Ami lecteur, au cours de mes échanges récréatifs dans la boîtablablas de Grumeauland, dont je suis officiellement ministrateuse du compteur (ne cherche pas à comprendre : le petit monde de Grumeauland est habité par une foule de doux-dingues qui vivent dans la stratoblogosphère, se donnent des titres pompeux et passent leur temps à faire des courses virtuelles, à chasser-épiler un hypothétique yéti ou autres fariboles de ce genre...) - au cours de ces échanges, donc, je suis tombée sur un lien m'amenant en droite ligne au texte reproduit ci-dessous.
J'ai été amusée mais aussi diablement interpellée par la "morale" explicite de cette histoire... et dans la foulée, je me suis interrogée sur ma pratique de classe (et mon éducation familiale !) : Nous laissons-nous suffisamment surprendre par les divers chemins de la pensée ? Laissons-nous une place certaine à la créativité dans la résolution de problème ? Autorisons-nous nos élèves à proposer des solutions alternatives ? Lis plutôt, ami, tu comprendras mieux dans quel état gère (Hahaha ! Elle est bien bonne celle-là !).
L'histoire du calcul de la hauteur d'un immeuble à l'aide d'un baromètre par Niels Bohr est une légende urbaine. Elle décrit l'inventivité du jeune Niels, pour répondre à un énoncé de physique soumis par un de ses professeurs, des solutions techniquement justes, mais intentionnellement hors sujet.
Cette histoire aurait en fait été écrite dans le Reader's Digest en 1958, et l'histoire se serait transformée au fil du temps en une anecdote supposée réelle et attribuée à Niels Bohr.
L'histoire
Cette histoire aurait en fait été écrite dans le Reader's Digest en 1958, et l'histoire se serait transformée au fil du temps en une anecdote supposée réelle et attribuée à Niels Bohr.
L'histoire
« J'ai reçu un coup de fil d'un collègue à propos d'un étudiant. Il estimait qu'il devait lui donner un zéro à une question de physique, alors que l'étudiant réclamait un 20. Le professeur et l'étudiant se mirent d'accord pour choisir un arbitre impartial et je fus choisi. Je lus la question de l'examen :
Montrez comment il est possible de déterminer la hauteur d'un immeuble à l'aide d'un baromètre.
L'étudiant avait répondu : On prend le baromètre en haut de l'immeuble, on lui attache une corde, on le fait glisser jusqu'au sol, ensuite on le remonte et on calcule la longueur de la corde. La longueur de la corde donne la hauteur de l'immeuble.
Montrez comment il est possible de déterminer la hauteur d'un immeuble à l'aide d'un baromètre.
L'étudiant avait répondu : On prend le baromètre en haut de l'immeuble, on lui attache une corde, on le fait glisser jusqu'au sol, ensuite on le remonte et on calcule la longueur de la corde. La longueur de la corde donne la hauteur de l'immeuble.
L'étudiant avait raison vu qu'il avait répondu juste et complètement à la question. D'un autre côté, je ne pouvais pas lui mettre ses points : dans ce cas, il aurait reçu son grade de physique alors qu'il ne m'avait pas montré de connaissances en physique. J'ai proposé de donner une autre chance à l'étudiant en lui donnant six minutes pour répondre à la question avec l'avertissement que pour la réponse il devait utiliser ses connaissances en physique. Après cinq minutes, il n'avait encore rien écrit. Je lui ai demandé s'il voulait abandonner mais il répondit qu'il avait beaucoup de réponses pour ce problème et qu'il cherchait la meilleure d'entre elles. Je me suis excusé de l'avoir interrompu et lui ai demandé de continuer. Dans la minute qui suivit, il se hâta pour me répondre :
— On place le baromètre à la hauteur du toit. On le laisse tomber en mesurant son temps de chute avec un
À ce moment, j'ai demandé à mon collègue s'il voulait abandonner. Il me répondit par l'affirmative et donna presque 20 à l'étudiant. En quittant son bureau, j'ai rappelé l'étudiant car il avait dit qu'il avait plusieurs solutions à ce problème.
— Hé bien, dit-il, il y a plusieurs façons de calculer la hauteur d'un immeuble avec un baromètre. Par exemple, on le place dehors lorsqu'il y a du soleil. On calcule la hauteur du baromètre, la longueur de son ombre et la longueur de l'ombre de l'immeuble. Ensuite, avec un simple calcul de proportion, on trouve la hauteur de l'immeuble.
— Bien, lui répondis-je, et les autres.
— Il y a une méthode assez basique que vous allez apprécier. On monte les étages avec un baromètre et en même temps on marque la longueur du baromètre sur le mur. En comptant le nombre de traits, on a la hauteur de l'immeuble en longueur de baromètre. C'est une méthode très directe. Bien sûr, si vous voulez une méthode plus sophistiquée, vous pouvez pendre le baromètre à une corde, le faire balancer comme un pendule et déterminer la valeur de g au niveau de la rue et au niveau du toit. À partir de la différence de g la hauteur de l'immeuble peut être calculée. De la même façon, on l'attache à une grande corde et en étant sur le toit, on le laisse descendre jusqu'à peu près le niveau de la rue. On le fait balancer comme un pendule et on calcule la hauteur de l'immeuble à partir de la période de précession. Finalement, il conclut :
— Il y a encore d'autres façons de résoudre ce problème. Probablement la meilleure est d'aller au sous-sol, frapper à la porte du concierge et lui dire : « J'ai pour vous un superbe baromètre si vous me dites quelle est la hauteur de l'immeuble ».
J'ai ensuite demandé à l'étudiant s'il connaissait la réponse que j'attendais. Il a admis que oui mais qu'il en avait marre de l'université et des professeurs qui essayaient de lui apprendre comment il devait penser. »
Pour l'anecdote, l'étudiant était Niels Bohr (Prix Nobel Physique en 1922) et l'arbitre Ernest Rutherford (Prix Nobel Chimie en 1908). Les deux hommes ne se sont rencontrés qu'en 1912, pour diverses collaborations scientifiques. Bohr, à cette époque, n'était plus étudiant.
15 commentaires:
Coucou ! Ici un petit bout de la populace que tu es allée captée à Grumeauland ! Je découvre ton blog avec plaisir, ça va pas du tout !!!! Ben oui, déjà que j'ai du mal à tout suivre chez not'Bouffon, et quelques autres blogs que j'aime bien, il s'agirait quand même de pas trop en rajouter, hein... Mais je reviendrai sûrement faire un tour de temps en temps...
Bienvenue, Bidulette à Couettes !
Reviens quand tu veux, ça sera toujours un plaisir de te faire "perdre ton temps" en sympathique lecture !
Au sujet des différentes perceptions du problème mathématique et donc des solutions, tout est en effet dans les énoncés. L'an dernier, j'ai passé mon temps à pester contre les questions mal formulées au cned pour le CE1 de ma fille... Mon mari est instit' en plus!
Alors Deuz' répondait ce qui nous paraissait le plus logique, et je mettais une explication à côté...
Au début de l'année, pas de problème, l'instit' était génial, mais il est décédé, et la suite ne fut qu'un long pensum, où celle d'en face n'a fait que décourager ma pauvre Deuz'!
Des grands " fais attention à l'orthographe, en rouge " sur les textes libres que nous n'avions pas le droit de corriger!!!
Tout ça pour terminer sur la page d"évaluation par un " excellent travail! "
Bon, raccrochons-nous au sujet, je dérive...
Pour son certificat d'étude ( ouais donc, pour la frangine malfaisante et pinailleuse, mon papagrumeau a plus de 50 ans! ), mon mari avait à résoudre un problème de nettoyeuse municipale de caniveau qui embarquait une certaine quantité d'eau et qui utilisait un certain cubage par mètre linéaire... On demandait au bout de combien de km la netoyeuse devrait rentrer se re-ravitailler en eau... Mon mari avait répondu un truc comme 4 km, et on l'avait convoqué pour qu'il s'explique. Fort logiquement, il avait répondu que la nettoyeuse allait faire 4 km en nettoyant le caniveau de droite, faire demi-tour, et revenir sur 4 km pour nettoyer le caniveau de gauche, en tout 8 km de caniveau...
Toutle monde avait marqué seulement 8...
Mon commentaire était trop long alors voilà, je suis obligée de continuer plus loin...
Honte à moi!!!
Donc les maths, oui, mais au service de l'intelligence pratique!!
Zut, faut faire gaffe, sinon je risque de pas être preum's!!!
Ca serait balot!
Hein, t'es bien d'accord avec moi, toi qui telle que je te connais est en embuscade derrière ton stylo rouge!!!
On va te faire monter les stats!!!
les comptes ronds !
10!!!!
Et bah d'abord, moi, je ne corrige (quasi) jamais en rouge : j'ai plein de stylo bien plus rigolos... orange, fushia, marron, violet ou même noir !
Bonne journée, Strychnine, et bravo pour ton "preum's" grumeaulandais !
Bonjour Mistinguette,
C'est marrant comme moi aussi j'suis allée sur les sites de maths pour en mettre une chez not'Bouffon, ke j'ai mis à ma sauce...
Mais j'adore tomber sur des perles comme celle ke tu as édité ou d'autres anecdotes...
J'ai passé mon concours externe pour l'IUFM en 98 ke j'ai lamentablement loupé à cause des maths... bizarre comme l'énoncé math ressemblait à un problème pour math'sup et non pas destiné à des instits... jamais compris. (la honte j'ai eu 3/20).
Biz
Ma fille aînée fait des études d'archi et là, parfois, c'est l'inverse, à force de les faire penser très large et original, tu te demandes si un jour ils construiront pour des gens et pas des créatures imaginaires...
j'aime pô les stylo roure &vert !!!!
il fallu attendre la 5ème pour qu'une visite médicale me dise que je viens de la planète Daltonie!!!!
Attention, amis lecteurs ! Je tiens à vous apprendre que notre illustre Mistinguette a aujourd'hui animé un atelier destiné à des enseignants en poste sur le thème "les corrections de l'enseignant". Je n'y ai pas assisté et ne sais donc pas si elle y a parlé de ses bics rigolos orange, fushia, marron, violet ou même noir ! Mais en tout cas, elle sait de quoi elle parle ...
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