Vendredi, en CM2, c'est conseil de classe.
La première étape, systématique dans notre ordre du jour, est de relever la boîte aux lettres de la classe.
Il s'agit d'une banale boîte à chaussure transformée par mes soins, grâce à un bon scotch toilé jaune et à un gros marqueur, en une magnifique boîte aux lettre maison.
Celle-ci recueille les mots doux destinées aux enseignantes (je rappelle, ami lecteur, que nous sommes deux alternativement à gérer le troupeaux...), les petites inquiétudes quotidiennes, les questions sans réponses, mais aussi les projets de classe, les dysfonctionnements ou les envies d'innover des uns et des autres.
Le jour du conseil, l'animateur (un élève dont c'est la responsabilité) ouvre la dite boîte et en retire les messages un à un.
Ceux qui sont estampillés "personnel" ou "pour la maîtresse" me sont remis aussitôt. Les autres sont lus et donnent lieu à un débat de classe, à la condition d'être signés par l'auteur (tous les messages anonymes vont directement à la poubelle ).
Le système est très intéressant :
- Il permet aux enfants timides de communiquer avec l'enseignante plus facilement,
- Il permet à chacun de dire à la maîtresse -dans l'immédiat- ses petits riens ou ses gros soucis, sans avoir peur de le déranger ou d'oublier son idée en cours de route,
- Il permet de crever l'abcès d'un conflit par écrit, avec la certitude qu'il sera pris en compte par l'adulte ou par la classe... tout en différant sa résolution, ce qui laisse souvent le temps jouer positivement (un problème exprimé est souvent déjà à moitié résolu...) : la plupart des disputes confiées à la boîte sont résolus avant que le conseil ne s'en charge.
- Il permet de proposer à la classe des projets, des idées d'organisation ou de sorties...
Vendredi, donc, le conseil est ouvert... et la boîte, dans la foulée.
Après une flopée de mots doux (Eh, oui... on m'aime, ami lecteur, c'est indéniable !), je trouve un message demandant s'il n'était pas possible d'élever un animal en classe. Tu me connais, ami lecteur. Je ne leur ai pas dit que des animaux, j'en avais déjà 30 à élever et qu'un de plus ne me semblait pas une idée si mirobolante... non. Je l'ai joué responsable et pédagogue, leur expliquant que le projet était bien intéressant, mais qu'outre le problème des vacances pour lesquelles il fallait trouver une bonne âme pour s'occuper du dit animal, on avait de plus en plus d'enfants allergiques aux animaux à poils et...
- Il permet aux enfants timides de communiquer avec l'enseignante plus facilement,
- Il permet à chacun de dire à la maîtresse -dans l'immédiat- ses petits riens ou ses gros soucis, sans avoir peur de le déranger ou d'oublier son idée en cours de route,
- Il permet de crever l'abcès d'un conflit par écrit, avec la certitude qu'il sera pris en compte par l'adulte ou par la classe... tout en différant sa résolution, ce qui laisse souvent le temps jouer positivement (un problème exprimé est souvent déjà à moitié résolu...) : la plupart des disputes confiées à la boîte sont résolus avant que le conseil ne s'en charge.
- Il permet de proposer à la classe des projets, des idées d'organisation ou de sorties...
Vendredi, donc, le conseil est ouvert... et la boîte, dans la foulée.
Après une flopée de mots doux (Eh, oui... on m'aime, ami lecteur, c'est indéniable !), je trouve un message demandant s'il n'était pas possible d'élever un animal en classe. Tu me connais, ami lecteur. Je ne leur ai pas dit que des animaux, j'en avais déjà 30 à élever et qu'un de plus ne me semblait pas une idée si mirobolante... non. Je l'ai joué responsable et pédagogue, leur expliquant que le projet était bien intéressant, mais qu'outre le problème des vacances pour lesquelles il fallait trouver une bonne âme pour s'occuper du dit animal, on avait de plus en plus d'enfants allergiques aux animaux à poils et...
Et là, HURLEMENTS DE RIRE de tous mes pignoufs...
- HaHaHa !!! Des animaux à poils !!!
- Bah... oui, des animaux à poils.
- HaHaHa !!! Des chiens à poils !!!
- Bah... oui, des animaux à poils.
- HaHaHa !!! Des chiens à poils !!!
Et oui, ami lecteur, un chien à poils, c'est drôle. Très drôle. As-tu réussi à pénétrer l'imagination débridée de mes jeunes scarabées ? Le vois-tu, ce pauvre chien, sans plus un poil sur la peau, nu et honteux ? Ce chat, ce hamster, ce lapin, ce canari ? Exposés aux regards narquois de la foule en délire ?
Voilà. Quand on est prof. des écoles, il faut savoir s'amuser d'un rien. C'est aussi ça, les joies de l'enseignement.