Aujourd'hui, j'étais en classe. Mamoitié m'avait demandé, la semaine passée, de lui échanger son lundi contre mon vendredi, pour cause de réunion familiale en lointaine province... Et j'avais accepté.
Il faut que tu saches, Ami Lecteur, que le lundi, comme le vendredi, dans cette école qui est aussi un internat, ces jours-là, donc, sont très particuliers. Plus que dans une école ordinaire.
Le vendredi, je connais bien : la fatigue de la semaine s'additionne à l'excitation du retour à la maison... ou à la crainte de retrouver une famille dont on a appris à se passer durant la semaine, à l'angoisse de revoir des parents à qui on a peur de parler de l'école, des mauvais résultats, des remontrances de la maîtresse...
Le tout est souvent explosif. C'est justement le jour où il faut coller tous les papiers administratifs, vite, vite, sinon on perd une semaine avant de pouvoir les proposer à nouveau aux internes ! Et aussi celui où on fait le cartable pour le week-end, le seul moment de communication entre l'école et la famille : il ne faut pas oublier l'agenda, le cahier de correspondance, les cahiers à montrer, les informations de dernière minute...
Explosif, dis-je.
Au point qu'en général, je fais noter les devoirs et faire le cartable avant le déjeuner, pour me ménager l'espoir d'un après-midi plus paisible...
Mais alors le lundi, c'est autre chose ! Je ne suis pas là très souvent en début de semaine, mais de temps à autre, j'en ai l'occasion. Et j'ai également beaucoup écouté mes moitiés successives se plaindre de ce jour muy especial...
En général, il faut compter sur trois quart de la classe à 8h30. Les autres arrivent en partie au compte-goutte, en partie après le déjeuner. Tout le monde à des petits yeux : ils se sont couché tard tout le week-end, et levé à l'aube du lundi, pour ceux qui sont à l'heure.
La réadaptation aux us et coutumes scolaires est une gageure sans cesse renouvelée : les règles doivent être systématiquement remises en place... bref, c'est fatigant ; sans doute autant que mes vendredis !
Et donc... ET DONC ! Me voici aujourd'hui en classe ; aujourd'hui LUNDI !
J'ai fait l'appel. A 8h40. 7 absents sur 27 élèves. Waou !
Sur les 7 absents, une seule a prévenu : elle est en tournage et fait la figurante, une occasion à ne pas manquer. OK.
Les autres ? Aucune nouvelle...
Les autres ? Aucune nouvelle...
A 11h40, arrive Fé : sa petite soeur a vomi ce matin. La mère est restée pour la soigner et n'a pas emmené les autres, du coup. Un classique : un enfant est malade, toute la fratrie est bloquée... Bon.
A 11h45, heure de la récréation du déjeuner, je retrouve Sto sur la cours : il avait compris que Mamoitié n'était pas là aujourd'hui, alors, et bien que j'ai annoncé ma venue, l'ai notée dans l'agenda, ai fait écrire des devoirs pour ce jour, bah... il a pensé qu'il ne devait pas venir. Et l'a dit à son père. Qui a obtempéré sans plus se poser de questions ! Bon.
J'ai trouvé aussi Al : il est allé à l'hôpital ce matin. Mais finalement, il n'avait pas rendez-vous, alors il est allé s'acheter des rollers. Bon...
Tin est arrivé à 14h : sa mère avait téléphoné, il ne se sentait pas bien. Mais le revoilà. Bien.
Moi, à 11h45, je suis allée faire un petit tour au secrétariat, histoire de voir si on avait des nouvelles de mes absents : restent Mel et Than.
Pour Mel, pas de problème : une gastro le retient à la maison, la maman a téléphoné tôt dans la matinée.
Mais Than ??? Than !!!
La secrétaire se récrie : elle a vu la mère ce matin à 8h30 !
Elle ne se rappelle pas avoir vu Than... seulement la mère. Mais bon ! Celle-ci ne dépose personne d'autre, ni frère, ni cousin ! Elle ne serait pas venue de si loin juste pour donner son nouveau numéro de portable ! Et puis, elle aurait évoqué Than s'il avait été malade, ou retenu quelque part !
Je m'en inquiète auprès de Madirlo qui fronce les sourcils : j'apprends qu'à plusieurs reprises, Than s'est caché à l'internat le lundi matin, n'apparaissant qu'une demi-heure plus tard, voire trois quarts d'heure... voire même à la récréation de 10h20 !
Me voilà partie à sa recherche :
La cantine... personne.
La classe d'aide... personne.
L'internat, chambre après chambre... personne.
A l'école, personne ne l'a vu, ni les élèves, ni les adultes.
Après vingt bonnes minutes de vaines recherches, Madirlo décide d'appeler la mère.
Messagerie sur le fixe.
Messagerie sur le portable...
Messagerie sur le fixe.
Messagerie sur le portable...
Nous déjeunons (quand même) et bâtissons des hypothèses : c'est le père de Than qui est venu le chercher vendredi soir. Ils ont peut-être passé le week-end ensemble, et Than serait resté là-bas, malade ou trop fatigué pour venir à l'école (!). La mère aurait apporté des affaires pour la semaine d'internat, sans avoir été prévenue par son ex-mari de la situation ?
MYSTÈRE !
Et la mère qui ne rappelle pas...
Et la mère qui ne rappelle pas...
Bon. Je te sens bien accroché par cette histoire, Ami Lecteur.
Seulement, tu me connais, je ne fais pas d'article fleuve : ça décourage...
Alors je te laisse bâtir tes propres hypothèses, que tu auras le bon goût de partager dans les commentaires, et je te révèle la suite... plus tard... si tu es sage !
:o)
18 commentaires:
C'est honteux de faire ça ! :-)
Il était resté caché aux toilettes ?
Je ne voudrais pas être à la place de "Tadirlo"!!!
Il a retrouvé tes clefs et s'est caché dans ton armoire. si, si, je suis sûre que c'est ça!
Quel suspense… mais le titre me suggère toutefois une piste… la même que celle qui a conduit mes parents à me chercher dans tout le camping un été, et rameuter les voisins… alors que j'étais juste plongée dans un livre !
Heu, désolée, je n'ai pas voulu poster un commentaire anonyme…
quel talent.... tu sais maintenir ton auditoire en haleine....
je pense aussi au "petit coin".... vu le titre.
à demain.
> Oui, bon ben... je pensais que l'expression "le petit coin" était tombée en déshérence, je vois qu'il n'en est rien ! Ça m'apprendra à faire des titres trop explicites !
Plus de détails dans le prochain article... :o)
> Névrosia
J'fais c'que j'veux ! Namého !
:o)
> Anne
Certes...! Imagine, devoir appeler la mère à 12h30 pour lui demander si elle sait où est son fils... ça la fout mal ! Cela dit, à ma connaissance, elle n'a pas rappelé ! En tous cas, à 17h30 quand j'ai quitté l'école, on n'avait pas de nouvelles d'elle... Hallucinant, non ?
> Zozostéo
Oui! Tu as gagné !
Tu es trop forte...
:o)
> Anonyme Agdel
Es-tu restée in-trouvée pendant 5 heures comme Than ? Le livre devait être passionnant... :o)
> Mamyvette
Quel esprit de déduction ! Toutes mes féloches !
:o)
Rhooo, le stress!!!
Sale mioche!
Eh dis donc toi là-bas, derrière l'écran et avec les doigts posés sur le clavier, oui, toi, la dénommée Mistinguette, on t'a jamais dit qu'on laissait pas les gens sur leur faim comme ça? Alors la suite tu nous l'envoies VITE! Compris?! Non mais.... :)
Ouah la journée stressante que t'as du passer !!
je propose également qu'il était au toilette (voir s'était endormi ?)vite vite on veut savoir
Pas 5 heures non, mais une bonne heure paraît-il… dans le "tout-petit-coin" de la caravane, autant dire que le livre devait être passionnant, pour ne pas entendre les appels au-dehors ! Je devais avoir… 7-8 ans et j'ai la même à la maison.
Et ton Loulou, il faisait quoi, là-dedans ?
> La maîtresse des petits
Oui en effet... quoique, en y repensant, je me dis que je suis finalement restée assez zen. Imagine si je ne m'en étais pas inquiétée avant 16h30 ???
> Le dinosaure
Dis-donc, toi là-bas derrière ton écran d'ordi, n'abuse pas de ta force et de ta stature pour t'imposer, hein ! Paske moi y en a être petite (et maigrelette) mais costaud !
:oD
> Aline
Voir ma réponse à la Maîtresse des Petits ! :o)
> Lilou
Ça vient, ça vient !
:o)
> Agdel
Aaaahhhh... oui ! Des petits coins de caravane, je n'ose imaginer l’exiguïté ! Tu ne devais pas être énorme à 7-8 ans ! :o)
Moi, c'est justement la question que je me pose : qu'a-t-il fait là-dedans... pendant 5 heures ???
Même pas peur d'abord! Parce que j'ai une alliée de poids moi m'dame! J'ai une Girafe cachée dans ma poche! ;:)
> Le dinosaure
Euh... je serais la girafe, je ne sais pas si ça me plairait d'être traitée "d'alliée de poids"... Hum...
:o)
Juste pour le bémol :
- les Belges disent "LE petit coin".
- les Français, "LES petits coins".
Je sais que ça n'est pas logique.
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