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dimanche 29 mars 2009

Mathusalem

Vois, ami lecteur, comme les grands esprits se rencontrent : Au moment où je commençais à écrire un texte sur les souvenirs d'école, Monhomme était en train de ranger la bibliothèque, ce qui ne se fait chez nous qu'une fois tous les deux siècles et demi... mais ce qui est quasi vital pour nous : Sans cette activité de salubrité domestique, nous mourrions ensevelis sous les livres... C'est au cours de ses avancées spéléologiques, qu'il est tombé sur un ouvrage - un prix - reçu en fin d'année de sa classe de 8ème (l'actuel CM1).
Sur la page de garde, une étiquette était collée :

Année scolaire 1965-66
Prix : 28ème (sur 30 ?)
Offert par le comité d'Administration de la Caisse des Écoles du XIe arr.
A l'élève Monhomme
Jean Vaugelade, Maire du XIe arrond.t
Président de la Caisse des Écoles
Avec ses compliments.

Ce livre a réveillé des souvenirs : "En classe, les enfants étaient assis à des pupitres disposés en rangées, et prenaient place selon leur résultat au classement mensuel". Monhomme s'est souvenu avoir souvent eu un parcours sinusoïdal, l'amenant invariablement des premières places devant à gauche, aux dernières au fond à droite (d'où le 28ème prix... forcément, on est en fin d'année !). Il faut dire qu'il était un enfant "précoce" dont on ne s'est jamais préoccupé comme tel, et qui n'arrivait pas à répondre aux exigences scolaires pour ce qu'elles avaient de contraignant et de restrictif. Il s'occupait alors comme il pouvait. Rarement dans le sens désiré par ses enseignants !

Autre souvenir, égrainé au fil des pages feuilletées : "C'est le meilleur élève qui remplissait les encriers en début de matinée. Mais il n'était pas toujours très habile et il arrivait qu'il en renverse, ce qui mettait la maîtresse en colère : le parquet se tachait. C'était un parquet de bois, lavé à la javel..."

Et le dernier jour de classe, chacun venait avec son papier de verre et sa cire : il s'agissait de nettoyer son pupitre, d'en effacer les taches et les graffitis afin de laisser un mobilier vierge à la classe montante. Chacun frottait avec acharnement le bois usé par les générations d'écoliers, avant de le cirer avec soin, la salle s'emplissant d'une bonne odeur d'encaustique et de bois vieilli.

Diantre ! On croirait presque entendre un écolier du XIXème siècle évoquant sa prime jeunesse... En l'écoutant, je me disais que l'école avait plus changé entre lui et moi qu'entre lui et Jules Ferry... non ?

Allez, la prochaine fois, ce sont mes souvenirs que tu auras la chance de lire, ami lecteur. A ton avis, j'étais quel genre d'élève ? Sage ou insupportable ? Drôle ou insolente ? "Bonne" ou "mauvaise" ? Ha ha ha ! Le mystère reste entier !

21 commentaires:

strychnine a dit…

Mon mari se souvient aussi de cette école-là. Il est de 54.
Lui, il avait gravé laborieusement toute l'année un petit trou dans son pupitre pour mettre un mini squelette et avait inscrit : ci-gît un martyr de l'éducation nationale...
En fin d'année, il s'était fait très houspiller. Son maître s'en souvenait encore avec amusement il y a quelques années. On l'avait comme voisin. Mon époux était allé lui montrer son CAP d'instit'dans les années 80 et il avait répondu : Non, c'est pas possible, pas toi...

Mistinguette a dit…

Et voilà ! A deux ans près... Et si je ne me trompe pas, tu as une dizaine d'années d'écart avec lui, comme moi et Monhomme, non ?

mamyvette a dit…

ouhhhh! j'me sens tte rajeunie d'un coup, d'un seul!!!!!
moi, qui suis BIEN plus vieille, et ben je cirais aussi mon bureau (c'était le sam'di a.m., 1fois/trim.), et remplir les encriers.... ça c'était un vrai privilège.
ça nous rajeunit pas ma bonne dame, et raconter tt ça aux pts-enfts, ils demandent, s'il y avait encore des dinosaures!!!!!!
pour info : j'ai trouvé un album qui s'appelle "qd mamie était petite" (il existe aussi pour les papys), il est TRES BIEN fait, avec de belles images, et m'a rappelé des souvenirs, de la vie quotidienne, que j'avais oubliés; si il interesse qq'un, j'vous donnerai les références
qd à toi, Mistinguette, tu étais, je pense assez réservée, timide et plutôt bonne élève.

mamyvette a dit…

j'ai juste oublié de préciser que mon mari ayant 12 ans de plus que moi, lui, à l'école.... il gravait ds la pierre!!!!!!!!!!!

strychnine a dit…

rires
Bravo Mamyvette!!!
Oui, Mistinguette, nous avons 13 ans d'écart, et en effet, entre son école et la mienne, il y avait environ un siècle d'écart!
Mais bon, papa me racontait, lui qui était né en 1919, la bataille pour parler breton en cachette, les curés contre les rouges... Très Don Camillo comme époque.
Les enfants ont regardé cet hiver "la guerre des boutons" et elles ont adoré... Elles nous ont demandé si c'était comme ça quand nous étions enfants : saletés de mômes!!!
Nous avons retrouvé dans un grenier un cahier d'enfant sur lequel était mentionné que ce cahier servait jusqu'à la fin du cycle scolaire. C'était écrit bien proprement, bien serré... Quelle claque quand on voit le gaspillage de papier aujourd'hui!

Mistinguette a dit…

Eh beh ! On va faire un club des femmes qui ont "une dizaine d'années" de moins que leur homme, alors !
Remarque, quand je dis que l'école a évolué entre Lui et moi, pas tant que ça : j'ai eu les mêmes pupitres en bois usé et le vieux parquet de bois. Seulement, on ne remplissait plus les encriers !

Mayon a dit…

A mon époque on utilisait des stylos à bille, des stylos (à) plume et un effaceur ;) lol
et les tableaux verts tendaient déjà à disparaitre...

Moi je suis plus de l'école sous Luc Ferry (ex Ministre de l'Education Nationale) que celle de Jules Ferry :D

mamyvette a dit…

Mayon, on voit bien qu't'es une p'tite jeunette!!!!!!!
autre anecdote, mon mari étant un vrai gaucher, c'était TRES mal vu, il a dc eu la main gauche attachée ds l'dos pour l'obliger à écrire de la "bonne" main.... en plus des moqueries des autres.......vous imaginez, comme il aimait l'école..... bon, il a qd même épousé une instite!!!!!! faut dire que j'étais EXCEPTIONNELLE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mayon a dit…

> Mamyvette
L'égo grandi-t-il avec l'âge ? parce que je trouve le tien incroyablement grand ! :D

Stéphanie a dit…

Bonjour

Ch'ui pour vous peut-être une jeunette (37 ans) mais j'ai connu le scotch sur la bouche et les "bon points" dans les cahiers que l'on donnait à la maikresse. Je me souviens que lorsqu'elle me le rendait, je feignais l'indifférence mais mon cœur battait si je découvrais un "bon point" dans la page d'exercice...
Il avait la forme d'un ticket de bus et il était rose je crois...

mamyvette a dit…

mayon,
il faut que tu saches qu'avec l'âge, tout grandit......
enfin... tout.... grossi!!!!!!!!

Mistinguette a dit…

Et bien figurez-vous qu'on vend encore des "bons points" dans les catalogues de fournitures scolaires. Et que les enfants, quoiqu'en disent certains psycho-pédagogues avertis, les adorent. Cela dit, moi je n'en donne pas : je trouve que ça fait un peu trop "la carotte et le bâton"... et qu'il faut que chacun ait sa chance d'en avoir... et que, de toutes façon, ça oblige à une comptabilité casse-pied. [allez donc voir ici celui que j'ai retrouvé sur Gogole : aujourd'hui impensable !!!] Enfin bon, chacun fait comme il veut hein ! Du moment que ça donne à tous le goût d'apprendre et de se surpasser !

strychnine a dit…

Bons points et images...
Ici en Hongrie en elsös ( 1ère année= CP ), les enfants reçoivent des images quand ils travaillent bien... Deuz' a adoré ses belles images de lapin, de cerf, d'oiseaux... Ca l'a bien incitée à s'accrocher...

Mayon a dit…

> Strychnine
Szia, tu es en Hongrie ? Waw... T'es dans quel coin ? j'ai hâte d'y retourner !

josephine a dit…

Ah oui, Mathusalem, j'l'ai bien connu!
Je suis de 53 et les bureaux cirés, les encriers à remplir à l'encre violette, les porte-plumes, les pâtés dans les cahiers d'écriture, je m'en souviens bien !
Salut à la génération Baby-boom!

Ludo a dit…

Wahoo... J'ai l'impression de lire ce que me racontaient mes parents !
J'ai pas connu ce plaisir de cirer les pupitres et de remplir les encriers, mais l'école dans laquelle je suis passé en possédait toujours : Pas les encriers, mais les pupitres ! J'ai appris à écrire dessus. Dans mes manuels scolaires, il y avait encore écrit "école de garçons" alors que ça faisait déjà un petit moment qu'on était mélangé. Lorsqu'on avait des bonnes notes en classe, on avait droit à une image !
La maitresse venait vérifier une fois par semaine l'état de nos pupitres, voir s'ils étaient bien rangés ! Et malheur à celui dont ce n'était pas le cas, car il retrouvait le lundi matin, toutes ses affaires par terre !

strychnine a dit…

Je suis dans la région de Pécs, qui sera la ville européenne de la culture 2010... région de vignes, de culture...

Bidulette à Couettes a dit…

Coucou les nostalgiques !
Je ne suis pas du club de celles et ceux qui ciraient leur bureau et remplissaient les encriers, mais je trouvais ça intrigant, en CP, le trou dans le pupitre...
Et en CM1 en guise de bons points nous recevions de jolis timbres, de quoi nous inciter à faire collection, je trouve ça pas mal. Mais il est vrai que j'avais des facilités et il m'était facile d'avoir des bons points, je ne sais pas si des élèves en difficulté mais qui faisaient des efforts en avaient aussi.

Par contre, pour le club des femmes qui ont "une dizaine d'années" de moins que leur homme, je suis membre aussi !

Et alors Mistinguette, voyons...
tu aimes les comptes ronds, ministrater les compteurs donc... élève bonne en maths, en dictée aussi d'ailleurs, mais un tantinet rebelle.

Mayon a dit…

> Strychnine
Ok plutôt dans le sud alors... moi je suis allée à Miskolc (et ses alentours) et Budapest
J'espère pouvoir y retourner un jour... j'ai passé de très bons moments !

Mistinguette a dit…

Et ben moi, à Budapest, je me suis fait chourer mon passeport alors que je revenais de Roumanie au volant d'un camion "mission humanitaire", peu après la Révolution contre Nicolae Ceauşescu... on a dû, avec mes potes, se faire faire un passeport provisoire à l'ambassade, puis payer un bakchiche au policier hongrois pour passer la frontière sans ennui (il prétendait qu'on n'était pas en règle !)... il nous a finalement fait traverser le no-mans-land à pied, dans la nuit... Bref, toute une aventure !!! Et sans doute une autre époque. Cela dit, je garde un souvenir ébloui de la ville !

Marie Hélène a dit…

Ah que j'envie ce terme, la bibiothèque.
Chez moi, tout est aujourd'hui bibliothèque.
Nous pataugeons dans les livres.
Une sorte de catastrophe naturelle, certes pas dramatique...

Le souvenir le plus kitsch que j'ai de l'école, ce sont les leçons de morale.

Ouille, ouille, ouille, c'était juste avant 68. Les années naphtaline !