C'est une expédition organisée et préparée de longue date, en prévision de laquelle nous avons travaillé les rouages de la démocratie, la séparation des pouvoirs, le parlement, son fonctionnement et patali et patala...
Les affreux ont ensuite écrit une belle lettre au député de notre circonscription, lui expliquant pourquoi il était absolument indispensable qu'il puisse pénétrer en ces hauts lieux de la République. En réponse, le cher homme nous a fort aimablement invité à visiter les lieux ce jour.
Et voici donc un petit aperçu des moments forts de notre visite :
1. Va savoir pourquoi, j'ai été légèrement agacée quand A. m'a demandé naïvement (?) au sortir du métro pourquoi on allait visiter l'Assemblée Nationale, vu qu'il n'y a rien à y voir... J'ai respiré un grand coup et je lui ai juste rétorqué, d'un air sombre-limite-dangereux, que s'il m'avait dit ça avant de partir, je l'aurais laissé à l'école...
2. le clou de la visite ?
Les toilettes de l'Assemblée, bien sûr : ils ont tous voulu y aller, imaginant que sans doute des ministres ou des députés y étaient passé soulager leur misère humaine ("M'sieur ! M'sieur, y'a des ministres qui ont été dans ces toilettes ?").
3. Plusieurs ont reconnu ici ou là des "gens" qu'ils avaient vus à la télé. Et ça, c'était bien, vu que c'est la télé qui donne de la valeur à la vraie vie (allitération en v, siouplè!). C'est d'ailleurs, je pense, ce qu'ils ressortiront dans leur compte-rendu de visite jeudi prochain.
4. J'ai juste eu envie de pleurer quand la meilleure élève de la classe - celle qui sait toujours tout, apprend ses leçons avant qu'on le lui demande, participe intelligemment quelque soit le sujet abordé et a des cahiers modèles - a demandé au guide à l'issue du film de présentation : "Excusez-moi, Monsieur, qu'est-ce qu'il y a eu, déjà, en 1789 ?"
Bouuuhhh !!! snif snif... Nan, paske tu vois, ami lecteur, si ELLE demande ça, cela signifie que PERSONNE dans la classe n'a retenu cette date incontournable de la belle histoire de notre grand pays... personne.
Et on est en juin.
Fin juin.
Trop tard.
...
J'ai dû rater un truc là...
Boouuhhhh !!!
Allez.
Tant pis.
I' verront bien au collège.
M'en fout !
Je passe la main.
...
Boouuuuhhh !!!
12 commentaires:
hu hu!
(qu'est ce qu'il y a eu déjà, en 1789?)
Toi aussi, ton instit de CM2 a foiré son cours sur la Révolution Française ? Bah M...de alors ! On est mal barrés ! Oùcékonva, ma bonne dame !
Pffff,
La seule date à retenir est le 24 novembre 1798.
Kômment! vous avez oublié ce que c'est...
L'instauration de l'impôt sur les portes et les fenêtres. C'est à ces petits détails que l'on voit la grandeur de la France.
Magali
Loi du 24 novembre 1798 (4 frimaire an VII)
Article premier : - Il y aura pour l'an VII une contribution réglée de la manière suivante.
Article 2 : - Cette contribution est établie sur les portes et fenêtres donnant sur les rues, cours ou jardins des bâtiments et usines, sur tout le territoire de la République, et dans les proportions çi-après.
Article 3 : - Les portes et fenêtres, dans les communes au-dessous de cinq mille âmes, payeront 0fr20; de cinq à dix mille, 0fr25; de dix à vingt-cinq mille, 0fr30; de vingt-cinq à cinquante mille, 0fr40; de cinquante à cent mille, 0fr50; de cent mille et au-dessus, 0fr60.
Les portes-cochères et celles de magasins, de marchands en gros, commissionnaires et courtiers, payeront double contribution.
Article 4 : - Dans les communes au-dessus de dix mille âmes, les fenêtres des troisième; quatrième et cinquième étages et au-dessus ne payeront que 0fr25.
Article 5 : - Ne sont pas soumises à la contribution établie par la présente les portes et fenêtres servant à éclairer ou aérer les granges, bergeries, étables, greniers, caves et autres locaux non destinés à l'habitation des hommes, ainsi que toutes les ouvertures du comble ou toitures des maisons habitées.
Ne sont pas également soumises à ladite contribution les portes et fenêtres des bâtiments employés à un serice public civil, militaire ou d'instruction, ou aux hospices.
Néanmoins, si lesdits bâtiments sont occupés en partie par des citoyens auxquels la République ne doit point de logement d'après les lois existantes, lesdits citoyens seront soumis à ladite contribution, à concurrence des parties desdits bâtiments qu'ils occuperont.
Article 6 : -Les municipalités seront tenues, dans les dix jours de la réception de la présente loi, de faire, ou de faire faire par des commissaires, l'état des portes et fenêtres sujettes à l'imposition.
etc...
Bien sûr ! Comment l'oublier, alors qu'on tombe sans arrêt, aujourd'hui encore, sur des bâtiments aux fenêtres murées, propriété de personnes essayant d'échapper au dit impôt... ! ;oD
...au fait, tu fais quoi comme boulot, Magali ??? :o)
Et tu n'as pas participé au parlement des Enfants ?
Mon collègue a fait ça il y a 4 ans, il en garde un super souvenir. Et il a justement croisé ses anciens élèves samedi à la kermesse -ils sont en 3ème maintenant...-, pile le jour du Parlement des Enfants de cette année, et ils s'en souvenaient vach'ment bien, ils ont été capables de redire quelques lois qu'ils avaient proposé alors que mon collègue avait oublié ! Par contre sacré projet, qui prend du temps... mais bigrement intéressant pour eux !
Sympa comme visite.
C'est encore abstrait pour eux l'assemblée nationale. A cet âge, ils comprennent mieux le pouvoir exécutif que le législatif...
C'est l'heure du coming out, Mistinguette ?
Je suis une hoooorrrriiiible fonctionnaire.
Je travaille dans un petit ministère, surnommé la Forteresse, qui a quelques missions régaliennes dont une vise à lever l'impôt.
Mais, arrêtez de ronchonner, vous nous aimez bien, vous nous le déclarez chaque année au mois de mai.
Bonne journée, les assujetti(e)s.
Magali
Bonne journée Magali ...
(faut toujours être gentil avec "ces gens là ")
M... alors, je ne m'étais jamais fait traitée d'assujettie... Ca casse grâve de la mort qui tue ! Ziva toi là !
d'où l'intérêt d'habiter dans un bled qui s'appelle la Francehville parce que du coup, on est des affranchis :oD
Magali, est-ce qu'on peut t'appeler mon Trésor? ;-)
dans le même style: "maîtresse, c'est vrai qu'on a fait l'imparfait l'an dernier?!", question venant bien sûr du même genre d'élève... (non on a fait du tricotin à la place!)
Bon c'est vrai que j'avais pas non plus un projet de visite d'un atelier de conjugaison dans XIVème, donc ça les a moins marqué...
On peut évidemment m'appeler mon Trésor mais je précise néanmoins que je ne suis pas "Public"...
Magali from Bercy
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