Par exemple, la veille de mon mariage, j'ai rêvé que j'avais tout préparé : robe, traiteur, coiffure, menu, invités, tente, déco., fleurs, bougies, chants, maire, curé... mais complètement oublié de m'occuper de mes chaussures. Ma mère me disait que ça n'avait aucune importance, que le mariage, c'était avant tout un sacrement, et qu'on ne pouvait pas -qu'on ne devait pas !- s'arrêter à des histoires de chaussures ! Certes, me disais-je in petto, mais je me voyais mal m'avancer dans l'église avec ma belle robe blanche, chaussée de vieilles pompes noires éculées... De guerre lasse, ma mère me conduisait dans la ville du coin -Trou pÔmé du fin fond de la campagne- pour y chercher la perle rare... les seules chaussures blanches que nous y trouvions étaient des bottes en vinyle blanc, semelles compensées et lacets devant de haut en bas... Le cauchemar s'arrêtait là. Je m'imagine encore avancer dans cet équipage jusqu'à l'autel !
La semaine qui a précédé mon premier accouchement, j'ai rêvé que j'allais à la maternité pour mettre au monde mon aîné. Dans la salle d'accouchement, une autre femme occupait déjà le médecin, qui me disait d'aller faire un tour, que pour moi, ce n'était pas pour tout de suite... Je lui demandais si je ne risquais pas de rater le plus important, s'il était sûr que je reviendrai à temps... il me congédiait d'un air sûr de lui et je partais, un peu honteuse d'avoir remis sa parole professionnelle en doute et inquiète tout à la fois. De fait, quand je revenais quelques minutes plus tard, le médecin m'accueillait très relaxe pour m'annoncer que mon fils était né et que ça s'était tout à fait bien passé. J'étais à la fois heureuse et soulagée que "ce soit fait", et en même temps terriblement déçue de n'avoir pas été présente pour un si grand événement...
Et enfin, au cours de ma première rentrée, j'ai rêvé qu'en plein cours, un élève se levait, se dirigeait vers moi, ne semblant réagir à aucune de mes questions, me regardait un moment en face à face puis me pinçouillait la taille pour me chatouiller, le tout en gardant un sérieux à faire peur. J'étais stupéfaite. L'ensemble de la classe se levait alors, prenait son cartable et quittait la classe sans se préoccuper une seconde de mes ordres - répétés et insistant - de reprendre leur place ! Je m'en souviens aujourd'hui encore, dix-sept ans après. Entrer dans une classe, dans SA classe pour la première fois, c'est commencer une aventure incroyable.
Je ne regrette pas un seul instant.
3 commentaires:
Pfiouuu, eh bé dis donc... tu cogites la nuit, toi !
ça a dû m'arriver aussi, mais là à froid je ne retrouve pas... à part la fois où ils avaient enlevé toutes les portes des toilettes de l'école pendant les vacances, l'horreur.
...et pourtant, "Je rêve" est le nom rêvé pour répondre à ce post !!! Allez, quoi, t'a bien un p'tit cauchemardou de derrière les fagots ! Remarque, le coup des portes des wawas, c'est pas mal !
Mais justement, si "Je rêêêve" beaucoup, je cauchemarde peu, ou alors j'oublie vite !
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