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dimanche 26 octobre 2008

Le chat styliste

Encore un texte produit par un de mes élèves : il s'agissait ici de torturer des contes traditionnels pour créer son propre texte. Cet élève-ci, parmi les transformations proposées, a choisi de mélanger plusieurs histoires à sa façon. Le résultat est étonnant...

"Il était une fois un meunier, ruiné. Ses enfants demandèrent leur héritage. Il décida donc de donner à l’aîné le moulin, au second l’âne et au dernier le chat. Dès que les enfants eurent leur bien, ils partirent. Le dernier se demanda quoi faire de son chat. L’animal lui demanda alors de lui faire un ensemble de jean’s. Mais le jeune homme n’avait rien, donc ils continuèrent leur route. Une demi lieue plus loin, il rencontra une fée, vêtue d’une robe de velours rouge et chaussée d’escarpins de vair. La fée dit qu’elle cherchait un styliste pour sa filleule, la reine de ces terres. Le chat murmura alors qu’il pouvait faire ce métier, à conditions qu’elle lui offrit son ensemble de jean’s et un cornet de glace en prime. En moins de trois secondes, il eut ce qu’il demandait. Ils arrivèrent au château de la belle dame et furent conduits devant la souveraine. Aussitôt, le chat lui confectionna une robe couleur de jour. Mais la reine avait une soif infinie de beauté : il lui en fallait toujours plus ! A peine fut-elle vêtue, resplendissante, qu’elle exigea pour le lendemain une robe couleur de nuit, et une autre couleur d’hiver.

Le jeune homme, toujours aux côtés de son chat, fit remarquer qu’ils étaient affamés, et qu’ils aimeraient se reposer un peu. La monarque les regarda avec mépris et les renvoya sans plus un mot. Ils se tournèrent alors vers la fée, qu’ils trouvèrent dans une des tours. Elle leur donna quelques pièces d’or, et un écu de bronze, pour aller chez Mac Magido.
Arrivés au restaurant, ils prirent un menu fraîcheur, et gagnèrent en bonus une hache pour le jeune garçon, et pour le chat, une paire de bottes tout à fait dans le même genre que celles que portait son ancêtre, le fameux chat botté.

Ils revinrent au château, rassasiés mais fatigués. Une hôtesse les conduisit à leur chambre où ils pourraient dormir en paix. Mais au bout d’un petit quart d’heure, le chat voulut se soulager. Il partit donc à la recherche des toilettes, et se perdit dans les immenses couloirs du château. Le hasard voulu qu’il passa devant le laboratoire secret de la reine. Il entendit (car il était curieux) qu’elle montait un plan démoniaque pour éliminer tout ceux qui lui faisaient de l’ombre. Dans son imagination malade, elle projetait d’éliminer le chat et son maître du même coup. Le félin eut tellement peur qu’une mare s’étala à ses pieds. Il retrouva vite fait sa chambre, et après s’être lavé, avertit son compagnon… qui s’évanouit aussitôt. Le chat décida qu’il fallait qu’il s’en sorte seul, et que son devoir était de sauver tout ces gens. Il prit la hache au cas où et se dirigea vers les appartements de la reine. Là, il demanda audience, et dit à la souveraine :

« Ô, Grande reine ! On m’a dit que vous étiez capable de vous transformer en toutes sortes d’animaux ?
- En effet, cela m’est très facile, répondit celle-ci qui aimait à se vanter.
- Pourriez-vous vous transformer en loup ? »

A peine eut-il fini sa phrase qu’il grand loup gris se tenait devant lui.
« Et un animal très petit ? Une sauterelle ? Ou une grenouille ? »

Une petite rainette se mit à sauter de droite et de gauche. Aussitôt il s’élança, la coupa en deux d’un coup de hache et… la mangea. Il fit la grimace : il n’était pas habitué à ce genre de menu, et regretta de ne pas avoir imité son illustre ancêtre ; une souris eut été plus à son goût.
Il retourna alors dans sa chambre, mais le jeune homme était toujours évanoui. Lorsque tous les efforts pour le réanimer se montrèrent inutiles, il décida de le mettre dans un cercueil de verre, afin que tous puissent le voir et le pleurer, puis il prit la tête du royaume, le gouvernant avec sagesse et clairvoyance.

Un jour, une princesse passa devant le cercueil. Elle trouva le jeune homme si beau, qu’elle descendit de son cheval pour lui faire un baiser. Il se réveilla (Oh ! miracle !), ouvrit un œil étonné, mais devant la figure de la princesse, qui, il faut bien l’avouer, n’avait pas été gâtée par la nature, il le referma et se rendormit à tout jamais.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Clap clap clap clap !
C'est excellent !
Je me suis bien marré, ce petit montre une sacrée maîtrise des contes, bravo à la maîtresse aussi (ah ben ouais, sans nous ils seraient moins productifs, allons !)
Il ira loin je pense... bravo, en tout cas.

Anonyme a dit…

Je suis admirative....

Mistinguette a dit…

Merci pour l'écrivain ! Je précise en passant que ce texte est :
1/ l'aboutissement d'un travail de quatre ou cinq semaines, en plusieurs jets d'écriture et quelques séances de structuration.
2/ le fruit de la collaboration entre élève et enseignant.
L'essentiel étant que l'enfant surmonte ses peurs face à l'écrit, et qu'il soit fier du résultat.
Bon... j'vous ai pas mis le moins réussi non plus !