Hier, je me suis outrée...Ami lecteur, sache que je ne m'outre que rarement. Mais là... Bon, faut dire que j'étais mal lunée : je n'avais pas digéré mon dîner de la veille. A vrai dire, il était même reparti par là où il était entré, au petit matin... ce qui, tu en conviendras, ami lecteur, n'est pas la meilleure façon de commencer sa journée.
Après ce démarrage difficile, j'avais sympathiquement employé ma matinée à accompagner Malouloute et sa classe de CE1 au cinéma. Bah oui, quand je n'ai pas ma classe, je suis toute désoeuvrée, alors je capte celle des autres comme je peux.
[MODE aparté ON]
Serais-je un peu masochiste ? Je ne le crois pas. Mais je suis faible. Alors quand Malouloute revient à la charge pour la 372ème fois de l'année, qu'elle me demande si je peux accompagner sa classe en sortie et que - Oh ! Miracle - je suis libre à cette date, j'obtempère ! Je sais, c'est mal. Je tâche de me soigner....
[MODE aparté OFF]
J'ai piqué un roupillon pendant l'excellent "Jour de fête" de Jacques Tati puis, ayant ramené la marmaille jusqu'à la maison d'école, je me suis rendue gaillardement (hum !) jusqu'à la mienne, d'école, pour déjeuner avec ma moitié professionnelle (celle qui s'occupe de mes élèves quand je m'occupe de ceux des autres... tu suis là, ami lecteur ?) et la directrice d'internat. Le but de la manoeuvre : échanger nos regards sur nos chères têtes blondes et, du même coup, "créer du lien" entre les structures jour et nuit.
Nous voilà donc, Mamoitié, Ladirlod'nuit et moi dans la cafétéria d'un grand magasin voisin. Elles commandent un tajine d'agneau et moi... un coca (bah oui... "pas dans mon assiette" hein !). Et voilà que nous devisons sur les uns et sur les autres, entre deux bouchées/gorgées, très à notre affaire ; jusqu'à ce que Ladirlod'nuit, habillé d'un joli tailleur sombre, extirpe ses jambes de sous la table pour nous montrer une mauvaise surprise : un chewing-gum laissé par son propriétaire sous la dite table s'était malencontreusement collé sur sa jupe. Beurk !
Elle appelle le serveur et lui explique son problème. Et que répond le jeune gars ??? Penses-tu qu'il s'excuse ? Qu'il cherche un moyen de réparer l'horrible incident ? De porter secours à la dame en détresse ?
Que nenni ! Il dit tout simplement "Ah ! C'est des choses qui arrivent...".
Alors là, toutes trois, nous nous récrions, faisant observer que la moindre des choses serait de s'excuser... Mais lui rétorque tout de go "Mais c'est pas de ma faute quand même !"...
Bon. On peut dire qu'il était jeune. Qu'il doit encore apprendre son métier. Qu'être agressé (si peu) par trois viragos (pas tant que ça), ça déstabilise. Que l'adage "le client est roi" n'est plus du programme de BTS restauration. Et bah quand même. Moi, ça m'a scotchée. Nan ?
J'ai laissé Ladirlod'nuit appelant le directeur de l'établissement, histoire de lui dire sa façon de penser. Je n'en sais pas plus... Mais quand même hein ! Dans quel monde qu'on vit ma bonne dame ???