Bref, les enfants sont surprenants et leurs parents, tout autant. Et je parle en connaissance de cause : mes trois enfants sont passés successivement en maternelle. J'ai donc, à défaut d'être enseignante chez les nains de jardin, été mère de nain de jardin...
Bref, l'autre jour, D. qui s'épuise quotidiennement en TPS-PS (pour les gensss qui n'ont pas d'enfants, c'est la Toute Petite Section - Petite Section, soit des enfants de 2,5 ans à 4 ans - autant dire des sauvages à peine sortis de l'oeuf) nous raconte un "rendez-vous de parents".
Des personnes fort sympathiques, ayant eu leur petit garçon "sur le tard", enfant unique, choyé et mamouré à loisir, à l'école pour la première année. Tout juste trois ans en fin d'année de TPS.
Et que demande ces parents attentifs ? Et bien, ce que demandent la plupart des parents d'enfants arrivant précocement à l'école : est-ce que leur chérubin pourrait ne faire que trois ans de maternelle, comme ceux qui arrivent directement en PS, et donc entrer au CP à 5 ans ?
D. est patiente. Elle explique que, lorsque l'on entre en maternelle en TPS, on doit passer ensuite en PS, MS puis GS avant d'aborder l'enseignement élémentaire. Que le passage au CP se fait à 6 ans. Et que tout cela a été mûrement réfléchi par des gens très intelligents se basant sur le développement de l'enfant, tant physique que psychologique voire intellectuel. Et enfin, qu'il est rare, vues toutes les raisons invoquées précédemment, d'envoyer un élève avant l'âge requis en CP.
Ces parents auraient-ils une raison particulière de penser que leur petite merveille pourrait "sauter une classe" ?
J'avais déjà entendu, dans ma précédente école, des gens expliquer que, étant donné que leur fils allait faire des brillantes études, et donc évidemment faire une préparation aux grandes écoles et, comme il est d'usage, redoubler la dite prépa. pour obtenir l'année suivant un meilleur rang dans le classement ouvrant les portes les plus prestigieuses... alors, cqfd, il devait "gagner" dès la petite enfance une année d'avance afin de ne pas perdre de temps dans un cursus bien chargé. Ça, c'était déjà assez beau, comme argumentaire.
Ici, le couple a une explication toute différente. L'homme et la femme expliquent posément à l'enseignante qu'ils ont pondu à l'automne de leur vie, que l'horloge biologique tourne sans rémission, et qu'ils ne pourront pas assurer ad vitam eternam. Il faut donc que leur enfant, vite, vite, fasse ses études ; vite, vite, apprenne un métier ; vite, vite, subvienne à ses besoins... avant que ses vieux parents ne soient plus capables d'assumer la charge éducative.
...
Moi, je dis que ces gens là savent anticiper.
Ils voient loin.
...
Ça fait peur !
8 commentaires:
...!!!!!!!
Je ne sais s'il faut en rire ou bien en pleurer...
Dire qu'on reproche souvent à nos parents d'élèves d'être des rêveurs et de ne pas avoir les pieds sur terre...
Au moins, certains parents ont le sens des réalités!
Bon courage au gamin pour porter ce fardeau sur ses petites épaules.
Il faudra qu'il subvienne vite à SES besoins ou à LEURS besoins ?
Faut pas rentrer trop tôt au CP, après, on ne veut plus sortir de l'école, j'en suis la preuve vivante ! ;-) Rentrée au CP à tout juste 5 ans, me voilà désormais prof, si c'est pas ce qu'on appelle "avoir mal tourné" ça... ^^
;))))
(Euh c'est tout ce que j'ai à dire...)
a+
yann
je pense tout comme Kati!!!!!
Moi ce qui m'embête c'est que ce sont ces parents là qui font que certains enseignants échaudés à juste titre refusent systématiquement le saut de classe même quand il est vraiment justifié par les besoins de l'enfant!
Oui, Sosso, tu as raison... mais je ne travaille pas dans le genre d'école où l'on systématise à tout va. J'en veux pour preuve que, dans le même temps, nous sommes en train de faire passer un 'tit bonhomme de la GS au CP en ce moment, afin qu'il puisse aller l'an prochain direct en CE1... :o)
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