C'est ma troisième expérience d'entrée en 6ème. Je devrais me détendre, et pourtant, je m'accroche encore souvent parfois à ma chaise pour ne pas hurler...
Alors voilà. Comme j'accumule depuis un certain temps quelques aigreurs d'estomac, j'ai décidé de partager. Pas pour critiquer, note bien. Mais pour évacuer.
Faut que ça sorte, après, ça ira mieux !
(Si, si... !)
Ce qui me fait bouillir, donc :
- Que la notation, le barème employé soit obscur (sans doute pour le prof autant que pour l'élève).
La prof d'anglais : "Récite-moi les six premiers mois de l'année. Ah... tu n'en as réussi que trois. Tu as donc 3/10"
("Et alors ? Explique-moi à quoi servent les 4 autres points, me demande Blogounette, ulcérée, à son retour d'école ! Et en plus, j'ai été interrogée sur january, february, march, april, may et june alors que l'autre élève, il a eu july, auguste, september, october, november et december ! C'est pas juste, y'en a 4 qui sont comme en français !").
- Qu'une notion soit estimée "facile" sous prétexte qu'elle est une notion de début de 6ème. Certes, elle est très simple par rapport à une notion de fin de 3ème... mais elle l'est sans doute moins pour un petit 6ème qui débarque ! Surtout s'il cumule des difficultés orthographique et mnémoniques !
- Qu'on puisse me dire, en guise de conseil, à l'issue d'un rendez-vous durant lequel j'ai pesé mes mots pour décrire les difficultés, l'angoisse, l'énergie, le temps de travail... et le suivi orthophonique de mon enfant :
"Oui, bon, et bien, surtout, dites-lui bien que, si elle a plusieurs 0 en dictée, il ne faut pas qu'elle se décourage, hein !"
C'est sûr, je n'y avais pas pensé.
Mais je dois dire que, quand elle est revenue, serrant les dents, et qu'elle m'a sorti son premier 0, alors même qu'elle espérait si fort avoir 5/20 (!), et qu'au bout de trois minutes, elle s'est mise à pleurer, j'ai eu du mal à trouver les mots...
- Qu'on m'explique qu'on ne peut adapter sa pédagogie aux différents profils d'élèves (ça s'appelle pourtant la différenciation pédagogique et c'est sur toutes les lèvres, au coeur de toutes les formations depuis plus de 20 ans !), parce que...
"...Vous comprenez bien, il faut que je traite tout le monde pareil, sinon ce ne serait pas juste".
- Qu'on fasse copier une liste d'une page entière des erreurs qu'on peut faire dans une dictée, chacune assortie des points ôtés, et que le total fasse 20.
("Regarde, Maman, il suffit que j'en fasse une de chaque, et j'ai déjà 0 !").
- Qu'on rende une dictée notée 0/20, sur laquelle d'énormes efforts d'accords et de conjugaison ont été visiblement faits, sans un commentaire sur la copie, sans un mot d'encouragement.
- Qu'on rende les copies en disant les notes tout haut.
"Mais je les dis en anglais, et vite ! La plupart ne comprennent pas...!"
Alors, pourquoi les dire ? Si ce n'est pour justement qu'ils s'entraînent à les comprendre ???
- Qu'on annonce qu'il faut savoir le verbe can, forme affirmative, négative et interrogative, mais que l'évaluation nécessite de savoir tous les verbes d'action qu'on lui associe (I can swim, I can ski, I can read...).
- Qu'on annonce qu'il faut savoir (en anglais) les 30 noms de pays et les 30 nationalités qui vont avec, et qu'on demande ensuite :
I live in Edinburg/Rome/Dublin/Madrid. What's my country ? What's my nationality ?
(Je vis à Edimbourg etc. Quel est mon pays ? Quelle est ma nationalité ?)
Qu'est-ce qui est évalué ici ? La géographie (savoir situer une ville dans un pays) ou le vocabulaire (savoir nommer les pays) ?
- Qu'on n'autorise pas un élève à se relever d'un échec en étant interrogé une nouvelle fois.
"Ah, non ! Je ne peux pas t'interroger à nouveaux : c'est chacun son tour !"
Mais à quoi donc sert une évaluation, si ce n'est pas à "valoriser" le travail d'un enfant ???
- Qu'on évalue à tour de bras, sous prétexte d'entraîner les élèves à apprendre régulièrement en prévision du terrible DST qui va leur tomber dessus chaque mois... Certes, ils sont entraînés, mais au prix d'un stress permanent... Et quelle place est laissée à l'entraînement, à la possibilité de se tromper ?
- Qu'on puisse annoncer en DST : "Un point de moins si vous posez une question idiote !"
- Madame, il faut répondre sur la feuille de sujet ou sur une copie ?
- Un point de moins !
("Maman, tu trouves qu'elle était idiote ma question ? En math, on répond sur l'énoncé, mais pas en français... et il y avait de la place pour certains exercice !").
...
...
...
Bon, allez, j'arrête.
Je tiens à préciser que les profs cités sont très largement sympathiques et bienveillants... Et qu'ils m'ont reçue gentiment, et m'ont écoutée avec attention.
J'ai déjà eu l'occasion de rencontrer, d'autres années, des profs fatigués ou hargneux, voire méchants, voire stupides. Ce n'est pas le cas ici, et c'est tant mieux !
Autre précision, et pas des moindres : cet article est un "vidage de sac" et, selon la loi du genre, il n'évoque pas les belles surprises, les encouragements, les connivences et autres sympathiques relations qui se tissent ailleurs, ou à d'autres moments.
Relativisons, donc !
RELATIVISONS !!!
:o)