Rechercher dans ce blog

samedi 27 novembre 2010

Snow day

Salut Ami Lecteur.
Je m'arrache un instant à mon labeur infernal pour me te procurer une petite récréation bien méritée. J'espère que tu apprécies.

Que je t'explique ce qui me fait venir en ces lieux : le vendredi après-midi, dans mon école, a une saveur particulière. C'est le dernier round avant que les enfants internes ne rentrent chez eux. Ils n'ont pas vu leurs parents de la semaine entière. Nous non plus. C'est donc un moment chargé : il faut ranger, noter les devoirs pour les jours à venir, coller les mots, faire le cartable qui sera le seul lien entre l'école et les familles. Si tu oublies de donner une information, de glisser un document dans la pochette de liaison, tu es bon pour un nouveau tour : il faut attendre le week-end suivant pour rattraper le coup ! Et c'est parfois trop tard...

D'où une certaine tension de la part de l'enseignante -moi- et une grande excitation du côté des enfants.
C'est simple, cette année, je n'arrive à rien prévoir sur la tranche 15h30/16h15... Au mieux, je termine avec un moment de "lecture cadeau" : un livre que je leur lis en épisodes et qui permet, quand on a le temps de le faire, de terminer la journée dans un semblant de sérénité.

Tu saisis le tableau ?

Seulement vendredi, vers 15h50, alors que certains devaient encore finir des évaluations en souffrance, que d'autres notaient leurs devoirs avec nonchalance et que les derniers rongeaient leurs freins, impatients de sortir, je me suis sentie trahie par Mère Nature. En douce, sans  me prévenir au préalable, et dans mon dos qui plus est, Elle a ourdi un complot visant à me faire mourir d'apoplexie avant l'heure fatidique de la sortie des classe : IL S'EST MIS A NEIGER ! Et pas qu'un peu : de gros flocons serrés et duveteux à souhait...

"Oh, maîtresse ! Il neige ! Il neige !
Oh ! C'est beau ! V'nez voir !"

Et voilà quinze gamins surexcités déjà collés aux fenêtres pour mieux voir le miracle de l'hiver s'accomplir une fois de plus...
J'aurais pu m'arrêter un instant, regarder avec eux, retrouver ma joie d'enfant, m'extasier à mon tour...
Sauf que...
Sauf qu'avec cette classe, j'en arrive à oublier que c'est possible.
Le moindre relâchement donne lieu à des débordements sans fins.
Tout est prétexte pour échapper à la règle, au devoir, à l'astreinte...
Alors j'ai commencé à baisser un store pour nous couper du monde féerique de dehors.
Pour qu'ils finissent de boucler la semaine.
Pour qu'à 16h15, ils puissent repartir dans leur famille équipés pour le week-end.
Je n'ai pas eu à baisser le second store. Ils ont compris.
...
Mais je regrette d'avoir manqué l'occasion de me réjouir avec eux.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

A la même heure, à "pas très loin de ton école" ( car je pense avoir deviné où tu enseignes)....
Regroupement dans une classe de petite section...
Asem :Je crois qu'il neige...
Moi : Chuuuttttt, je vais les perdre....
Elève 1 : Il pleuuuuuut !
Elève 2 : Ben non c'est de la neige...
Classe perdue et heure de la récré....et maitresse de service !

Ou comment la jolie neige peut être synonyme de fin de semaine galère ! :D

cleo