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jeudi 27 janvier 2011

La gaffe de ma vie !

Salut Ami lecteur.
Je m'apprêtais à répondre à la question du weekend de mon ami Yann lorsque je me suis dit qu'en fait, je pouvais tout aussi bien vous partager cette anecdote : d'une pierre deux coup.

La question était : Quelle a été la situation la plus gênante que vous ayez vécue avec l'un de vos amis?

Ma plus grande gaffe, c'est ma plus grande honte. J'y pense encore souvent. Et ça n'était pas avec un ami mais avec une élève.
C'était il y a quatre ou cinq ans. Une de mes élèves de CM2 vient me chercher dans le hall : Maîtresse, y'a Marjo qui pleure dans les toilettes !
Marjo, c'était à l'époque une toute petite petite fille style angelot du XIXème s. Il ne lui manquait que les ailes sur le dos : joues rondes et roses, cheveux blonds, courts et bouclés et grands yeux bleus.
Je vois cette mini-fille sur des mini-toilettes, pleurer toutes les larmes de son corps. Des sanglots à n'en plus finir.
Je m'accroupis face à elle et la questionne sur son si gros chagrin. Peine perdue : elle continue à sangloter, le pantalon sur les chevilles, inconsolable.
A bout d'arguments, voyant qu'il était bientôt 16h00, je lui dit que c'est "bientôt l'heure des mamans", qu'il faut qu'elle se calme, qu'elle va rentrer à la maison.
Et je répète mon argument massue : bientôt l'heure des mamans, la délivrance !

...

Voyant qu'elle ne s’apaise toujours pas (!), je vais à la recherche de sa maîtresse légitime en me disant que, décidément, moi, maîtresse de CM2, je n'avais vraiment pas le mode d'emploi pour les TPS minus crapouillots...
Je trouve enfin l'enseignante ad hoc et lui explique la situation. Elle me révèle alors que cette toute petite fille, cette Marjo mignonnette, c'est la plus jeune des trois soeurs qui viennent tout juste de perdre leur maman, morte d'un cancer fulgurant : cette dame que nous avions vue au début de l'année, qui nous avait appris sa maladie au bout de quelques semaines et que nous avions vu dépérir au fil du temps... très vite... trop vite. Cette dame qui avait écrit un journal de vie, chaque jour, relatant ses espérances et ses angoisses jusqu'à la veille de sa mort ; et que son mari nous avait fait lire ensuite. Nous avions été toutes prises aux tripes à sa lecture.

...

C'est à cette petite fille-là que j'ai dit "c'est bientôt l'heure des mamans" !
J'y pense à chaque fois que je la croise à l'école.
Elle n'a pas l'air de m'en avoir gardé rancune ! :o/

Et maintenant, pour que je me sente moins seule dans ma bouillasse, tu peux, Ami Lecteur, à ton tour, raconter ta plus belle gaffe (je marche sur les plates-bandes de Yann, aïe aïe aïe !).
Elle peut être largement plus drôle, ça nous changera les idées ! :o)


mercredi 26 janvier 2011

Madounette

Aujourd'hui, Madounette (connue dans d'autres lieux sous le doux nom sucré de Grenadine) a 13 ans... le temps passe et la voilà entrée dans le vaste monde des teenagers !

Hier, elle m'a dit : "Maman, j'adore ton parfum... Quand je serai grande, j'aurai le même parce qu'il sent nos câlins".

.......... :o)

mardi 25 janvier 2011

La même semaine...

Ami Lecteur, la veille du jour où j'ai fait mon ski sur lino avec Sa, la journée a été riche de nombreux événements. Je ne peux pas tout te raconter. Mais il se trouve que MaChèreProfd'anglais, inquiète de la violence s'installant en ce moment à l'école, a rédigé un témoignage sur son jeudi après-midi afin que l'équipe se pose un moment et réfléchisse aux moyens d'action qu'elle a à sa disposition pour gérer ce climat instable (Respire ! La phrase est finie !).

Je te livre, avec son accord, son récit (il faut le lire avec un joli accent ukrainien, patrie d'origine de MaChèreProfd'anglais). Dans ce texte, je suis M. (comme Mistinguette) :


C’est en regardant la bouche de F., à la dernière heure de mon travail de ce jeudi, que je me suis dit que vous montrer ma « blessure » et discuter avec les uns et les autres de l’accident, ce n’est pas suffisant… Il faut qu’on trouve une réponse commune à ces violences (graves ou pas) qui se répètent depuis le début de la semaine.

Je vais décrire mon après-midi… Il est possible que ce n’est pas seulement le mal-être de Ham.…  Peut-être, je n’ai pas fait ce qu’il faut pour prévenir l’accident.

14 :05
Je suis dans la classe de CE2. Kal et Do me demandent la permission de distribuer les livres et les cahiers. Je dis oui et je me dirige vers les élèves qui se rangent avec M. après la récréation. Je remarque qu'elle « discute » avec Ham, essaye de le retenir. Il se débat. Je comprends vite qu’il y a quelque chose qui ne va pas et que je dois m’occuper de la classe, les faire avancer vers la salle. Ils se rangent à peu près bien et on avance… Je jette mon regard au fond du couloir en espérant que M. nous suit. Je vois que Ham s’échappe et court vers la porte de la cour.

14 :10
On est dans la classe et M. est là ! Je les fais réviser et je m’occupe de Ilo qui doit travailler seule dans la classe de CM2. Je fais sortir Sa qui continue de jouer avec un petit papier et me répond mal (deuxième fois de la journée). De retour de la classe de CM2, je parle avec Sa dans le couloir et lui demande de se calmer… Elle retourne dans la salle.

14 :15
On commence l’anglais : rituel, on révise quelques mots et phrases pour commencer l’activité « je dessine mon arbre de famille ». J’appelle No au tableau pour qu’il nous rappelle comment le faire, il parle de sa famille.
D. (ens. de maternelle) amène Ham avec qui elle a pris le temps de parler (ses élèves font la sieste). Il est avec les bras croisés et il boude. Il avance vers la table de M., il passe devant moi sans un mot, il ne me regarde pas. Je le laisse faire, je ne l’interpelle pas. Je ne veux pas ajouter « une couche de plus ». Ham discute avec M. et retourne à sa place. (NDLR : il venait pour s'excuser d'avoir lutté avec moi quelques minutes auparavant et de s'être enfui dans la cour).
Les élèves commencent à travailler en autonomie. Je réponds aux questions, je rassure certains. Ham ne sait pas comment s’y prendre (il n’a pas travaillé avec nous depuis 4 séances). Je lui dis que je m’occupe de lui dans 2 minutes, j’attends que tout le monde se mette à travailler. Ham n’est pas content, il tape des pieds et croise ses bras. Je lui dis que ce ne pas bien de répondre d’une telle manière à la maîtresse qui veut travailler avec lui et lui demande d’attendre 2 minutes.

Encore quelques questions des élèves. J’entends des sifflements…  Je vois que c’est Al… il arrête. Ham commence/continue de siffler. Je lui demande de s’arrêter. Il continue et rigole. Je lui demande de sortir de la classe, il refuse. Je ne le pousse pas vers la porte… Je pense que je n’ai assez de force pour cela. M. intervient en lui demandant de venir la voir. Il ne répond pas et reste cloué sur sa chaise. Je passe le « relais Ham » à M. et je m’occupe des autres.

14 :30
La classe change d’activité. J’ignore Ham qui est toujours bloqué sur sa chaise. Je vois qu’il regarde son livre d’anglais… Plus tard, il commence à attirer l’attention de Kal et de Will. J’interviens, il ne doit pas embêter les enfants qui travaillent. Quelques minutes plus tard il décide d’aller voir M.. Il retourne à sa place toujours pas content. (NDLR il m'a demandé d'aller aux toilettes et cette fois-là, j'ai refusé : il s'échappe dès qu'il peut et ne revient pas !). 
Je termine quelques exercices avec la classe.

14 :55
Ham lève le doigt et me regarde dans les yeux. Je lui dis que je vois son doigt et que c’est bien ce qu’il fait… mais que c’est un peu tard vu son comportement et que je vais lui parler pendant la récréation. Encore en colère, il sort de la classe en claquant la porte. Je m’adresse à la classe en disant que Ham ne va pas bien, que je m’excuse à sa place car on ne sort pas de la classe en claquant la porte (c’est « la mode » chez certains CE2). Et que je vais parler avec Ham toute à l’heure..

15 :00
On termine le travail avec la chanson et l’histoire que les enfants aiment bien. Avant de sortir en récréation, je dis à Sou, Sa et Léo qu’elles m’ont mal répondu avant l’anglais, je parle de respect des adultes qui travaillent avec eux…
En sortant de la classe, certains viennent me demander s’ils ont bien travaillé… J’encourage Ow.

L'AVS des CM1 m’attend à la porte pour me demander les nouvelles de Zo (elle a travaillé avec lui pendant 4 séances). Je lui dis qu’il était très calme…

 Au fond de couloir je vois Ham qui commence à discuter avec Ow… Il se jette sur lui. Je cours pour les séparer. Je supplie Ow de ne pas répondre. Ni l’un ni l’autre ne m’entendent. C’est très violent. J’essaye d’attraper Ham par le visage pour voir ses yeux ou pour attirer son regard… Je n’y arrive pas. L'AVS est là. On a réussi à les séparer. Je parle à Ow et je commence à le pousser vers la porte de sortie. Ham n’est plus tenu par l'AVS, il se précipite vers Ow, allongé par terre, et lui donne encore un coup de pied très fort. Je n’arrive pas protéger le corps d’Ow, je pars avec lui vers le bureau de la directrice.

Ow pleure, je lui parle, il se calme. Je peux sortir pour allez chercher la directrice qui parle déjà avec Ham…Plus tard, j’aperçois que j’ai mal au bras et je saigne un peu… 

Voilà voilà !
Des comme ça, il s'en passe tous les jours. C'est assez spécifique à la composition de cette classe de CE2 dont je t'ai déjà parlé en début d'année...
Il va falloir qu'on trouve à présent des moyens constructifs et positifs d'inverser la vapeur et de redonner à tous, adultes et enfants, un regard positif sur chacun. C'est pas gagné !
Vous avez des idées ? Je suis preneuse !

dimanche 23 janvier 2011

Sa fait des siennes !

Ami Lecteur, je t'ai déjà parlé de Sa.
Elle est nouvelle dans notre école, a un sacré caractère, un superbe sourire, une vitalité extraordinaire, et fait des colères noires qu'elle ne maîtrise aucunement.
Malgré une demande pressante de rencontrer les parents, nous ne sommes pas encore parvenus à les avoir en rendez-vous... 
Ça faisait un petit moment que Sa allait plutôt bien, ne répondant pas en classe (ou presque pas), participant avec plaisir et faisant le travail demandé à peu près dans les temps. Bon, rester assise à sa place, c'est encore trop lui demander... La contrer de front, c'est encore risqué. Mais enfin, de net progrès avaient été constatés, encourageants (pour nous, ses maîtresses !).

Et voilà que vendredi, on me rapporte que, sur l'heure du déjeuner, Sa a fait à nouveau une grosse colère : Jorja passant près d'elle l'avait bousculée sans mauvaise intention et s'était excusé à la seconde même, mais la demoiselle ne l'avait pas entendu ainsi et menaçait de lui sauter dessus pour lui expliquer la vie à sa manière. Fort heureusement, trois adultes s'étaient interposés et l'avaient menée tant bien que mal (trois adultes !) jusqu'au bureau de Madirlo où elle avait pu prendre le temps de se calmer, de retrouver son état normal et d'expliquer son problème.
Le tout avait été résolu en dehors de ma juridiction...

Seulement Sa, après cet épisode, est restée sur position "haut voltage". Aussi, quand j'ai fait sortir mes élèves pour la récréation de l'après-midi, et qu'Al a "traité sa mère" ("Mais non, j'te jure, Sa ! C'est pas à toi que je parlais ! J'te jure, Sa !"), elle est entrée dans une rage folle et a décidé de le faire disparaître de la surface de la terre.
Fort heureusement, dans ces cas-là, il y a toujours quelques bonnes âmes (téméraires) parmi les enfants pour retenir le bras vengeur de Sa et me permettre de prendre le relais. J'ai intimé l'ordre à Al de disparaître puis, comme d'habitude, j'ai  ceinturée étroitement ma furie et j'ai commencé à lui parler à l'oreille pour la ramener sur terre. Seulement j'ai fait une erreur : au lieu d'être face à elle, je l'ai serrée dans mes bras, son dos contre mon torse. ET j'avais à nouveau mes jolies petites chaussures à talon, babies en daim noir... 

Imagine la scène, Ami Lecteur : Sa, toujours gouvernée par sa colère, s'est mise à progresser vers la porte par laquelle avait disparu Al. Et moi, presque sur son dos, pieds parallèles bien écartés pour garder l'équilibre (vive le ski !), j'étais TRACTÉE, glissant irrémédiablement sur le lino de la classe, sous les yeux ébahis de deux élèves retardataires... Et je riais ! Je riais malgré la colère de Sa et sa force herculéenne ! Et je lui disais : "Mais regarde, Sa ! On ne va tout de même pas traverser toute l'école comme ça ! Tu n'es pas mon chien de traîneau ! Enfin ! De quoi on a l'air, toutes les deux ???".

Je suis parvenue, en passant, à m'agripper au chambranle de la porte de classe pour faire une pause, puis je l'ai enfin stoppée dans un angle, où elle a fini par s’effondrer sur une chaise, pleurant toutes les larmes de son corps, "parce qu'Al n'avait vraiment pas été gentil de traiter [sa] mère, vraiment vraiment pas gentil !".
Nous avons discuté calmement pendant un petit moment. Elle s'est excusée pour avoir (encore) ruiné mes chaussures et a fini son après-midi tranquille, sans plus d'histoire.

...Lundi matin, on téléphone à ses parents : ce serait quand même bien qu'on puisse les voir à la fin !

vendredi 21 janvier 2011

Croûtes suite

Pour tous ceux d'entre toi, Ami Lecteur, qui voulaient voir les croûtes en vrai et se faire leur propre opinion, les voici.
Tu peux remarquer, grâce à mon habile jeu de flash, les jolis coups de pinceau vernisseur. Et l'élégante signature en bas à droite.
J'me moque pas... j'rigole !


mardi 18 janvier 2011

Des nouvelles de Choupette...

Salut Ami Lecteur,
Certains d'entre toi me demande, de loin en loin, des nouvelles de Choupette (si tu ne sais pas de qui je parles, tu peux retrouver son histoire iciici, iciici ou ici...). Et je te comprends : il ne se passe pas un mois de ma vie sans que je pense à elle. En général, arrive un moment où je sollicite Madirlo pour qu'elle se mette en quête : Où est Choupette ? A-t-on pris la mesure de ses problèmes et de la perversité de sa Moche-mère dans le collège où elle a atterri ? Comment va-t-elle ?
Et Madirlo, bien que submergée par des tas d'urgences en souffrance, s'attelle à la tâche, retrouve sa trace et explique à son interlocuteur qui elle est, et l'objet de son appel.

Voilà, Choupette est en 5ème, pour la seconde année dans un internat que nous connaissons bien pour y envoyer chaque année un lot de nos CM2. L'an passé, lorsque Madirlo a appelé là, elle a été en contact avec une religieuse en charge de l'internat qui a fait à son tour un signalement s'appuyant sur le nôtre.

Cette année, la religieuse n'est plus là, remplacée par une dame qui a volontiers échangé avec Madirlo. Elle lui a dit avoir parfaitement cerné la Moche-mère et son action destructrice et perverse. Au point qu'elle ne lui parle plus du tout et ne s'adresse qu'au père - qui semble avoir progressé sur ce point, puisque lorsque nous le convoquions en primaire, il ne venait jamais en rendez-vous sans sa femme.
Il a l'air, d'après cette dame, compréhensif et ouvert au dialogue... Mais agit-il ? J'en doute...
Choupette bénéficie d'un suivi psychologique régulier, et c'est une personne de l'internat qui l'y conduit chaque semaine, ce qui la met à l'abri des caprices de sa Moche-mère... au moins peut-elle se livrer ici sans crainte d'être jugée.

La mauvaise nouvelle ? 
La Moche-mère est vice-présidente de l'association de parents d'élèves... :o(

lundi 17 janvier 2011

Des goûts et des couleurs...

Salut Ami Lecteur !
J'aurais pu intituler cet article "de gustibus et coloribus, non est disputandum"... mais bon, je ne voulais pas t'écraser sous le poids de ma culture sans limite... Apprécie ma modestie !

Cette joyeuse introduction passée, entrons dans le vif du sujet, dont j'ai promis de te parler il y a peu.
Voilà. Avant les vacances, nous avons reçu, Mamoitié et moi, quelques cadeaux par certaines familles. Saches que dans cette école,  la récolte est souvent maigre, que ce soit en période de Noël ou en fin d'année. Pas comme dans certains établissements privés des beaux quartiers où la maîtresse croule sous les accessoires de marque... Mais bon, vu qu'on n'est pas là pour ça, on s'en f... un peu. Et tous les signes de reconnaissance, du petit dessin griffonné par l'élève désœuvré pendant le cours de math. à la boîte de chocolats LeaderPrix, sont reçus avec émotion et grand sourire !

Bref, cette année, nous avons eu, chacune (oui, on n'est pas obligées de partager quand on est à mi-temps...  Mais on ne se prive pas de comparer !!! ) :

- Un petit carnet aimanté qui brille, son stylo et son porte-clés coccinelles gentiment choisi et offert par Nana, élève malentendante, mignonnette travailleuse un peu dépassée mais qui s'accroche. Le lot a fait le bonheur extatique de Malouloute.

- Deux tasses à thé d'un style assez british flamboyant... offertes par Da, un gentil garçon qui travaille avec conscience, parle couramment l'anglais et parle très... len... te... ment... C'est d'ailleurs l'occasion de nombreuses plaisanteries entre lui et nous, parce que -cerise sur le gâteau- il a le sens de l'humour. A laisser en salle des profs ?

- Une grande boîte de chocolats escargots offerte par la maman de Ma, qui est gardienne dans une autre école et qui, de ce fait connaît bien les enseignants : pour bien bosser, il faut du carburant ! Ici, pas de problème : la boîte déposée sur la table des adultes à déjeuner, le contenu en disparaît assez vite.

- Et enfin, le clou du 'pestacle : une croûte !
C'est quoi t'est-ce, une croûte ? Et bien c'est la représentation clinquante d'un paysage romantique, joliment encadrée d'une baguette en bois doré.
C'est une peinture 20x30 tellement pas belle que tu ne peux même pas imaginer une seconde l'offrir à ton tour à la maîtresse de ta fille... tu serais immédiatement grillée dans tout l'établissement, ta réputation de bon goût et de finesse engloutie à jamais.
C'est un tableau qui, quand tu le regardes un peu trop longtemps, te rend légèrement nauséeuse. Et ça marche avec tout le monde, pas que moi : c'est bien la preuve !
...

C'est la mère de Jorja qui me l'a donnée. Elle en a offert une du même tonneau à Mamoitié, et puis aussi une à la secrétaire et une autre, la pire, à Madirlo.
Bon, l'histoire aurait pu s'arrêter là : quelle charmante attention ! On va bien trouver un 'tit coin dans la classe pour que tous puissent l'admirer. Et puis voilà.
Sauf que !
Sauf que la mère de Jorja, elle a insisté pour dire à tout le monde que ces croûtes, c'était elle qui les avait peintes. Bon... artiste du dimanche... voilà voilà.
Sauf que !
Sauf que Madirlo, elle a trouvé ça bizarre, au coup d'oeil, c't'affaire. Elle a mieux observé la chose : ces coups de brosse grossiers pour étaler un vernis épais. Cette signature qui semble avoir été apposée après coup, au marqueur noir, alors que la peinture a l'air, elle, assez fine (je parle de finesse de pinceau... hummm !).
Alors elle a un peu gratté du côté de la signature, et devinez quoi ? 
...
...



Il s'agit en fait de tableaux reprographiés. Et puis vernis par la dame. Et puis signés par elle. Par-dessus la signature de l'artiste d'origine ! 
Comme dirait Yann : pouic pouic pouic...

Euh... à part ça, c'est très gentil, hein ! C'est pas le problème ! C'est très laid, c'est pas elle qui l'a fait, mais c'est très gentil !

mercredi 12 janvier 2011

Lecture de Noël

Hello Ami Lecteur,
Excuse mon silence quelque peu prolongé : je suis déjà le nez dans le guidon !
J'ai pourtant bien des choses à te reconter, en particulier à propos du petit cadeau de Noël offert gentiment par la mère de Jorja... Tout un programme !
En attendant, je voulais faire un petit sondage de curiosité parmi toi :

Tu es enseignant,
Tu fêtes Noël,
As-tu reçu en cadeau d'un de tes proches le petit livre de Patrice Romain, Mots d'excuse - les parents écrivent aux enseignants ?

Bonne journée !

samedi 8 janvier 2011

Babies II

Alors voilà, dans mon école, il y a deux enseignantes qui attendent un baby pour la fin de l'année. Et comme elles entament leur cinquième mois et que du même coup, elles prennent des formes, elles se sont dit que le moment était venu d'en parler à leurs élèves.
Celle de CP a choisi de lire à sa classe un album jeunesse adapté à leur âge racontant l'histoire d'un petit spermatozoïde champion de natation. Je n'ai pas encore vu l'album en question, mais je m'en régale d'avance et ne manquerai pas de te faire passer les références, Ami Lecteur.

A la fin de l'histoire, elle leur a demandé pourquoi, à leur avis, elle avait raconté cette histoire.
Le premier a dit "Paske t'aime les têtards ?"
Oui, bon, il faut dire que l'an passé, la classe de CP a fait pouponnière de têtards : un seul a fini par devenir vraiment grenouille, et s'est empressé de se sauver. Il doit avoir séché derrière un meuble, mais nous préférons imaginer qu'il a conquis vaillamment sa liberté de batracien !

Le second a dit "Paske tu veux qu'on sache comme ça va marcher dans notre corps, plus tard, quand on sera grand ?"
Ouiiiiii... mais non.

Voyant que la classe tournait en rond, elle a tenté de les aiguiller : "Dites-moi les enfants, qui a un gros ventre dans cette pièce ?"
- Lolotte !
- Toto !
- La maîtresse, a enfin dit un petit malin !
Aussitôt, Gaby s'est tourné vers lui, sévère : "Chhhhhhhhhhut ! Faut pas le dire, c'est pas poli !!!"
L'enseignante est venue à leur secours avant que ça tourne au pugilat : Oui, elle a un gros ventre, parce qu'il y a un bébé dedans.
Toute la classe a applaudi, s'est esbaudi et a félicité la parturiente... Jusqu'au moment où ils ont compris que, de cet état découlait une inévitable absence en fin d'année scolaire. Silence de mort et angoisse naissante.
Fort heureusement, la maîtresse les a rassurés, leur a dit qu'elle  ne les abandonnait pas, et surtout, surtout, leur a promis de leur présenter son bébé tout neuf dès que possible.
Ouf ! On est sauvés !
:o)

jeudi 6 janvier 2011

Babies !

Salut Ami Lecteur !
Aujourd'hui, c'était ma rentrée. Le jeudi est toujours un jour plus tranquille : un milieu de semaine et seulement 3/4 de la journée à assurer, parce que cours d'anglais de 14 à 15h assuré par notre super intervenante d'origine ukrainienne qui tient la classe d'une main de fer ! Ce qui me laisse cette heure-là pour souffler. En classe, histoire d'appuyer la gestion de groupe, mais à mon bureau... !

Ça ne s'est pas trop mal passé comme journée. Il faut dire qu'Al est absent. Jova aussi, ce qui est plus inquiétant, étant donné que toute la famille est portée manquante depuis lundi, et que la mère est peu fiable (signalement l'an passé - elle a déjà dit à ses enfants à la Toussaint qu'ils quittaient l'école... puis s'est ravisée, pour une obscure raison). Les services sociaux sont sur le coup. Espérons que ce ne soit qu'une histoire de vacances prolongées...

Remarque, pour revenir au coeur du sujet de cette note, je dis "plutôt bonne journée", alors qu'en début de matinée, pendant le temps de travail personnalisé (cf. pédagogie Maria Montessori et Père Faure pour les connaisseurs), Zozo s'est pris les godillots dans les pattes d'Ow, qui est tombé, aspergeant de sang le plancher de la classe. Évidemment, Zozo s'est marré. C'est systématique chez lui : si quelqu'un est en difficulté, il rigole comme un neuneu... Et donc, qu'a fait Ow ? La rage lui a donné l'énergie du désespoir (ou le contraire !) et il s'est jeté, sanguinolent, sur Zozo, histoire de lui arracher les yeux et de lui apprendre, du même coup, la compassion.
Je commence à être très habituée de ces situations : j'ai ceinturé Ow et l'ai emmené à l'écart, suivi de Zozo à qui j'avais ordonné de mettre ses pas dans les miens. Et je les ai confiés, séparément, à la secrétaire, en attendant que Madirlo s'en charge : l'un au fond du couloir, l'autre près de l'accueil.

La suite de la matinée s'est plutôt bien déroulée. Mais évidemment, j'ai retrouvé mes bagarreurs dans le hall pendant la récréation : c'est pas parce que tu colles un gamin dans un coin qu'il y reste, sous nos latitudes, hein ! Il a fallu que j'insiste ! :o/
Mais bon, dès le déjeuner, ils étaient à nouveau copains comme cochon. Et ça, c'est pas forcément une bonne nouvelle !

Ce qui me surprend, c'est que je suis partie ce soir plutôt contente de ma journée... Je crois que je m'habitue à cette violence à fleur de peau qui surgit à tout bout de champ. Et je ne sais pas vraiment si c'est une bonne chose !

...

Bon, et là, tu te demandes pourquoi cet article s'appelle babies, hein ?
Et bah, c'est parce que j'étais partie pour te raconter comment l'enseignante de CP avait annoncé sa grossesse à sa classe cet après-midi... Mais en même temps, je voulais quand même te donner quelques nouvelles du CE2... et que l'un dans l'autre, je me suis légèrement étendue sur mon nombril personnel.
Alors la charmante anecdote des édentés du CP, et bien ce sera pour un autre jour ! :o)
Cho !