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dimanche 16 novembre 2014

Témoignage d'une famille d'externe

Ami Lecteur, j'ai bien peur que dans le contexte actuel, ce blog soit de moins en moins anonyme. Tant pis. Il deviendra donc une plate-forme de défense de ce lieu si beau dans lequel je travaille.
Vois ce témoignage d'une mère d'un élève externe. J'aime...

"Notre fils n'est pas un enfant d'origine étrangère ou en difficulté sociale mais c'est un enfant atypique, hypersensible, qui ne pense pas comme les autres et pas toujours adapté à la vie scolaire malgré ses bons résultats scolaires. A notre arrivée en Ville en 2010 , il avait 9 ans et n'a pas du tout réussi à s'adapter à l'école de quartier : victime de harcèlement, il était en dépression totale au bout de 2 mois. J'ai alors entendu parler de StCh, de cette école bienveillante capable d'accueillir des enfants différents. J'ai eu un accueil formidable de la secrétaire de l'école : ça compte beaucoup lorsque vous arrivez quasi en larmes avec un enfant au bout du rouleau .Puis le même accueil de la directrice, formidable chef d'établissement, qui a accepté de prendre mon fils en cours d'année . J'ai alors découvert la totalité du projet de StCh avec l'existence de l'internat et l'accueil d'enfants de toutes nationalités, toutes religions, toutes origines sociales, tous niveaux scolaires. 

Lorsque j'ai visité l'école, j'ai été frappée dès mon entrée dans le hall par l'atmosphère familiale qui régnait : les enfants qui vaquaient calmement à leurs occupations comme s'ils étaient chez eux, les baisers faits à la directrice dès que les enfants l'ont aperçue. En rentrant à la maison, j'ai dit à mon mari : "ce n'est pas une école, c'est un lieu de vie". J'ai compris à quel point il n'est pas anodin dans ce projet que l'internat soit physiquement intégré à l'école. Et j'ai été émerveillée par la disponibilité des enseignantes (connaissez-vous beaucoup d'écoles où lorsque vous venez à 20h30 pour une réunion de parents d'élèves, vous trouvez une maîtresse dans sa classe en train de travailler sur un projet ?). Un autre signe qui ne trompe pas : à 16h15, nos enfants ne sont jamais pressés de quitter l'école. Il faut souvent les rappeler plusieurs fois pour qu'ils consentent à sortir : quelle meilleure preuve du fait qu'ils s'y sentent comme chez eux ? 

En quelques semaines, grâce à la grande bienveillance de ses enseignantes et au soin porté par tous pour l'accueillir (je me souviens avec émotion de cette maman d'élève lui disant après quelques jours" c'est bien que tu sois parmi nous à StCh ", quel baume au cœur !), notre fils a retrouvé goût à la vie et à l'école. Il est devenu ami avec un garçon interne, avec une petite fille porteuse d'un handicap, il était heureux. 
Son petit frère de 5 ans, resté à l'école de quartier, jaloux de ce nouveau bonheur n'a eu de cesse que de vouloir le rejoindre et il a eu cette phrase formidable : " je veux aller à StCh parce que c'est le paradis des enfants " ! Quelle école peut se vanter de semblables compliments ? 

Notre fils est resté jusqu'à la fin du CM2 à l'école, il y a été très heureux, obtenu de bons résultats scolaires grâce au dévouement de ses enseignantes et à leur ouverture d'esprit. Il est maintenant bien intégré dans son collège de quartier, certainement grâce à la confiance en lui qu'il a retrouvée à StCh et il garde un excellent souvenir de sa scolarité. Nous vivons dans un quartier favorisé et nous sommes très heureux qu'il ait pu prendre conscience dans cette école que d'autres enfants n'ont pas les mêmes chances que lui mais que cela n'empêche en rien des amitiés et des moments de partage. Cette école, c'est le reflet de la vraie vie, à l'antipode de certaines écoles élitistes parisiennes. C'est un projet unique à Paris, sa disparition serait une très grande perte."

5 commentaires:

Armand a dit…

Chère Mistinguette,
N'en jette plus… surtout si c'est la vérité!
Si tu as parfois mal à la tête, c'est que ton auréole est trop serrante.
Je pense qu'il doit être très agréable d'étudier dans un tel "climat", loin des petites mesquineries de professeurs qui font passer leur vie quotidienne (paie, conditions de travail, opinions politiques et religieuses, salaire, vacances…) avant l'intérêt des enfants dont ils ont la garde.
Les bases acquises dans une telle école le sont certainement "pour la vie" et me font penser aux malheureux qui passent leur temps à "bloquer" des connaissances qu'ils oublieront dès la fin des examens.
Je crois me souvenir qu'il y a longtemps, l'école primaire, c'était cela!
Le "mix" des origines de tes enfants et la citation (qui suit) de Balzac ne me dérangent pas: je vis au XXI siècle!
"La noblesse des sentiments ne donne pas inévitablement la noblesse des manières." (Balzac)
Il est seulement dommage que les sœurs qui dirigent ton école n'y aient pas étudié: je crois qu'elles seraient différentes.
Amitiés
P.S. Il est rare que je laisse transparaître mes sentiments sur un blog… À ce point de vue, tu es une privilégiée. Autre chose: N'oublie pas (en réaction à la lettre de la "Maman d'un élève externe") que les génies sont souvent l'objet de moqueries de personnes qui n'ont que la force comme moyen d'affirmer une supériorité.

la maitresse des petits a dit…

Bon courage dans cette lutte. Cette année va être éprouvante.

Anonyme a dit…

Ma fille aînée aurait tellement eu besoin de ton école ... Bisous :-D

le dinosaure a dit…

Je confirme, pour l'anonymat, c'est foutu. Je t'ai démasquée (mais je dirai rien! même sous la torture!)

Mistinguette a dit…

> A tous,
Pardon de vous répondre si tard : je suis un peu débordée !
Merci pour votre soutien et votre solidarité.
Je vous donne des nouvelles très vite.
:o)