Depuis le début de la semaine, S. est absente. Au début, on ne s'inquiète pas : la semaine passée, elle était un peu malade. Si ses parents la soignent, c'est tant mieux, vu qu'ils s'occupent habituellement plus de leur boulot que de leur fille. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle est cette année en internat, la choupette : au moins, elle se couche tôt et ne dort pas en cours, ce qui était le cas l'an dernier quand elle passait la soirée au restau de Maman ou au café de Papa, et qu'elle ne rentrait que vers 1h du mat. à la maison...
Mais bon, voyez-vous, pour nous, c'est la dernière semaine de classe : vendredi, vacances. Alors les jours passant sans nouvelles de S., on s'inquiète : il faut rendre le livret d'éval. dont la partie "coévaluation du comportement face au travail / face aux autres" se remplit avec chacun des élèves ; et puis il faut qu'on puisse se dire aurevoir dans les formes... et puis en plus, elle a emporté un très beau paréo de la maîkresse, prêté pour la fête d'école, et ça fait plus de deux semaines qu'elle court après, la maîkresse. L'été approche : queskquelle va s'mett, la maîkresse, sur les plages ensoleillées, si elle le récupère pas, le paréo ?
Aujourd'hui, la secrétaire appelle donc chez S. et laisse un message afin qu'on nous rappelle.
Et ça marche ! La mère rappelle justement quand j'étais au secrétariat, dit donc. Alors je la prends direct au téléphone histoire de gérer ça moi-même. Conversation :
"Ah ! Madame Machin, je suis bien contente de vous avoir. Oui, merci, je vais très bien. Et S. ?
- Elle va très bien, merci.
- Mais alors pourquoi n'était-elle pas là cette semaine ?
- Ben, vous comprenez, comme elle savait qu'il n'y avait plus de travail, elle n'avait pas du tout envie de venir alors...
- Mais enfin, Madame Machin, depuis quand ce sont les enfants qui disent si on a ou on n'a pas de travail ? Si on va ou on ne va pas à l'école ??? Il faut impérativement qu'elle vienne demain, dernier jour de classe !
- Oui, justement, son père viendra pour clore de dossier administratif et reprendre ses affaires, il l'emmènera...
- J'entends bien, mais je répète que c'est nécessaire qu'elle passe un vrai temps en classe pour [livrets - coéval. -anniv. -aurevoir etc.]
- Oui, oui, son père l'amènera le matin... ah, non, il ne peut pas : elle sera là à l'heure du déjeuner alors...
Et ben moi, les bras m'en tombent... encore... et pourtant ça fait 16 ans que j'en entends des vertes et des pas mûres de ce genre. Mais je ne m'habitue toujours pas. Heureusement, remarque... je garde ma force d'indignation, c'est peut-être la preuve que je ne suis pas encore complètement usée... pas encore !
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