la fin de l'heure... je ne l'ai vu reparaître qu'après le départ de MonVisiteur, qui ne s'est même pas aperçu du départ de l'affreux :o)...
Lorsque j'ai refermé la porte sur mon dernier élève, la récréation sonnée, Il m'a regardée en souriant et m'a dit : "Eh bien, c'est sportif ici !"
Il avait été brieffé par Madirlo, qui lui avait raconté :
1/ Combien j'étais exceptionnelle (...).
2/ Combien cette classe était particulière, difficile, épuisante.
Sans rentrer dans le menu de ce qui s'est dit au cours de cet échange, très formateur par ailleurs, je ne relèverais qu'une phrase de mon interlocuteur :
"A votre place, je ne sais pas si j'aurais fait comme vous, mais je sais que je n'aurais pas fait mieux !"
...
Quoi je frime ?
Quoi j'ai les chevilles qui enflent ?
Quoi je ne rentre plus dans mon casque à vélo ?
Moi, je dis seulement qu'avec une classe pareille, quelques petits dopants de temps à autres sont les bienvenus !
Il revient quand il veut, l'Inspecteur. Voilà !
:o)