Rechercher dans ce blog

mardi 23 octobre 2012

Clin deuil...

Ami Lecteur, incroyable ! Ma soeur vient de me téléphoner (naaaannnn ! C'est pas ça qu'est incroyab' !) et elle m'a annoncé que l'inventeur de la très célèbre Fantômette est mort le jour-même de mon anniversaire !


Il faut que je t'avoue, Ami Lecteur, que Fantômette m'a accompagnée longtemps... avec elle, j'ai lu sous mes draps à la lueur vacillante de ma lampe de poche mourante... J'ai lu sous ma serviette de plage pour m'isoler du soleil, du sable et du bruit de la mer... J'ai lu sans discontinuer, tome après tome... et j'ai fait lire à Madounette, dès qu'elle a pu. 
C'est mon héroïne d'enfance. Mon amie de papier. 

Son auteur est mort. Le jour de mes 44 ans. 
Un message ?
Un clin d'oeil.
Deuil.
:o)

lundi 22 octobre 2012

Atsem et ratatsem


Ami Lecteur, je ne résiste pas à partager avec toi une partie du mail que  m'a envoyé il y a peu une de mes ex-moitiés professionnelles. Elle survis enseigne en Petite Section de maternelle. 
C'est un exploit en soi. 
Si tu penses encore que, plus les enfants sont petits, et plus le boulot d'enseignant est facile, détrompe toi vite ou passe ton chemin : la PS, c'est la classe la plus complexe, la plus fatigante et la plus exigeante qui soit !
Seulement, ce que tu ignores encore, c'est qu'en plus des trente élèves bavouillant-crachouillant-reniflant-pissotant-pleurnichant à qui tu dois apprendre le b-a-ba de la vie en société, tu peux avoir une ATSEM (Agent Territorial Spécialisé des écoles Maternelles), appelée plus communément aide-maternelle. Quand elle est sympathique et efficace, c'est un vrai plaisir... Mais ça n'est pas toujours le cas... 

Ami Lecteur, je te laisse juge : tu as le droit de rire, mais pas trop fort. Prends plutôt le temps de t'apitoyer, de compatir et de réconforter ma côpine, s'il-te-plait : malgré son humour inaltérable, elle en a bien besoin !

Récit :
Je suis juste abattue ce soir par mon aide-maternelle remplaçante qui devait, pour m’avancer, coller un dinosaure sur une feuille et ce en 30 exemplaires… 
Jusque là, tu suis… 
Sachant que ce même dinosaure, je l’ai moi-même découpé 150 fois et collé 150 fois et que je n’en peux plus de ce POP (c’est  son nom à cet abruti de diplodocus…).
Bref, je me penche sur mon ATSEM, lui murmurant :
« Tu voudrais pas m’aideeeeeeeer….?
- Oui, répond-elle dans un soupir, je ferai ce que je peux !!! (puis elle marque un temps de pause  qui veut dire « tu m’em*erdes à te grouiller avant les vacances, moi j’ai envie de me reposer pour être fraîche dans 10 jours, y’a pas le feu au lac tout de même !!! »). 

Là, tu imagines trente petits grouillant autour de toi, qui te pressent pour aller à la danse que tu as oubliée, prêts à te renverser, à te piétiner pour foncer dans cette p*** de salle, que j’appelle dans mes grands jours avec mon air niais : « salle mystère ».

 Pause tu respires j’ai pas fini de t’expliquer

« Tesphanie, on y va dans la salle mytèle » 
(Je te rappelle que nous sommes en Petite Section, donc les mots de plus de deux syllabes n’existent pas, les « r » sont bouffés, et les postillons gratos !!).

... Et l’autre, assise sur sa chaise, comme un flan, me voit m’exciter pour 
30 POP !!!
Je descends donc dans cette salle mystèrrrrre en trombe, car attendue par l’intervenante que nous payons bonbon … je passe ce chapitre d’école riche… j’arrive dans la salle, promettant virtuellement une bonne torgnole à celui qui ne participerait pas à la danse que « vos gentils parents ont payée » et de gros bonbons à ceux qui feront tout bien… eheheh on ne se refait pas !... 
Et me voilà partie pour 45 minutes à faire la danse du villageois, puis à gambader dans la forêt que personne ne voit sauf la prof de danse, croquer les noisettes sans casse-noix… et pensant fortement à mon pop qui est quand même un album que je fabrique avec les nenfants et ce depuis le début de l’année. 
PRESSION. 
J’essuie dans le même élan un pipi, une colère monstrueuse (pas du même enfant , ouf !) et voilà que je remonte en classe, même pas 4 à 4 car trente mouflets me suivent… donc 1 à 1 en tenant la rampe !  
« Non Ferdinand tu n’as pas tenu la rampe, tu recommences… » 

Fébrile, j’ouvre la porte de la classe, car pendant ma danse, mon ATSEM reste toujours en classe pour m’avancer !!! 
...
...
Les 30 pop étaient collés. 
Mais… 
mais… 
mais… 
mais… 
snif !... 

C’était pourtant pas compliqué… tu prends une feuille canson blanche (a), tu prends un pop (b), tu prends de la colle (c), et tu fais (b) sur (a) avec (c)… ça paraissait bien comme logique…pas difficile…
Eh bien NON ! Elle a pris (a) ; elle a badigeonné de colle toute la feuille, intégralement ; elle a pris(b); elle l'a collé sur (a) et a empilé… snif… feuille suivante !

Bref, mes 30 pop se sont retrouvés façon pyramide, mariés pour le meilleur et pour le pire, ad vitam, collés, sans aucune possibilité de retour arrière… 

Sachant que ces 30 pop avaient déjà fait l’objet d’un travail magistral auprès des enfants et que ce collage était une façon de mettre en lumière ce travail remarquable dans notre album...

Sachant qu’il s’agissait d’un dernier travail à accomplir.

Sachant qu’elle m’a glissé à ce moment « J’espère que c’est ça que tu voulais !!! » 

Alors, tu comprendras pourquoi je suis abattue, atterrée… et que la seule pensée qui résonne dans mon cerveau vide soit « je la tue où, quand, comment, avec quelle arme ? »

Ça serait bien si elle se faisait bouffer par un pop !!!

mardi 16 octobre 2012

Généalogie scolaire


Conversation de récréation...

- Maîkreeeessss, et bah tu sais, moi, et bah l'année dernière, en Grande Section, j'ai appris à compter, avec mon arrière-maîtresse...

Ou comment enrichir la langue française d'expressions imagées.
No comment.
:o)

samedi 13 octobre 2012

Sur les ondes...

Entendu sur France Inter ce matin :
- Une étude très sérieuse met en rapport la consommation de chocolat  et le nombre de prix Nobel obtenu par un pays. La Suisse vient en tête, suivie par l'Allemagne, la France...
- Oui, enfin, en cherchant bien, on peut aussi trouver des études mettant en corrélation la population des cigogne et le nombre de naissances... ! conclut le journaliste.

...
Il y a des gens qui ont l'idée ET le temps de faire des "études très sérieuses" sur ce genre de paramètres ???
Génial !

PS : Mon école est prête à se porter candidate pour une étude mettant en lien le génie  et l'innovation pédagogique des enseignantes avec leur consommation de chocolat !

jeudi 11 octobre 2012

...de l'art d'enseigner.

Ami Lecteur, il faut que je te fasse part d'une difficulté de mon métier.
Une que j'expérimente tout particulièrement en ce moment.

Pour gérer un groupe d'élèves disparates et diversement intéressés, il faut déployer une grande énergie : il faut non seulement prévoir des situations motivantes et variées, mais il faut aussi circuler dans la classe, moduler sa voix d'une façon tout à fait contraire à la logique sonore (plus le bruit monte, plus il faut baisser le ton : effet garanti... mais réflexe difficile à mettre en place !), et trouver le moyen inventif de faire participer Toto qui s'est pourtant investi dans une occupation toute autre que celle que tu as choisi de lui faire travailler...

A présent, j'ajoute quelques petites particularités propres au cycle II (GS, CP et CE1) : Ces chers anges ont une capacité d'écoute et de concentration d'environ cinq minutes montre en main (les bons jours). Au-delà, le groupe s'éparpille, pépie, circule, gesticule...
Tout l'art consiste donc, dans ces classes, à changer d'activité ou de mode de travail très fréquemment ET, dès que le groupe lâche, à le rattraper vigoureusement mais calmement par une petite comptine, un jeu de mains, un coup de carillon ou une pirouette pédagogique.

...

Or donc :
Plus tu es fatigué, moins le groupe se tient.
Moins le groupe se tient, plus tu dois multiplier les astuces pour le rattraper.
...plus tu dois dépenser de l'énergie...
...que tu n'as pas, si tu as bien suivi, vu que tu es fatigué.

...

Tu me suis ?

Le truc pour survivre :

  • Avoir à portée de mémoire un VRAI répertoire de comptines, à saisir à toute occasion.
  • Admettre une fois pour toute que l'énergie dépensée en gérant le groupe de cette façon, paisible et rythmée, est BIEN MOINDRE que celle que tu sors en éructant ta lassitude à ta classe, après avoir tenté en vain et pour la cinquième fois de finir la phrase de consigne entamée avec espoir le quart d'heure d'avant.


Voilà.
Vive le CP !
Chus fatiguée.
Vais m'coucher.
Demain, ça ira mieux...

:o)

mardi 9 octobre 2012

CP versus CIII


Ami Lecteur, tu veux une autre différence entre le CP et le cycle III ?
...
...
Vraiment ?
...
...

Et bah, en CP, les élèves disent sans l'ombre d'une hésitation ce qu'ils pensent des activités proposées par la maîtresse :

- Moi, je trouve qu'elle est pas très intéressante, ton activité, là...
- ...

Mieux :

- C'est nuuuul ! Moi, j'trouve ça nuuuul ! Et pis j'le f'rai pas, voilà !

A part ça, tout va bien.
:o)

Et - rien à voir - j'ai mis un antispam pour quelques temps, ce blog se faisant pourrir de comm. vantant les bienfaits du viagra et autres drogues dont j'ignore tout. Toi, Ami Lecteur, tu n'en étais pas dérangé : les spam sont évacués sur blogger. Mais ma boîte mail, recevant indifféremment tout les commentaires , s'en trouvait indisposée !
Merci de commenter quand même, hein !

mardi 2 octobre 2012

Brève

Ami Lecteur,
Dimanche, j'étais sans enfants.
Juste avec mon mari.
Lui et moi.
Tous les deux.
Seuls.
Libres.
Toute la journée.
De 9h30 à 18h30.
C'est rare.
C'est unique.
C'est magique.
C'est... Aaaaahhh....

...

...

Devine ce que j'ai fait de cette loooonnnngue journée ?

...

Non, finalement arrête de deviner, tu ne trouveras jamais.
Voilà.
J'ai... dormi !
Toute la journée.
Ou presque.

Y'a que les mères de familles nombreuses qui sont AUSSI enseignantes qui peuvent me comprendre vraiment.
Là.
Et je travaille sur moi pour me satisfaire de cette journée off sans remords (Aarrghh ! tous les livres que je n'ai pas lus, tous les restau. où nous ne sommes pas allés, toutes les balades que nous n'avons pas faites, ... ffff...).

Bon, mon homme était malade. Ça explique aussi, hein !
:o)

lundi 1 octobre 2012

Nouvelle jeunesse ?

*
Ami Lecteur, tu ne vas pas me croire.
Je me suis faite draguer (à prononcer avec la voix de Desproges, sinon, c'est pas drôle).
Non, mais attends, je te rassure : ça m'est déjà arrivé, de me faire gentiment dragouiller dans la rue : un petit sifflet, une remarque valorisante. Pas tous les jours, note bien. Mais suffisamment pour que je me dise que je ne suis pas absolument repoussante.
Attention : je n'ai pas non plus dit qu'on se retournait sur mon passage, hein ! Mais bon.

Remarque, depuis que je suis à vélo, chaussée de baskets et emmitouflée dans un coupe-vent, seul mon casque à fleurs me vaut quelques remarques... La silhouette, que veux-tu...

Quoiqu'il en soit, vendredi, j'étais à la porte de mon école, celle qui fait la limite entre l'entrée et le hall, pour filtrer les élèves sortant.
La règle :
1 - Les élèves n'ont le droit de passer cette porte vers la sortie que sur appel de l'enseignante qui en garde l'ouverture.
2 - Les parents ne peuvent la franchir vers les classes qu'en cas exceptionnel : rendez-vous avec une enseignante, doudou/blouson/capuche/écharpe/cartable introuvable... Ils doivent donc en temps normal demander à la maîtresse filtrante d'appeler leur enfant afin qu'il les rejoigne.

En général, chaque instit rend "ses" élèves. Mais bien souvent, les maîtresses des petits font tout le boulot, celles des grands, sortant plus tard, étant fréquemment retenues par un enfant ou l'autre, un conflit à régler, une appréciation à finir...

Or donc, ce soir-là, je faisais la filtreuse pour tout le monde. Et voici qu'un homme, plutôt jeune, plutôt avenant, plutôt à l'aise, me demande Frédégonde.
N'ayant pas de Frédégonde en CP et ne reconnaissant pas l'homme comme un parent habituel, je demande en quelle classe se trouve la chère enfant. En CM1, me répond-il, me saisissant le coude gaillardement.
Tiens ! Me suis-je dit. C'est que, habituellement, Ami Lecteur, il n'y a pas de contact physique entre les enseignants et les parents. Ou rarement. Disons qu'ils ne sont pas encouragés. Ou pas souhaités. Bref, ce simple geste était déjà tout à fait étonnant dans le contexte.

Mais, tu me connais, j'ai poursuivi ma tâche sans coup férir, appelant énergiquement la jeune Frédégonde afin qu'elle rejoigne son... ? Son oncle. Bien.
Elle arrive, mais repart chercher son manteau, oublié près de sa classe.
L'homme en profite alors pour me demander si tout s'est bien passé cette semaine.
Je réponds le plus naturellement du monde que je n'en sais rien, n'étant pas sa maîtresse.
"Dommaaaage... réplique l'autre du tac au tac !"

Alors ? C'est pas de la drague, ça ? Hein ? Hein ?
Et bien c'est la première fois que ça m'arrivait dans une école !
Il faut croire qu'il y a un début à tout, et qu'à bientôt 44 ans, je vais enfin découvrir mon formidable pouvoir de séduction jusqu'alors peu exploité**.
:o)

* Quoi l'illustration ? C'est mon portrait, pour que tu puisses juger par toi-même de mon charme insondable ! Sauf que maintenant, j'ai les cheveux courts : ça me rajeunit !  
** Oui, bon, peu exploité parce que je suis mariée depuis plus de 17 ans et que mon pouvoir de séduction est exclusivement tourné vers Monhomme, qui me trouve très très belle, même quand je suis toute chiffonnée mal habillée de mauvais poil. Quand je fais des efforts d’apparence  c'est à lui qu'ils sont destinés, et c'est bien comme ça ! :o)